Savates, sandalettes et ballerines. Mesdemoiselles et mesdames, il suffit de faire votre choix pour qu’Isabelle Tanneur confectionne les chaussures de vos envies. La cordonnière s’est spécialisée dans la fabrication depuis plus de vingt ans. Rencontre.
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Penchée sur sa chaise, elle travaille silencieusement. Une fois terminée, c’est avec fierté qu’Isabelle Tanneur présente ses chaussures à sa clientèle. Sa spécialité : la création des chaussures fait-main. Sous son kiosque, elle passe rarement inaperçue. Les gens s’arrêtent souvent pour la regarder travailler. « C’est rare de voir une femme fabriquer des chaussures », avoue-t-elle.
Isabelle Tanneur s’est fait connaître surtout pour ses chaussures disponibles en plusieurs pointures. « Dans les magasins, vous n’aurez que des pointures de 35 à 42. Chez moi, les gens peuvent en commander des plus petites, notamment du 34 ou encore des grandes allant jusqu’à 45 », fait-elle comprendre.
Pour ce petit bout de femme entrepreneur, la persévérance a fini par payer. « Je ne savais ni lire, ni écrire mais avec la cordonnerie, j’ai fini par créer ma personnalité et j’ai appris à compter car les mathématiques sont essentielles dans ce métier. » Aujourd’hui, elle est maman de deux enfants et elle gagne sa vie grâce à son métier. « Tout a commencé à la fin du primaire car je n’ai pu poursuivre des études secondaires du fait que mes parents n’avaient pas les moyens », confie Isabelle Tanneur. « C’est ainsi que j’ai commencé à travailler dans un atelier de cordonnerie avec mon frère. Quelques années plus tard, il a arrêté alors que j’ai persévéré afin d’avoir un métier et avancer dans la vie. »
Sa détermination la pousse à se mettre à son propre compte après 15 ans. « Avec le soutien des associations des femmes entrepreneurs, j’ai pu faire connaître mes produits. » Isabelle Tanneur parvient à se faire une clientèle. Chaque dernier vendredi et samedi du mois, elle est installée à la foire de Mahébourg pour vendre ses chaussures. Les autres jours, elle est postée dans l’impasse de la rue Vieux-Conseil, à Port-Louis, où plusieurs autres femmes entrepreneurs viennent pour faire connaître et vendre leurs produits. Avant la rénovation de la foire de Quatre-Bornes, elle y était trois fois par mois. « C’est grâce à ces associations que j’ai pu arriver là où je suis. Avant, je faisais une trentaine de paires de chaussures par mois. J’avais une seule machine que j’avais d’ailleurs empruntée. Maintenant, j’en possède trois et plusieurs outils pour me faciliter la vie », ajoute-t-elle avec une visible satisfaction.
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