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Investissements étrangers - Fin du rapport sur la facilitation des affaires : Quel effet sur Maurice ?

Le pays ambitionne de se hisser dans le Top 10 en termes de facilitation des affaires.
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L’amélioration du climat des affaires à Maurice est l’un des arguments utilisés pour attirer des investisseurs étrangers. L’annonce de la Banque mondiale de ne plus publier le classement de l’Ease of doing business peut-elle être défavorable à Maurice ? Le point ! 

L’objectif du gouvernement est clair : hisser Maurice dans le Top 10 au classement de la facilitation de faire des affaires. Selon le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, l’amélioration de la compétitivité de Maurice est l’ambition du gouvernement alors que « les investisseurs recherchent notamment la stabilité politique et économique, la facilité de faire des affaires, la bonne gouvernance, une main-d’œuvre compétente et la démocratie économique ». En étant 13ème au classement mondial 2020 de la Banque mondiale (BM) et 1er en Afrique, et en aspirant à un meilleur rang au niveau global, Maurice pouvait ainsi espérer soigner les Investissements Directs Étrangers (IDE). Or, la récente annonce de la BM risque de refroidir les ardeurs de Maurice. 

« La direction du Groupe de la Banque mondiale a pris la décision de mettre un terme à la publication du rapport ‘Doing Business’ », peut-on lire dans un communiqué daté du 16 septembre 2021. Pablo Quiles, Manager Trade Advisory Services à l’International Economics Consulting, est d’avis que ce sera un désavantage pour Maurice. « C’est une référence utilisée par les investisseurs à l’international pour faire des comparaisons entre différents pays. La Banque mondiale travaille toutefois sur une méthodologie différente », tente-t-il de rassurer. Pablo Quiles, Manager Trade Advisory Services à l’International Economics Consulting concède qu’en l’absence du classement de l’Ease of doing business, le gouvernement perd un gros potentiel de promotion. « Il faut être transparent et venir expliquer les étapes pour l’amélioration de la facilité de faire des affaires à Maurice. L’on peut aussi se tourner vers d’autres indices comme le Global Competitiveness Report du World Economic Forum », argue-t-il. 

Pablo Quiles,  Manager Trade Advisory Services à l’International Economics Consulting.
Pablo Quiles,  Manager Trade Advisory Services à l’International Economics Consulting.

Il faut savoir que classement de Maurice dans la facilitation de faire des affaires est souvent mis en avant par les autorités mauriciennes comme un attrait. Cependant, cet argument n’aurait pas été aussi convaincant que cela puisse paraître auprès des investisseurs étrangers. Pour cause, explique une source, les investisseurs étrangers ne se contentent pas uniquement de ce qui est écrit noir sur blanc. Et le coût de faire des affaires à Maurice ne serait plus aussi compétitif. « Les investisseurs ne se laissent pas embêtés par cet indice. Le cost of doing business in Maurice est élevé en raison du salaire minimum, des lois de travail très restrictives ou encore des charges sur les entreprises comme la Contribution Sociale Généralisée (CSG) et le Portable Retirement Gratuity Fund (PRGF) », soutient notre source. Elle ajoute que dans l’éventualité que ce classement comptait réellement, les exportations de Maurice et les Investissements Directs Etrangers (IDE) hors secteur financier et immobilier auraient dû être conséquents. Un ex-banquier explique pour sa part que la bureaucratie telle qu’elle est, le temps nécessaire pour ouvrir un corporate account dans une banque ou pour obtenir un permis d’investir à Maurice, jouent en défaveur de Maurice pour attirer davantage d’investisseurs étrangers. 

EN CHIFFRES 

Le pays a attiré des IDE de l’ordre de Rs 2,03 milliards au premier trimestre de 2021 contre Rs 3,07 milliards durant la période correspondante 
en 2020. 

Source : BoM. 

Ce que dit la Banque mondiale 

C’est par le biais d’un communiqué publié la semaine dernière que la Banque mondiale a relayé l’information quant à la suspension de la publication du rapport Doing Business. La Banque mondiale avait lancé des d’examens d’audits du rapport et de la méthode utilisée suite à des irrégularités dans les données des éditions 2018 et 2020 du rapport « Doing Business ». Plusieurs anomalies sont remontées dont des questions d’éthique, et le comportement d’anciens responsables du Conseil des Administrateurs, entre autres. D’où la décision d’interrompre la publication du rapport « Doing Business ». Ce rapport, rapporte la presse internationale, est un des plus scrutés par les investisseurs car c’est un moyen de jauger chaque année la compétitivité et l’attractivité de 190 pays dont Maurice. La Banque mondiale précise toutefois qu’une nouvelle approche sera employée « pour évaluer le climat des affaires et de l’investissement ». 
 

 

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