Jalousie: le trop nuit

La jalousie est un sentiment normal, que chacun peut éprouver à un moment ou à un autre. C’est lorsqu’on ne parvient plus à la contrôler et à relativiser qu’elle finit par nous consumer. L’homme ayant un ego, la jalousie est innée en lui. Les animaux aussi sont jaloux ! Ce qui importe, souligne le sociologue Pavi Ramhota, c’est le degré de jalousie ressenti par une personne. « La façon dont on élève son enfant est donc primordiale. Il y a aussi le degré de maturité de la société dans laquelle on vit, ou encore la compétition, notamment en milieu scolaire. Le problème, c’est que très peu de personnes admettent qu’elles sont jalouses. De plus, on utilise des termes comme ‘pincement au cœur’ ou encore ‘regret’ pour décrire ce qui est souvent de la jalousie », explique-t-il. Le sociologue souligne néanmoins que la jalousie n’est pas toujours négative. Des fois, elle nous permet d’avancer. « À petite dose, la jalousie nous permet de donner le meilleur de nous-mêmes. En excès, on peut aller du conflit entre collègues jusqu’au crime passionnel », ajoute-t-il. Pavi Ramhota va jusqu’à accuser la société de « cultiver la jalousie » dans certains cas : « Nous ne vivons pas isolés. Il est un peu normal de chercher à obtenir, comme son voisin, collègue ou ami, une belle voiture ou le dernier modèle de smartphone. » Quid de la politique ? « Nos hommes politiques ne sont pas toujours sages ! Certains événements récents sont parlants. Jalousie et rivalité sont étroitement liées, ne l’oublions pas », poursuit le sociologue.

Au sein du couple

La jalousie est un poison pour le couple, dit la psychologue Anishta Gunessee. « Au début, on peut se sentir flatté d’avoir un conjoint jaloux. à la longue, cela finit par lasser. On se rend compte que l’autre devient paranoïaque », souligne Anishta Gunessee. Elle souligne que la méfiance qu’entretient l’un des conjoints consume le couple. « La personne jalouse peut finir par commettre un crime ou encore attenter à sa propre vie, si elle n’arrive pas à se maîtriser. S’il y a déjà eu infidélité, cela devient invivable », souligne la psychologue.

… entre camarades

Tout comme Pavi Ramhota, Anishta Gunessee estime qu’encourager la compétition entre élèves peut avoir pour corolaire une exacerbation de la jalousie. « Il faut un juste équilibre. Il n’y a pas de mal à pousser son enfant à être plus performant sur le plan académique. Cependant, si on pousse le bouchon trop loin, l’enfant peut développer une jalousie excessive », dit-elle. La psychologue prend aussi l’exemple d’enfants ou d’adolescents jalousant un ami qui s’est lié d’amitié avec d’autres camarades. « C’est lié au sentiment d’insécurité que peuvent ressentir certains enfants/adolescents », précise la psychologue. Et d’ajouter que les parents ont, dans ce cas, un rôle important à jouer.

… entre collègues

La jalousie est en grande partie responsable des conflits entre collègues. Selon la psychologue, elle se mêle à l’envie. « Cela commence par le fait qu’un employé n’ait pas obtenu une promotion ou ne soit dans les bons carnets du patron, contrairement à un confrère ou une consœur », dit-elle. Comment surmonter cela ? « La personne doit faire un travail sur elle-même afin d’accepter certains faits », souligne la psychologue.

… au sein de la famille

À cause de la jalousie, il arrive que certains membres d’une famille ne se parlent pas pendant des années. « Ce n’est pas toujours à cause des biens. Des fois, un membre d’une famille peut se sentir inférieur à ses proches et couper tous les ponts », souligne Anishta Gunessee.

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La jalousie serait-elle surtout un sentiment féminin ? « Non ! Les recherches ont démontré que les hommes sont aussi jaloux que les femmes. Sauf que la femme s’exprime plus facilement sur ce sujet. Elle a aussi tendance à céder à l’hystérie et à la dépression. L’homme jaloux, lui, est plutôt paranoïaque », explique Anishta Gunessee. [row custom_class=""][/row]

Sortir de l’enfer: comment surmonter sa jalousie ?

« La personne jalouse doit d’abord reconnaître qu’elle n’arrive pas à maîtriser certaines émotions. Ensuite, elle peut consulter. Ce n’est pas facile d’accepter qu’on est jaloux. Du coup, beaucoup vivent dans le déni pendant des années », souligne Anishta Gunessee. [row custom_class=""][/row]

« Il m’épie constamment »

« C’est un cauchemar de vivre avec un époux hyper jaloux, mais je supporte cette situation par amour pour mes enfants. Il m’épie constamment. Il m’interdit même de parler à ses frères », confie Sandra, femme au foyer. Son époux, dit-elle, déteste quand sa mère vient à la maison. « Je lui ai déjà dit que j’étais malheureuse. Il m’a répondu que j’allais m’y faire et que c’est normal, parce qu’il m’aime. Lorsqu’il rentre du boulot et que je n’ai pas terminé les tâches ménagères, je dois lui donner des explications. Je ne peux même pas utiliser le téléphone pour appeler mes proches », dit-elle. Cela fait 16 ans qu’elle « endure ce calvaire ». « Même les enfants demandent comment je fais pour supporter leur père. Je leur ai expliqué que je n’ai pas les moyens de les élever seule et qu’une fois qu’ils seront indépendants, la situation sera différente », ajoute-t-elle.

« Ma vie était devenue un enfer »

Le mari d’Helena était d’une jalousie maladive. C’est ce qui a plombé le couple. « Toute personne, a priori, se sent flattée lorsque son conjoint est jaloux d’elle. Toutefois, la jalousie de mon époux étant obsessionnelle, ma vie est devenue un enfer », nous dit-elle. Le métier d’Helena exigeait qu’elle sorte souvent. « Non seulement je devais lui donner tous les détails de mon emploi du temps, mais il régentait ma façon de m’habiller. Mieux, à une fête, je n’avais pas le droit de danser avec mon cousin ou d’embrasser un proche. » Helena se sentait étouffer. « J’étais morte psychologiquement. Je ne souhaite à aucune femme de vivre cela. J’étais presque devenue une esclave. Je ne ressentais plus aucun amour pour lui. Depuis que j’ai repris ma liberté, je revis et profite pleinement de la vie », dit-elle.