Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a fait état jeudi d'"allégations extrêmement graves" de violations du droit international dans la guerre entre Israël et le Hamas et demandé une enquête internationale.
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L'ambassadrice d'Israël à l'ONU a réagi en estimant que le droit international n'était pas un "pacte suicidaire" permettant aux "organisations terroristes" de "bénéficier d'un soutien international constant", et son homologue palestinien a demandé à la communauté internationale de se "réveiller" face à ce qu'il appelle "un massacre" et "un génocide".
"Les allégations extrêmement graves de violations multiples et sérieuses du droit international humanitaire, quels que soient leurs auteurs, exigent une enquête rigoureuse et l'établissement des responsabilités", a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk, lors d'un briefing des pays membres sur son récent voyage au Proche-Orient, ajoutant qu'"une enquête internationale est nécessaire".
Lors de son déplacement dans la région, le haut responsable onusien s'est rendu au poste-frontière de Rafah, le point de passage entre l'Egypte et Gaza.
S'exprimant par la suite devant les journalistes, le Haut-Commissaire a indiqué avoir demandé à Israël un accès au territoire israélien et aux territoires palestiniens occupés, mais ne pas avoir "encore reçu de réponse, ce qui veut dire qu'il y a de l'espoir".
"Mes services continueront à faire tout leur possible pour aider toutes les parties à sortir du précipice dans lequel l'extrémisme et la violence les ont conduites", a-t-il assuré.
La représentation israélienne à Genève a rapidement douché ses espoirs, indiquant peu après à l'AFP qu'Israël ne voyait pas quel "avantage pourrait apporter la visite du Haut-Commissaire à l'heure actuelle" en Israël.
Le 7 octobre, le Hamas a mené une attaque sanglante en Israël, tuant environ 1.200 personnes, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes. Environ 240 personnes ont alors été prises en otage. Depuis, en représailles, Israël, qui entend "anéantir" le Hamas, pilonne Gaza, et 11.500 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués selon le gouvernement du mouvement palestinien.
Selon M. Türk, la crise s'étend bien au-delà de la bande de Gaza et il s'est dit profondément préoccupé par "l'intensification de la violence et la grave discrimination contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est".
"Valeur égale" des vies humaines
"Cela crée une situation potentiellement explosive, et je tiens à être clair : nous avons largement dépassé le niveau d'alerte précoce. Je sonne l'alarme la plus forte possible au sujet de la Cisjordanie occupée", a-t-il dit, appelant les parties à reconnaître que toutes les vies humaines ont une valeur égale.
"Il est évident que des deux côtés, certains considèrent le meurtre de civils comme un dommage collatéral acceptable ou comme une arme de guerre délibérée et utile. Il s'agit d'une catastrophe humanitaire et d'une atteinte aux droits de l'Homme", a-t-il affirmé.
"Nous ne devons pas laisser la rage submerger notre conscience morale", a-t-il ajouté, avant de souligner que "la liberté des Israéliens est inextricablement liée à celle des Palestiniens, les Palestiniens et les Israéliens sont les uns pour les autres le seul espoir de paix".
Lors de la réunion, l'ambassadrice israélienne auprès de l'ONU à Genève, Meirav Eilon Shahar, a vivement dénoncé les critiques de l'ONU sur les violations présumées lors de la guerre qui l'oppose au Hamas, soulignant que le droit international n'était pas un "pacte suicidaire".
Si un Etat ne peut se défendre "ou s'il est critiqué pour le faire conformément au droit international, alors des organisations terroristes vont inévitablement s'enhardir de plus en plus et continuer à utiliser leurs méthodes, sûres de bénéficier d'un soutien international constant", a-t-elle déclaré.
L'ambassadeur palestinien à l'ONU Ibrahim Khraishi a lui appelé les pays à se "réveiller" face aux opérations menées par l'armée israélienne dans la bande de Gaza, déclarant : "C'est un massacre, c'est un génocide".
© Agence France-Presse
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