Jaleela Hassennally est un garçon manqué. Depuis qu'elle porte la couronne de Miss India Mauritius, la jeune femme de 23 ans noue d'amitié avec le maquillage et assume sa féminité. Cette ancienne boxeuse compte se consacrer pleinement à son rôle de Miss et se concentrer sur des campagnes de sensibilisation contre le cancer.
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Le samedi 20 août est une date qui restera gravée à jamais dans la mémoire de Jaleela Hassennally. Elle a été élue Miss India Mauritius 2016 (MIM). Une semaine plus tard, la jeune femme n'arrive toujours pas à y croire.
« J'étais surprise quand le jury a annoncé mon nom sur la scène de J & J Auditorium à Phœnix. Les douze autres finalistes étaient toutes belles et intelligentes. Comme j’ai une allure de garçon manqué, je n’y croyais pas » dit cette habitante de Phœnix.
Plongée dans ses souvenirs, elle confie que son aventure de Miss a débuté l’année dernière, le jour- même où elle obtenait son diplôme en Business de Rushmore Business School.
« La cérémonie se déroulait à la Cybercité, dans une salle de conférence à proximité de l'organisation de MIM et Cancer Association of Mauritius. Shalinee Peerthy la responsable m'a vu sortir de la salle de conférence et elle m'a approché. Elle m'a demandé si j'étais intéressée par le concours de MIM » raconte notre interlocutrice.
Jaleela a des doutes mais fini par se laisser tenter par l’aventure surtout par le social du concours. « Le sujet m'a surtout interpellé. Trois des membres de ma famille, parmi mon arrière-grand-père, mon grand-père et ma tante, ont perdu leur combat contre le cancer de l'estomac. Je ne les ai jamais connus mais mes parents me racontaient souvent leur souffrance. MIM s'est ainsi offerte comme une plateforme pour travailler sur des campagnes de sensibilisation contre le cancer » indique l'aînée d'une fratrie de deux enfants.
Garçon manqué
Outre l’opportunité de se battre pour une cause, Jaleela Hassennally trouve que ce concours a été un moyen de soignée sa personnalité. Qualifié comme garcon manqué, elle confie avoir porté le lehenga, habit traditionnel indien pour la première fois lors de la finale de MIM.
« J'accordais très peu d'importance à mon apparence. Je me contentais d'une simple paire de jeans et d’un t-shirt. Mais tout a changé quand j'ai participé au concours. Même ma meilleure copine Sweta a commencé à adopter des gestes féminins » dit-elle avec le sourire.
Elle explique qu'elle a grandi parmi ses cousins, d'où son comportement un peu ‘garçon manqué’. Petite, elle découvre le football.
« J'ai hérité de cette passion de mon père qui lui à son tour était influencé par son père Haroon Hassennally. Ce dernier était un joueur de football. Au fur et à mesure que je grandissais, je prenais goût à d'autres disciplines avant de découvrir le pugiliste Muhammad Ali » livre-t-elle.
Jaleela Hassennally se documente et à l'âge de 17 ans elle décide de se mettre à la boxe. Elle feuillette les pages de l'annuaire avant de tomber sur les coordonnées de l'Association mauricienne de Boxe.
« Richard Sunee, médaillé d'or aux Jeux d'Afrique en 1995 a répondu à l'appel. Il m'a expliqué les formalités et j'ai commencé à m'entraîner au gymnase Pandit Sahadeo à Vacoas. Je m'y rendais à pied. Quand je suis montée sur le ring pour la première fois, je me visualisais dans la peau de Rocky Balboa. À deux reprises je me suis distingué lors des championnats interrégionaux » se souvient la jeune femme.
Deux ans plus tard, Jaleela se trouve dans l'obligation de s'éloigner du ring. Elle entame ses études en Computer Applications à l'Université de Maurice ainsi que des cours en « 'Business » au Rushmore Business School. Les horaires de ses cours ne lui permettent pas de se rendre à l'entraînement.
« C'est avec un cœur serré que j'ai pris une pause. Je compte bientôt enfiler mes gants de boxe. Le sport me manque » dit-elle. Entre-temps, elle pratique le tennis.
L'année dernière, elle complète ses études avant de choisir des cours en journalisme et communication à l'Alliance Française. « J'ai déjà en tête le métier que je souhaite faire. Mais je veux continuer à apprendre différentes filières afin de pouvoir me diversifier » indique Jaleela. D'ailleurs, elle est aussi passionnée par l'écriture. Elle se souvient d'avoir écrit une histoire à l'âge de 10 ans. « Je l'avais envoyé à une maison d'édition en Angleterre. La direction m'a répondu avec des cadeaux. Ma plume manquait peut-être de maturité pour être publiée » dit-elle. Ce n'est pas pour autant que Jaleela a baissé les bras. De temps à autre, elle écrit des citations.
« Pour l'instant, je vais me consacrer entièrement à mon rôle de MIM. Je dois m'habituer à un nouveau style de vie afin de pouvoir représenter la femme Mauricienne d'origine indienne sur le plan national » conclut Jaleela Hassennally. En parallèle, la Miss India Mauritius 2016 travaille sur son talent. En effet, elle ira représenter Maurice à la grande finale de Miss India Worldwide à New York le 9 octobre.
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