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Israël frappe Damas et le sud de la Syrie

Un homme marchant devant le quartier général de l’armée et du ministère de la Défense syriens, gravement endommagé à Damas, à la suite de frappes israéliennes le 16 juillet 2025

Israël a bombardé mercredi le quartier général de l'armée syrienne à Damas, après avoir menacé d'intensifier ses frappes contre les forces gouvernementales si elles ne quittaient pas la ville à majorité druze de Soueida, après trois jours de violences qui ont fait plus de 300 morts.

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La présidence syrienne s'est engagée à "punir" les auteurs d'exactions commises dans cette ville du sud de la Syrie, où les forces gouvernementales et leurs alliés ont été accusés d'exécutions sommaires de civils et de pillages par des ONG, des témoins et des groupes druzes.

Israël, qui assure vouloir protéger la communauté druze installée dans cette région, a promis à Damas des "coups douloureux". Le ministre de la Défense, Israël Katz, a assuré que l'armée "opérerait avec force" dans la région de Soueida "pour éliminer les forces qui ont attaqué les druzes jusqu'à leur retrait complet".

Les affrontements se poursuivaient mercredi dans cette ville jusque-là tenue par des combattants druzes locaux, où les forces du pouvoir syrien et leurs alliés se sont déployées mardi avec une claire volonté d'y étendre leur autorité.

Israël, qui occupe et a annexé une partie du plateau syrien du Golan, a répété ces derniers jours qu'il ne permettrait pas de présence militaire dans le sud de la Syrie, à proximité de leur frontière commune.


- Laisser les druzes "tranquilles" -

L'armée israélienne "augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris", a déclaré Israël Katz, en exigeant du pouvoir syrien qu'il "laisse tranquilles" les druzes de Soueida.

Mettant ses menaces à exécution, l'armée israélienne a mené plusieurs frappes mercredi à Damas. Elle a frappé notamment l'entrée du quartier général de l'armée syrienne, au coeur de la capitale, et annoncé avoir visé une "cible militaire" dans la zone du palais présidentiel.

Le ministère syrien de la Santé a annoncé que ces frappes avaient fait un mort et 18 blessés.

L'armée israélienne a également annoncé renforcer ses troupes à la frontière syrienne et dit avoir identifié des "dizaines de suspects" qui tentaient de franchir la frontière depuis la Syrie.

Des dizaines de druzes ont traversé mercredi la frontière dans les deux sens, sous les gaz lacrymogènes des forces israéliennes, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a exhorté les druzes israéliens à ne pas franchir la frontière.

L'émissaire américain en Syrie, Tom Barrack, a appelé "toutes les parties" à "faire marche arrière". L'Union européenne a appelé au "respect" de la souveraineté syrienne, après les frappes d'Israël.


- "Sauvez Soueida" -

A Soueida, où les autorités ont proclamé mardi un cessez-le-feu qui n'a pas été respecté, deux correspondants de l'AFP ont entendu mercredi des tirs intermittents et l'un d'eux a vu de la fumée s'élevant de plusieurs quartiers.

L'agence Sana a annoncé qu'une frappe israélienne menée avec des drones avait visé la ville, pour le deuxième jour consécutif.

"Je suis au cœur de la ville de Soueida, à côté du bâtiment du gouvernorat (...) je ne pense pas sortir et de toute manière il n'y a aucune possibilité de fuir", a affirmé à l'AFP un habitant joint par téléphone.

"S'ils arrivent ici, je suis mort. Des exécutions sommaires ont lieu dans les rues", a ajouté cet homme qui n'a pas dévoilé son identité.

L'un des correspondants de l'AFP a vu mercredi matin une trentaine de corps gisant par terre, certains de membres des forces gouvernementales et d'autres de combattants en civil, sans pouvoir identifier leur appartenance.

Un autre a vu des forces gouvernementales tirer des obus.

Le ministère de la Défense a affirmé que "des groupes hors-la-loi avaient recommencé à attaquer les forces de l'armée et de la sécurité intérieure dans la ville" et que l'armée continuait à "répondre" à ces tirs.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 300 personnes ont été tuées depuis le début des combats dimanche entre combattants druzes et tribus bédouines, qui ont provoqué l'intervention des forces gouvernementales aux côtés de ces dernières.

La plupart des tués sont des combattants des deux bords ainsi que 28 civils druzes, dont "21 exécutés sommairement" par les forces gouvernementales, selon l'ONG.

Mercredi, l'un des plus influents chefs religieux druzes, cheikh Hikmat al-Hejri, a lancé un appel au président américain Donald Trump, à Benjamin Netanyahu "et à tous ceux qui ont une influence dans le monde".

"Sauvez Soueida", a-t-il dit, ajoutant: "Notre peuple est exterminé et tué de sang-froid".

La province de Soueida abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité ésotérique issue de l'islam qui comptait quelque 700.000 membres en Syrie avant la guerre civile, et est aussi implantée au Liban et en Israël.

Ces violences illustrent les défis auxquels fait face le pouvoir intérimaire d'Ahmad al-Chareh depuis qu'il a renversé, avec une coalition de groupes rebelles sunnites, le président Bachar al-Assad en décembre, dans un pays meurtri par près de 14 ans de guerre civile.

© Agence France-Presse

 

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