JAK-SIM Trading : la concrétisation d’un rêve d’enfant

Jhuboo Abdoolah Khan Jhuboo Abdoolah Khan demande au ministre des Finances d’imposer une taxe sur les chaussures importées en vue de relancer la cordonnerie locale.

JAK-SIM Trading est avant tout la réalisation d’un rêve. Tout petit, son directeur, Jhuboo Abdoolah Khan, avait une passion pour  les chaussures et rêvait d’avoir un jour son propre magasin. Rêve qu’il a réalisé, des années plus tard, au prix d’un dur labeur.

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Situé à La Caverne, Vacoas, JAK-SIM Trading est un magasin spécialisé dans la vente de chaussures pour hommes, femmes et enfants. On y trouve différents modèles pour toutes les occasions. Rien que pour les femmes, il y a plus de 300 modèles, sans compter les ballerines, sandalettes, savates et chaussures de sports. C’est l’un des magasins de chaussures les plus fréquentés de Vacoas par des clients, toutes générations confondues.

Fondé en 2000, JAK-SIM  sont les initiales de son propriétaire (Jhuboo Abdoolah Khan et SIM sont celles de son épouse). C’est le fruit d’un travail de longue haleine de la part de son directeur qui avoue que les chaussures le passionnent depuis sa plus tendre enfance. « Je passais mon temps à examiner les chaussures qui me fascinaient  beaucoup », dit-il. C’est son père qui, devinant peut-être son aptitude, l’encouragea à travailler dans le commerce de chaussures.

Encore au collège, Abdoolah profitait de ses vacances scolaires  pour aller travailler chez DAC, un  magasin de chaussures qui portait les initiales de son propriétaire (Dawoon Ayoub Cassim). Ce qui va l’inspirer des années plus tard quand il ouvrira son propre magasin. « C’est là où j’ai appris les rouages du métier. DAC a été pour moi comme une université et j’ai une profonde reconnaissance pour M. Cassim qui a été comme un mentor pour moi », explique-t-il.

Âgé à cette époque de 16 ans, il allait aussi faire des livraisons de chaussures, fabriquées localement,  par autobus, dans des magasins. Ce qui va le former davantage dans le monde des affaires. Après les heures de classe, on le trouvait chez Lindsay, un cordonnier très connu de Vacoas, pour  se perfectionner dans la fabrication de chaussures. Plus tard, après avoir ouvert son magasin, il va travailler en étroite collaboration avec cette cordonnerie pour produire  plusieurs modèles de chaussures pour dames. On apprend qu’il a également suivi des cours en cordonnerie dans un  centre de formation à Cité Martial. Toutefois, dit-il, la décision du gouvernement de détaxer les chaussures importées va donner un coup fatal à la fabrication locale. 

Aujourd’hui, avec la disparition graduelle des cordonneries locales, il ne vend que des chaussures importées. Il regrette que les cordonniers locaux ne puissent rivaliser avec les chaussures importées.

Abdoolah raconte qu’il a eu l’occasion de participer à plusieurs foires de petits entrepreneurs, organisées à l’époque par la Small And Medium Industries Organisation.

Dans le cadre du prochain Budget,  Abdoolah souhaite que le gouvernement prenne des mesures pour relancer la cordonnerie mauricienne. À cet effet, il propose la réintroduction de la taxe (fix charged) sur les chaussures importées.

On est souvent interrompu  par des clients venus acheter des chaussures.  Toujours souriant, il n’hésite pas à leur prodiguer des conseils, comme par exemple à cette cliente qui cherchait  une paire de  chaussures plus stables. Il conseille à un autre client des chaussures médicales pour une marche plus légère et moins fatigante. 

Notre conversation reprend. Abdoolah nous apprend qu’après ses études, il a travaillé pendant un certain temps dans un établissement hôtelier et à l’usine de textile Socota, à Phoenix, pour bâtir un capital afin de lancer son magasin. « À l’usine, je ne travaillais que la nuit afin d’avoir du temps durant la journée pour livrer mes chaussures dans les magasins », dit-il.    

C’est au prix d’énormes sacrifices et de dur labeur qu’Abdoolah aura finalement son magasin. Un rêve qu’il chérissait depuis son enfance.  Il est 18 heures quand on le quitte. À l’appel du muezzin, il ferme son magasin tout en plaquant un écriteau sur la porte « Retour dans cinq minutes ». Croyant, il se rend à la  mosquée du coin pour  la prière.

  • LDMG

 

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