Jack Bizlall, syndicaliste et animateur du Mouvement Premier Mai, est d’avis qu’il y a suffisamment de raisons valables pour contester les élections du 7 novembre 2019. « Il y a eu des erreurs monumentales des organisateurs de ces élections. Manipulations dans le processus de vote et maldonnes dans le processus de protection contre les votes illégaux », allègue Jack Bizlall. Le plus grand responsable, selon lui, est celui qui a fixé en vitesse ces élections.
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Jack Bizlall est d’avis qu’on peut, dans le cadre actuel, pousser à des élections d’ici fin 2021. Mais il estime que cela doit être fait dans le cadre d’une nouvelle Constitution éliminant le ‘Best Loser System’ et apportant pas moins de neuf changements majeurs pour transformer notre Constitution de nature de monarchie constitutionnelle en République. « En vraie République », car il y a un gros travail à faire. « La génération actuelle doit sortir des intérêts propres à la classe moyenne, pour redonner vie à la lutte des classes. Ne pas comprendre cela est une grande faiblesse autant politique, idéologique, qu’intellectuelle. »
Lors d’une réunion du Mouvement Premier Mai (MPM) le samedi 16 novembre 2019, plusieurs décisions ont été prises. La première est de réclamer une nouvelle Constitution et passer à la 2e République. « Le premier des arguments est que notre Constitution républicaine est assurée par le premier chapitre de notre Constitution et ainsi le reste et encore plus les ‘schedules’ doivent se conformer à ce qui est affirmé dans ce premier chapitre et rien ne doit contredire cette affirmation. Nous n’avons pas une Constitution élaborée et ainsi on utilise cette lacune pour imposer des lois anticonstitutionnelles. Notre action, la fondamentale, est de rétablir la Constitution en contestant des décisions prises qui ne soient pas républicaines », dit le syndicaliste.
Pour lui, le premier obstacle est ceci : le concept de la République n’est pas intériorisé dans les anciennes colonies de l’Angleterre devenues Républiques. Certaines sont dangereusement anti-républicaines comme les Républiques présidentielles. Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont voulu faire de cette proposition monarchique leur 2e République. Ce qui est fondamentalement «misleading» dans le cadre de la définition de la République... « Ils ont été sanctionnés en 2014 », explique-t-il.
Ainsi, le MPM aura recours à un juriste de formation française pour l’aider dans ses contestations. Le reste sera la responsabilité d’un panel d’avocats et avoués de formation mauricienne.
Jack Bizlall avance que le fondement de la République est violé par les dispositions liées au Best Loser imposé par la First Schedule de notre Constitution. « Certains vont se référer à la Constitution de l’Inde pour justifier leurs aberrations. Pour les contredire, nous ferons aussi appel à un juriste de formation indienne », affirme le MPM.
« Le Best Loser, dont les critères de nomination se rapportent au lieu d’origine et aux croyances, et la formule appliquée pour faire de telles nominations contredisant le terme de best loser, bafoue la protection accordée par la Section 16 contre la discrimination », selon lui.
Jack Bizlall met en avant plusieurs interrogations : « Comment identifier une religion sur la base de ‘way of living’ au lieu de ‘way of believing’. La Cour suprême indienne a défini ce qu’est l’hindouisme. Une identification seulement sur la base de l’origine.... Et les autres alors ? Qui sont « ces autres » que l’on empile littéralement sous l’identification ‘General population’ ?
Le MPM communiquera en temps et lieu son calendrier d’actions juridiques.
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