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Jacquelin Steeve Juliette : «Mo pena nanie kapav fouy mwa»

Jacquelin Juliette est décédé suivant une opération de l'ADSU.
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  •  L’autopsie écarte la thèse de ‘foul play’

La mort de Jacquelin Steeve Juliette, 36 ans, a été attribuée à des troubles cardiaques. Cet habitant de Cité Ste-Claire, Goodlands, est décédé jeudi soir, quelques heures après une interpellation musclée de la brigade antidrogue (Adsu). Jeudi soir, la femme de Steeve Juliette avait porté plainte pour brutalité policière. Cependant, vendredi, l’autopsie a confirmé que ce père de deux enfants a été terrassé par une crise cardiaque. Ce qui a rejette toute thèse d’un acte malveillant.

Vendredi après-midi, chez les Juliette, les proches évoquent avec insistance un cas de brutalité policière. À Cité Ste-Claire, la tension était toujours palpable. « Tou dimounn inn trouve linn gayn bate, aster pe dir in mor ek enn kriz kardiak ? », disent des proches en colère. Jordan, l’un des frères du défunt, souligne que Jacquelin Steeve n’est pas mêlé au trafic de drogue. « Inn gagn de mwa mo papa inn mor, mo frere Jacquelin inn repran so laboutik ».

Jacquelin Juliette est décédé suivant une opération de l'ADSU.
Jacquelin Juliette est décédé suivant une opération de l'ADSU.

Jordan raconte qu’au moment de la descente de la brigade antidrogue jeudi, Jacquelin était dans sa boutique. Il explique que l’Adsu aurait forcé son frère à sortir de son commerce. « Zot inn tir li, zot inn bat enn inosan. Li pe sipliy zot, li pe dir pardon misie mo pann fer nanie, eskiz mwa ». Des policiers ont, selon lui, embarqué de force son frère dans une fourgonnette. « Zot finn bien batt li dan so parti intim apre inn less li ale ».

Jacquelin se tordait de douleur, mais n’a pas voulu aller à l’hôpital. Selon Jordan son frère lui a dit comment il a été tabassé. Lors de son récit, Jacquelin a fait un malaise et s’est effondré. Il a été conduit d’urgence à l’hôpital du Nord où les médecins n’ont pu que constater son décès aux urgence.

Vers 11 heures jeudi, un important contingent d’officiers de l’Adsu a débarqué à l’impasse Hortensia. Jacquelin Steeve Juliette était dans le viseur de l’Adsu du Nord. Il revient que les policiers ont tenté de l’interpeller pour le besoin d’une fouille, mais ce dernier a essayé de prendre la fuite. « Nou ti soupsone li pe sove avek ladrog, me pann ena violans », dit un cadre de l’équipe. Mais les agents étant en surnombre, Jacquelin Steeve Juliette a pu être maîtrisé par plusieurs policiers qui l’ont mis de force dans un fourgon. « Mo pena nanie kapav fouy mwa ».

Lors de cette fouille, aucune trace de stupéfiant n’a été découverte sur le suspect. Il a par la suite été autorisé à quitter le véhicule de l’Adsu. Au même moment, des voisins ont commencer à lancer des projectiles sur les policiers. « Nounn dir bannla aret avoy ross lor nou, sinon sa pou vinn grav », confient des limiers de l’Adsu.

De son côté, Jacquelin Steeve Juliette, blessé et ressentant des douleurs, a été conduit à l’hôpital du Nord vers 21h 30. « Il m’a dit qu’il avait mal, mais qu’il avait peur de se rendre à l’hôpital », dira Marie Monica Juliette, la veuve, dans une déposition au poste de police de Piton.

À 22 h 36, l’homme de 36 ans a été conduit au Casualty Ward de l’hopital SSRN. Vers 23 h 05, son décès a été constaté.

Le deuxième membre de la famille mort dans des circonstances douteuses

Jacquelin Steeve Juliette était le cousin de Jean Cael Permes. Arrêté par la brigade antidrogue, ce dernier était ensuite mort en détention à la prison de La Bastille. Les circonstances de son décès, survenu le 5 mai 2020, demeurent floues. Huit gardiens de prison avaient été arrêtés dans le cadre d’une enquête menée par la Major Crime Investigation Team.

Shiva Coothen : « Pas de brutalité ou d’usage excessif de force »

Selon l’inspecteur Shiva Coothen, porte-parole de la police, l’interpellation de Jacquelin Steeve Juliette par la brigade antidrogue, jeudi à Goodlands, s’est faite sans violence. « Il n’y a pas eu de brutalité ou d’usage excessif de la force », nous déclare-t-il ce vendredi. Il confirme cependant que les Casernes centrales ont ouvert une enquête sur cette affaire.

JacquelinCe que montre la vidéo en circulation sur les réseaux sociaux

Depuis jeudi soir, plusieurs vidéo-clips montrant l’opération réalisée dans la matinée par l’Adsu à Résidence Sainte-Claire font le tour des réseaux sociaux. Sur une des vidéos, d’une durée de 24 secondes, on peut voir Jacquelin Steeve Juliette, vêtu d’un T-shirt jaune, alors qu’il est embarqué de force dans une fourgonnette banalisée de la brigade antidrogue. L’homme de 36 ans est soumis à une fouille mais il résiste. Les policiers s’y mettent à plusieurs pour l’immobiliser. « Mo pena nanie, zot kapav fouy mwa », se ravise le suspect. La fouille corporelle ne donne finalement rien et Jacquelin Steeve Juliette est autorisé à partir. Les membres de l’Adsu s’engouffrent ensuite dans leur véhicule et quittent en trombe le quartier.


Jean Daniel Juliette libéré vendredi 

Jean Daniel Juliette liberté sous caution

Jean Daniel Juliette, 38 ans, le frère du défunt, est le second suspect arrêté par l’Adsu jeudi à Résidence Sainte-Claire. Il avait sur lui 55 doses de drogue synthétique, d’un poids total de 8,5 grammes, ainsi que la somme de Rs 1 775. Ce vendredi matin, il a été libéré contre le versement d’une caution de Rs 15 000, à l’issue de sa comparution au tribunal de Pamplemousses. C’est lors de cette audience qu’il a appris le décès de son frère. « Jacquelin finn mor », scandaient ses sœurs au tribunal. 

Une fois libéré, Jean Daniel Juliette a fondu en larmes. « Lapolis inn touy mo frer. Li pa ti ar mwa, li ti pe travay dan so tabazi. Banla inn trap li, inn bat li. Mo pa pe kapav gete, banla pran mwa ale », nous a-t-il raconté.

 

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