Isfaaq Rose, portraitiste et artiste-tatoueur : «J’ai démarré avec Re 0 sur mon compte bancaire»

Depuis 2020, Isfaaq Rose vit de son art. Le portraitiste et artiste-tatoueur mise sur le réalisme. Bientôt, il compte aussi proposer le maquillage permanent. 

Comme l’oiseau, Isfaaq Rose fait son nid petit à petit. Ses portraits d’animaux et de personnes intéressent les internautes. Le portraitiste de 24 ans réalise ses œuvres par gravure au laser sur support bois, pyrogravure sur bois et au crayon. Il gagne sa vie grâce au tatouage d’animaux également. Pourtant, Isfaaq Rose a commencé à zéro en 2020. 

Se mettre à son compte a toujours été son rêve. « Quand j’ai terminé ma scolarité, j’ai suivi des cours de ‘product design’ mais je ne les ai pas achevés. Je devais donc trouver un emploi. C’était l’occasion de miser sur mon talent pour me lancer à mon compte. J’ai ainsi démarré avec Rs 0 sur mon compte bancaire », se souvient cet habitant de Beau-Bassin. Il a rassemblé quelques feuilles de papier et des crayons pour élaborer le portrait des animaux. En octobre 2020, il a mis en avant ses œuvres. Trois mois plus tard, il a reçu sa première commande. 

Quelque temps après, Isfaaq Rose a découvert la pyrogravure. Cependant, dessiner des portraits ne lui permettait pas de tenir jusqu’à la fin du mois. Au même moment, il a découvert l’art du tatouage dans une vidéo sur Facebook. « C’était une émission internationale conçue autour de défis lancés aux participants de trouver le meilleur tatoueur du pays. Cet art m’a intrigué et j’ai visionné tous les épisodes. L’observation et des échanges avec certains tatoueurs m’ont encouragé à tenter l’aventure. » 

Isfaaq Rose a investi Rs 50 000 dans les équipements. Son cousin, adepte de tatouages, s’est proposé comme volontaire pour les essais. « J’ai eu une conversation avec mes parents et j’ai pu convertir une chambre en studio », dit-il. Grâce au bouche-à-oreille, il a commencé à avoir des clients. 

L’artiste s’est aussi intéressé aux cours de décoration intérieure. « Mais je ne me suis pas senti à l’aise dans cette matière », confie-t-il. Depuis février 2023, il s’est consacré à fond au tatouage et au portrait. 

Isfaaq Rose a découvert sa passion pour le portrait durant sa préparation pour les examens d’art du Higher School Certificate. « Je n’étais pas à l’aise avec la technique du portrait. En échangeant des idées avec Miss Pamela, enseignante au collège La Confiance, j’ai décidé de faire des portraits d’animaux. D’ailleurs, j’ai dix chiens de différentes races. » Il relate qu’il a commencé par dessiner des cabriolets et des voitures avec des portes papillon en primaire. 

Le réalisme est le style de prédilection d’Isfaaq Rose. « Je suis un perfectionniste. De ce fait, je ne pratique pas l’abstrait », dit-il. Il remarque que les clients préfèrent des cadeaux qui sortent de l’ordinaire. « Donc, ils choisissent des portraits selon une des trois techniques proposées. »

Le mois prochain, Isfaaq Rose va s’essayer au maquillage permanent comme le « microblading » pour redessiner les sourcils. « Je m’intéresse aussi au ‘lip blushing’. Ce tatouage semi-permanent permet d’avoir des lèvres colorées selon les nuances existantes de rouge à lèvres. Il peut durer deux ou trois ans », explique-t-il. Son rêve est d’ouvrir un studio plus spacieux pour s’adonner à toutes ses activités.