Islamic Cultural Centre : le député Ehsan Juman réclame la tête du Chairman

La crise au sein de l’Islamic Cultural Centre (ICC), liée à l’organisation du Hajj 2025, continue de s’envenimer. Malgré la publication du rapport d’enquête et la suspension de trois employés, la polémique rebondit désormais autour du maintien du Board. Le climat s’est encore détérioré vendredi, lorsque le député travailliste de la circonscription No 3, Ehsan Juman, a réclamé le départ du président de l’ICC, Shamad Ayoob Saab. « Chairman ICC bizin leve paké aller. Assez faire nou gagne honté. Enough is enough », a écrit le parlementaire sur sa page Facebook.

Cette sortie publique serait, selon plusieurs observateurs, une riposte directe à la conférence de presse tenue récemment par Shamad Ayoob Saab, entouré des membres de son Board et de certains employés. Une conférence jugée « règlement de comptes », peu digne d’une institution publique.

Au cours de cette sortie médiatique, le président de l’ICC a affirmé que le député Juman avait insisté pour que « les cinq pèlerins ayant pris le tour des autres » soient autorisés à accomplir le Hajj.

Échanges houleux à Camp Yoloff

L’affaire a pris une tournure encore plus personnelle dimanche dernier à Camp Yoloff, Plaine-Verte, lors d’une réception où s’est produite une altercation entre Ehsan Juman et le ministre Shakeel Mohamed. Selon des témoins présents, le ministre, également responsable du dossier du Hajj, aurait interpellé le député sur la ligne éditoriale de son journal, le Sunday Times, jugée trop critique vis-à-vis de la gestion du pèlerinage. La discussion a rapidement dégénéré.

Le ton est monté lorsque le député Juman a reproché au ministre de « n’être pas à la hauteur » de sa mission. Il a fallu l’intervention des organisateurs pour calmer les esprits. Malgré sa virulente sortie, il paraît peu probable qu’Ehsan Juman obtienne le départ immédiat du Chairman. Il ressort que Shamad Ayoob Saab doit accompagner Shakeel Mohamed début novembre en Arabie saoudite, dans le cadre de la Hajj Mission 2025.

Mais dans les coulisses, tout laisse entendre que ses jours à la tête de l’ICC sont comptés. Son successeur serait déjà désigné : Abdus Saboor Mohamed Saleh, ancien cadre de Mauritius Telecom, devrait bientôt faire son entrée sur le Board de l’ICC pour en prendre la présidence.