Tout le monde doit assumer ses responsabilités, soutient le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal. Il souligne que le ministère ne distribue pas de la méthadone pour que les bénéficiaires s’engagent dans un trafic. Le but est de les aider à sortir de l’emprise de la toxicomanie.
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«Le ministère de la Santé opère plus de 75 sites de distribution de méthadone dans diverses régions de l’île tous les jours. Quelque 7 000 doses sont ainsi distribuées entre 6 et 8 heures. Ce n’est pas évident et pratique. Nous demandons la collaboration et le sens de responsabilité de tout le monde ». C’est ce qu’a déclaré le ministre de tutelle Kailesh Jagutpal à l’issue de l’atelier de travail sur la Human Tissue (Removal) Preservation and Transplant Act 2018 qui s’est tenu à l’hôtel Intercontinental à Balaclava le lundi 17 octobre. Il répondait aux questions de la presse concernant le décès dans des circonstances tragiques du petit Eliakim, quatre ans. Ce dernier a accidentellement ingurgité de la méthadone qui appartenait à son grand-père.
Le ministre Jagutpal a, en outre, souligné que son ministère assure la distribution de méthadone comme un produit de substitution à ceux qui sont tombés dans l’emprise de la drogue. « On ne donne pas de la méthadone pour que le bénéficiaire fasse du trafic avec, mais pour qu’il puisse reprendre une vie normale. Nous condamnons ceux qui se lancent dans le trafic de ce produit », a-t-il martelé. Il a aussi affirmé que ceux qui intègrent le programme de substitution à la méthadone savent qu’ils doivent consommer ce médicament sur place. Quelques-uns, cependant, le ramène à la maison. Ce qui a conduit au résultat que nous avons connu, a déploré le ministre.
Est-ce que le décès du petit Eliakim aurait pu être évité ? Sûrement, à en croire le ministre de la Santé et nos différents interlocuteurs. « La distribution de méthadone aurait dû se faire dans un centre de santé et non devant les stations de police, car il y a divers problèmes comme le manque d’infirmiers et l’absence d’un médecin sur place. Par ailleurs, ce n’est pas le rôle de la police de veiller à ce que les personnes prennent leur médicament », avance Kunal Naïk, psychologue et addictologue.
Selon Gaëlle Bernard, Communication & Events Officer chez Cut, il y a beaucoup de lacunes dans le programme de distribution de méthadone. Parmi, il y a le fait que certains sites peuvent accueillir jusqu’à 500 bénéficiaires. Ce qui peut être compliqué à gérer pour l’officier en charge de la distribution, selon elle. L’ONG travaille sur un plan stratégique national pour tout ce qui est traitement et réhabilitation avec le ministère. Ce, en espérant que les choses avancent et que des situations dramatiques comme celle du garçonnet de quatre ans n’arrivent plus, indique-t-elle.
À en croire nos interlocuteurs, ce drame aurait éventuellement pu être évité. D’autant plus que les bénéficiaires sont supposés consommer leur dose de méthadone sur le site de distribution avant de partir. « Si la distribution de méthadone était effectuée dans le milieu hospitalier où il y a des caméras de surveillance, il y aurait eu un contrôle plus strict. Le personnel présent aurait été plus apte à vérifier que chaque bénéficiaire consomme sa dose avant de partir », fait ressortir Kunal Naïk.
À noter que le ministère de la Santé est dans l’attente des conclusions de l’enquête de la police pour décider de la marche suivre.
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