Investissement de Rs 9,6 milliards : le groupe Apavou revient avec une Smart City

Petite Rivière, à la sortie de Port-Louis, s’apprête à accueillir une « smart city ». Développé sur 25 hectares, Terres d’été ambitionne de créer un nouveau centre urbain basé sur des valeurs écologiques pour, selon le promoteur, « relier la capitale à la partie ouest de Maurice ».

Pour faire sortir cette nouvelle ville de terre, un investissement de Rs 9,6 milliards, étalé sur plusieurs années, est prévu avec la création de 1 500 emplois à la clé.

Ce nouveau projet a déjà obtenu le feu vert sur une question de principe du gouvernement. Le promoteur, Apavou Immobilier, est déjà arrivé à un stade avancé et finalise actuellement son dossier pour déposer un Environmental Impact Assessment (EIA) au ministère de l’Environnement. L’objectif est de pouvoir démarrer la construction l’année prochaine.

Cette nouvelle ville intelligente devrait, à terme, contenir 1 618 unités résidentielles, 192 logements pour accommoder des étudiants, un centre commercial avec supermarché, clubs de sport, espaces bureaux, bâtiments industriels ainsi qu’un hôpital.

« Une attention particulière sera apportée pour requalifier en espaces verts, en équipements publics, en logements, en bureaux et en commerces. Le programme est moderne dans son appréhension de l’habitat local, porteur en termes de développement économique et démographique et, enfin, significatif dans cette nouvelle forme d’urbanité respectueuse de l’environnement climatique », avance-t-on au niveau du promoteur. Le terrain se situe plus précisément à La Joliette, à mi-chemin entre Port-Louis et la côte Ouest. La vente de résidences a déjà démarré avec des appartements offerts à partir de Rs 2,7 millions.

Le groupe Apavou signe ici son grand retour sur le territoire mauricien. Le promoteur réunionnais, spécialiste de l’immobilier à l’ile sœur, est actif depuis plus de 50 ans et héberge 11% de la population réunionnaise.

À Maurice, le groupe était aussi présent depuis plusieurs années, mais surtout dans le secteur hôtelier. En octobre 2013, ses quatre hôtels Apavou (Indian Resort, Mornea et Moréva et La Plantation) avaient été placés sous administration judiciaire et vendus.

Le groupe avait également dû revoir son projet de bâtiment pour bureaux, situé à la Cybercité d’Ébène, à la baisse. Depuis cette époque, le groupe Apavou s’est fait discret à Maurice, mais c’est finalement pour mieux rebondir, à priori.

2018, année décisive pour les cités intelligentes

Une dizaine de 'smart cities' seront en chantier en 2018. Au niveau des investissements, on parle de plus de Rs 100 milliards au total quand ces villes seront complétées.

Moka Smart City : déjà une réalité partielle

Le groupe ENL a acquis officiellement le statut de « smart city » en novembre dernier pour son projet Moka City. On parle ici d’un investissement dépassant Rs 22 milliards avec la création de 8 500 emplois, selon les estimations du groupe.

Une partie de cette nouvelle ville existe déjà. Parmi, le Bagatelle Shopping Mall, les Allées d’Helvetia, le centre commercial Kendra et deux centres d’affaires, Gardens of Bagatelle et Vivea. La seconde phase du développement urbain de Moka s’étend sur une superficie d’environ 500 arpents de St-Pierre à Bagatelle.

Uniciti : Accélération en 2018

Bien que lancée le 7 septembre, la “smart city” de Médine est déjà un vaste chantier. La seconde phase, dédiée à l’aspect résidentiel, démarre l’année prochaine. C’est une grande partie de la région de Flic-en-Flac qui sera appelée à changer de visage.

Jusqu’ici, Rs 2,5 milliards ont déjà été injectées, notamment pour le Cascavelle Shopping Village, des infrastructures de base pour des morcellements ainsi que la première phase du centre d’affaires de Clarens Field, une crèche et des écoles préprimaire, primaire et secondaire. Une résidence étudiante pouvant accueillir 144 étudiants a aussi vu le jour en 2015.

Lorsque le projet sera entièrement terminé, dans 25 ans, c’est Rs 35 milliards que le promoteur aura mobilisées et 6 000 emplois directs qu’il aura créés à travers Uniciti. La nouvelle ville s’étendra alors sur une zone de 823 arpents entre Bambous, Cascavelle et Flic-en-Flac.

