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Jacqueline Dalais : elle cuisine pour les puissants

Jacqueline Dalais : elle cuisine pour les puissants

Rarement aura-t-on vu une presse alignée en rang d’oignons, comme à la parade, pour encenser Jacqueline Dalais, la patronne du restaurant La Clef des Champs et surnommée  - mais par qui ?- « papesse de la gastronomie mauricienne ». C’est vrai qu’elle a

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« cuisiné » pour les grands de ce monde –de Jacques Brel à François Mitterrand, en passant par Carlos -  et sa vie a été biographiée par son amie, la Française Valérie Binet-Decamps (VBD). Celle-ci la décrit ainsi : « grande dame,  engagée dans sa passion culinaire, - mais qui n’est pas passionné dans ce métier ? ! - connue et reconnue pour son talent. » Rien que cela. Puis, cerise sur le gâteau, elle écrit : « rares sont ceux qui ne la connaissent pas dans cette petite île des Mascareignes ». Mais d’où l’auteure tient-elle cette information. Et pourtant, j’ai bien cherché et posé des questions autour de moi. Sans doute pas aux bonnes personnes et au mauvais endroit. Mais VBD, elle-même, se contredit : « Mais que sait-on de Jacqueline Dalais (…) Rien ou presque. » Ainsi, La Clef des Champs serait aussi le « sanctuaire de la gastronomie mauricienne ».

Jacqueline Dalais est née dans la bonne bourgeoisie franco-mauricienne, éduquée au couvent de Lorette et mariée à Cyril Dalais. Si elle a bousculé le destin, comme l’écrit VBD, elle n’a pas été là, seule à le faire, car en ce temps-là, un certain nombre de Franco-mauriciennes entraient dans les ordres. Sans doute, là où elle a pu choquer, c’est lorsqu’elle a renoncé à sa « vocation » ou lorsqu’elle a prononcé le mot « soutien-gorge » dans les murs du couvent. Ce qu’on sait, en revanche, c’est qu’elle était une ardente anti-indépendantiste, n’hésitant à pas arborer le pavillon bleu au coq du PMSD à sa Citroën.

Une chose est sure : Jacqueline est une femme de caractère, qui a été sans doute, aussi servie par un destin hors du commun et un grand cœur, qui a su trouver des forces pour survivre au décès prématuré de son mari. Elle avait hérité d’une petite fortune et avait déjà une réputation du fait que sa famille possédait le Touessrok – certes, à l’époque rien qu’un restaurant -, enfin adoubée, au départ, par des politiciens aussi puissants que Sir Gaëtan Duval – ministre du Tourisme à l’époque, ce qui n’est rien-  et Sir Seewoosagur Ramgoolam et à l’arrivée par son fils, ainsi que Paul Bérenger. Bref de quoi consolider une réputation déjà établie et surtout, lorsqu’on a du flair pour les affaires et pour choisir un personnel de confiance. Jacqueline Dalais a su faire les deux, grâce à sa bonne humeur chevillée et sa gentillesse.

« Jacqueline Dalais, Feuilleté d’une vie », de Valérie Binet-Décamps.

 

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