Economie

Investissements en Inde: le centre financier de Singapour creuse l’écart sur Maurice

Singapour sera, sans nul doute, le premier pourvoyeur d’investissement direct étranger (IDE) de l’Inde pour l’exercice 2015-16. Pour les neuf mois de cette année financière, la juridiction du Singapour a contribué 4,8 milliards de dollars US (Rs 172 milliards) de plus que son vis-à-vis mauricien, en termes d’IDE en Inde. Pour les neuf mois de l’année financière 2015-16 se terminant au 31 décembre dernier, l’Inde a reçu 10,9 milliards de dollars américains (Rs 391,5 milliards*) de ses IDE du centre financier de Singapour. Soit 37 % des IDE reçus par l’Inde au cours de la période sous revue. Comparée à l’exercice financier précédent, c’est une croissance de plus de 150 %. La juridiction du Singapour est donc le premier pourvoyeur d’IDE en Inde. Pour sa part, le centre mauricien a convoyé pour les neuf mois de 2015-16 des IDE de 6,1 milliards de dollars (Rs 219 milliards). C’est une hausse de 3,5% par rapport à la période correspondante en 2014-15. Ils restent cependant insuffisants pour lui permettre de conserver sa première place pour cet exercice financier qui se termine au mois de mars. Singapour retrouve donc la place de leader qu’elle a occupée pour la dernière fois en 2013-14 (Voir tableau). Historiquement, le centre financier mauricien reste le premier pourvoyeur d’IDE en Inde. D’avril 2000 à décembre 2015, le pays a fait parvenir des IDE totalisant 93,6 milliards de dollars (Rs 3 362 milliards). Singapour est deuxième avec un montant de 43,2 milliards de dollars (Rs 1 550 milliards). Le responsable, le bouc-émissaire du désintérêt des investisseurs pour Maurice au cours de la période sous revue est vite trouvé : le traité fiscal indo-mauricien. Un traité dont les négociations sont tantôt annoncées avoir été conclues avec l’abandon par Maurice de l’exclusivité de l’application de la Capital Gains Tax, tantôt redémarrées avec le Joint Working Group appelé à se rencontrer de nouveau. Pas de quoi rassurer les investisseurs institutionnels étrangers, affirment les opérateurs offshore. La récente publication de l’Economic Survey en Inde ne l’est pas non plus. Ce document est le bilan de santé économique de la Grande péninsule. Il a été déposé au parlement par le ministre des Finances indien, Arun Jaitley, vendredi dernier. L’Economic Survey sert de prélude à la présentation du budget qui sera effectuée ce lundi 29 février par Arun Jaitley. Ce ‘survey’ décrit l’année 2016-17 comme « challenging » pour l’Inde d’un point de vue fiscal. L'étude soulève des questions sérieuses au sujet des IDE venant des petits pays, en particulier Singapour et Maurice. Il suggère que le gouvernement passe « attentivement » en revue les IDE venant de ces pays, pour déterminer s’ils n’abusent pas des dispositions des traités de non double imposition fiscale. « Ces entrées devraient peut-être être examinées de plus près, afin de déterminer si elles constituent des investissements réels ou sont des détournements d'autres sources pour se prévaloir des avantages fiscaux en vertu de l’accord de non double imposition fiscale que ces pays ont conclu avec l'Inde », souligne l’Economic Survey. Gageons que le Premier ministre sir Anerood Jugnauth ou le député et leader du MSM, Pravind Jugnauth,reviennent de leur visite de l’Inde avec certaines certitudes, notamment la garantie renouvelée que la situation au niveau du traité fiscal restera « win-win ». * 1 dollar US : Rs 35,92
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