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Israël attend un émissaire américain et poursuit ses raids à Gaza

Israël reçoit jeudi le conseiller américain à la sécurité nationale, qui devrait répéter que les Etats-Unis attendent une meilleure protection des civils, premières victimes des bombardements dans la bande de Gaza.

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Le ministère de la Santé de l'administration du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a déploré la mort de 67 personnes durant la nuit à travers le petit territoire palestinien surpeuplé.

Le nombre des victimes palestiniennes dépasse désormais les 18.600, en grande majorité des femmes, des enfants et adolescents, d'après cette même source.

Israël a promis de "détruire" le Hamas après une attaque sans précédent menée le 7 octobre par des commandos du mouvement islamiste infiltrés de Gaza dans le sud d'Israël, qui a fait environ 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités. Quelque 240 personnes ont aussi été enlevées et emmenées à Gaza par le Hamas et d'autres groupes alliés.

Sans remettre en cause leur soutien à l'opération israélienne, les Etats-Unis ont exprimé ces derniers jours leur impatience, le président Joe Biden évoquant des "bombardements aveugles" et une possible "érosion" du soutien occidental à Israël.

Israël doit trouver un moyen de réduire l'intensité des frappes, a suggéré Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale attendu jeudi et vendredi à Jérusalem pour des entretiens avec le Premier ministre Netanyahu notamment.

Il va évoquer le besoin de mener des frappes "plus précises afin de réduire les pertes civiles", a indiqué John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Semblant faire écho à cette demande, l'armée israélienne (IDF) indique avoir mené jeudi des "interventions ciblées" sur plusieurs sites aux alentours de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, où elle a découvert un arsenal et détruit deux descentes dans des tunnels du Hamas.

De violents affrontements au sol ont été observés pendant la nuit autour de Deir al-Balah, à l'est de Bani Suhaila, ou autour du camp de Khan Younès par des journalistes de l'AFP.

D'après Keren Hajioff, porte-parole de l'armée, les troupes ont trouvé "de vastes dépôts d'armes et des tunnels dans de multiples écoles".

Israël soutient que le Hamas utilise des infrastructures civiles pour mener des attaques contre son territoire, ce que le mouvement palestinien dément.

L'IDF a également déploré la mort d'un soldat dans le sud de la bande de Gaza, portant à 116 le bilan des combattants israéliens morts dans le territoire palestinien.

Des sirènes ont de nouveau retenti jeudi pour alerter sur la menace de roquettes lancées par le Hamas vers le sud d'Israël.

Les dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont répété mercredi que leur pays poursuivrait "jusqu'au bout" sa guerre pour anéantir le Hamas.

Mais le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a qualifié d'"illusion" tout plan d'après-guerre qui imaginerait Gaza sans le Hamas et les "mouvements de résistance".

Dans un discours depuis le Qatar où il est basé, M. Haniyeh s'est toutefois dit ouvert à des discussions sur "une voie politique qui assurera le droit des Palestiniens à un Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale".

- "Nous souhaitons mourir" -
Dans la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis 16 ans et à un siège total depuis le 9 octobre, les conditions de vie sont aggravées par la pluie des derniers jours qui inondent de boue les camps de fortune à Deir el-Balah et Rafah notamment.

Environ 85% des 2,4 millions d'habitants du territoire ont été déplacés, beaucoup plusieurs fois depuis le début de l'offensive israélienne.

Tout au sud, à Rafah, les tentes montées de morceaux de bois et bâches ont parfois été balayées par les intempéries, tandis d'autres sont inondées, comme celle de Bilal al-Qassas, 41 ans.

Originaire de Khan Younès, il dort dehors et semble sombrer dans le désespoir: "Maintenant nous souhaitons tout simplement mourir. Nous ne voulons ni de la nourriture ni de l'eau".

L'argent aide peu les plus fortunés lorsque tout manque. Mohammed al-Mahdun est parvenu à dénicher des vêtements d'hiver, pour trois fois le prix normal, mais décrit un "voyage de souffrance et d'humiliation indescriptible".

La violence s'est par ailleurs intensifiée en Cisjordanie occupée, avec environ 270 Palestiniens tués par les tirs israéliens et les attaques des colons depuis le 7 octobre, selon des responsables palestiniens.

L'Autorité palestinienne a évoqué jeudi dix morts lors d’un raid israélien. Un photographe de l'AFP a vu des soldats israéliens déployés jeudi dans le camp de Jénine, d'où des familles tentent de sortir pour se mettre à l'abri.

- "Choquées" -
En Israël, l'angoisse continue pour les familles des 135 otages toujours retenus captifs à Gaza par le Hamas et d'autres groupes.

Les familles des otages se sont dites "choquées" de l'annonce du directeur du Mossad de refuser de mener de nouvelle négociation pour libérer les captifs.

Dans un communiqué sur le site du forum des familles, elles demandent "une explication immédiate" au Premier ministre et à son cabinet.

Des représentants des familles d'otages américains ont été reçus mercredi à la Maison Blanche par le président Joe Biden et par le maire de New York.

© Agence France-Presse

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