Irfan Rahman, commissaire électoral : «On peut introduire le décompte immédiat des voix à Rodrigues»

Aux États-Unis, le décompte des voix commence dès la fermeture des bureaux de vote. Ce qui donne une proclamation des résultats très rapide. Peut-on appliquer le même système à Maurice et rompre avec la tradition d’attendre le lendemain pour commencer le dépouillement ? Ce serait extrêmement désirable, selon le commissaire électoral Irfan Rahman.

À commencer par les élections à Rodrigues. « Je suis un grand partisan des votes comptés le même jour du scrutin. Cela peut aider beaucoup de gens. Je crois que les politiciens doivent le considérer. Il y a un courant de pensées pour que ce soit au moins considéré. Il faut une réflexion serrée », dit-il. Mais il vaut mieux ne pas s’attendre à un changement de sitôt.

« Le projet de vote électronique est sur le tapis depuis l’an 2000, explique Irfan Rahman. Nous tournons en rond depuis. C’est une question assez sérieuse. Ce serait une grande avancée pour le pays si on pouvait prendre une décision à tête reposée. » Selon le commissaire électoral, les partis politiques sont eux-mêmes divisés sur la question et il n’existe pas encore de consensus sur la question. Rodrigues, encore une fois, pourrait servir de laboratoire.

Pour Irfan Rahman, « on peut introduire le décompte immédiat à Rodrigues ». Ce serait, selon lui, une grande première. « Les bureaux ferment assez tôt et on aurait eu le temps. Mais il faut le faire dans le consensus. Nous l’avons proposé dans le passé et les politiques de Rodrigues ont dit qu’ils y réfléchiraient et qu’ils reviendraient vers nous. » Si les choses se passent vite, on peut même espérer tout mettre sur pied pour les élections de 2017.

Qu’en est-il du modèle de early voting ou du vote des expatriés ? Pas sûr qu’on puisse mettre en place un tel système facilement. « Notre système est clair : seuls les électeurs enregistrés à Maurice ont le droit de voter. Changer cela comporte beaucoup d’implications, notamment sur le plan financier », déclare-t-il.