Située sur la côte Est, la ville intelligente table beaucoup sur l’education hub du gouvernement. Plusieurs institutions prestigieuses s’y implantent avec pour objectif d’y établir leur quartier régional et attirer des étudiants africains et asiatiques.

Mon Trésor 

Plusieurs dizaines de milliards de roupies sont nécessaires pour concrétiser la ville intelligente d’Omnicane. S’étendant sur 436 arpents, Mon Trésor, située aux abords de l’aéroport sir Seewoosagur Ramgoolam, est déjà en train de sortir des terres. Plusieurs composantes, dont l’hôtel Holiday Inn, inauguré en 2014, existent déjà. D’autres sont en phase de construction.

Au menu, une vaste zone résidentielle avec plus de 3 500 logements, un parc de loisirs (situé à Mare-aux-Songes), un complexe sportif, des espaces de bureaux, un centre médical, un studio de cinéma, des activités en port franc, une plateforme logistique, mais aussi un centre commercial.

Le groupe Omnicane met en avant le fait que sa nouvelle ville est ouverte sur la mer, est reliée directement à l’aéroport par le biais d’une nouvelle route encore en construction et que c’est l’unique projet de cette envergure dans le sud du pays.

Smart City du SIT

Le Sugar Investment Trust (SIT) et son partenaire, la firme anglaise Curzon, travaillent d’arrache-pied sur le dossier de ville intelligente à Le Bouchon, sur la côte Sud. La firme anglaise s’est invitée sur le projet après une 'expression of interest', lancée plus tôt dans l’année.

En termes d’investisse-ments, l’on parle de plus de Rs 6 milliards pour la construction de villas, d’un hôtel et d’un centre commercial. Une étude de faisabilité a déjà été faite et elle est concluante. Le potentiel a été identifié pour une ville intégrée visant un public fortuné. Fin 2018, les premiers coups de pioche devraient être donnés, espère-t-on au SIT. L'institution offre les terres, soit 143 arpents en toute propriété et 20 arpents sur les pas géométriques. Il s’agit d’un front de mer de 800 mètres de long. Le SIT possède déjà les permis de conversion pour le site.

Jin Fei : vitesse de croisière en 2018

La 'smart city' de Jin Fei, située à Riche-Terre, est en plein chantier. Plus de Rs 100 millions ont déjà été dépensées pour cette nouvelle ville qui est en train de sortir de terre à Riche-Terre. Ce projet chinois détient son 'smart city certificate' depuis le 19 décembre dernier.

D’ici 2019, la ville intégrée de la Mauritius Jin Fei Economic Trade and Cooperation Zone Co Ltd aura mobilisé Rs 4,6 milliards et Rs 15 milliards d’ici 2022. Le projet s’étendra sur 175 arpents.

Cote d’Or City

Premiers coups de pioche en janvier avec un investissement initial de Rs 3 milliards pour la première phase. Pilotée par Landscope Mauritius, appartenant au gouvernement, cette ville intelligente est sur une superficie de 2 000 arpents.

Cap Tamarin

Détenteur d’un 'smart city certificate' depuis le 4 octobre dernier, Cap Tamarin est déjà partiellement une réalité. Ce projet de Trymetys Ltd occupera 105 arpents.

L’investissement est évalué à Rs 9 milliards. Le promoteur estime, qu’à terme, 4 100 personnes pourront y vivre et 2 200 personnes y travailleront. Le projet passe à la phase active en 2018.

Beau Plan Smart City

Terragri Ltd est déjà détenteur d’une 'letter of comfort' émise par le Board of Investment. À Beau Plan, dans le Nord, le groupe Terra compte développer plus de 150 arpents. Son projet englobera le parc d’activités de Beau-Plan et intégrera une partie des villages de Pamplemousses et de Bois-Rouge. Une partie est déjà en chantier, mais le gros du projet devrait démarrer l’année prochaine.

Yihai Garden

Également située à Pailles, plus précisément au Domaine Les Pailles, Yihai Garden est néé d’un partenariat entre la State Investment Corporation et le milliardaire chinois Li Hai. 96 arpents seront exploités et Rs 21 milliards injectées. Le BOI a octroyé une 'letter of intent' quelques semaines de cela.