La misère ce n’est pas seulement le manque de ressources financières et de moyens de subsistance. C’est aussi être dans l’incapacité d’avoir un toit décent sur la tête. La souffrance est plus grande lorsque les autorités chargées de vous fournir un logement vous tournent le dos. Une jeune fille raconte.
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Priscilla Dhallapah, 26 ans, habite route Abattoir, Roche-Bois. Elle survit avec une pension d’invalidité. Elle habite avec sa mère, âgée de 68 ans, qui est handicapée et demeure clouée au lit. La mère touche une pension de vieillesse et bénéficie d’une carer’s allowance.
Selon les dires de la fille, en 2008, « le Trust Fund pour l’allégement de la pauvreté, nous avait, à l’époque, fait construire une petite maison de deux chambres à coucher, en bois sous tôles sur un terrain nous appartenant.» « Sauf, qu’au fil des années, notre maison a commencé à se détériorer. Elle est maintenant dans un état de délabrement avancé. Quand la pluie tombe, elle se transforme en une véritable passoire », souligne Priscilla.
Ainsi depuis 2011, elle a sollicité le National Empowerment Fund pour l’aider dans la construction d’une maison en béton. « J’ai soumis une application et déposé une copie de tous les documents nécessaires auprès de la National Empowerment Foundation (NEF). On m’avait d’abord affirmé que nous étions éligibles à un logement, mais que la procédure prendrait du temps. J’ai accepté d’attendre et je n’ai jamais perdu espoir. Je n’ai pas d’autre choix, je suis fille unique et il n’y a personne, aucun proche pour nous épauler dans notre malheur. »
Hélas, le 20 novembre dernier, tous les espoirs de Priscilla pour un avenir meilleur se sont envolés. Elle reçoit une correspondance de la NEF qui l’informe que mère et fille ne sont pas éligibles pour avoir une maison. « Je suis allée me renseigner auprès de cet organisme. Les préposés m’ont expliqué que, selon le nouveau Plan Marshall mis en place par le gouvernement, toute personne touchant un revenu au bas de l’échelle (soit moins de Rs 4 000) pourra bénéficier d’une maison de la NEF. Ils m’ont précisé que suivant ces critères, la pension que nous percevons ma mère et moi est prise en considération pour le calcul du plafond de revenus mensuels. Ma mère et moi nous touchons une pension sociale de plus de Rs 5 400 », précise Priscilla.
Cette dernière dit ne plus rien y comprendre. « À l’époque, alors que nous vivions déjà avec une pension, le Trust Fund avait bâti une maison en bois sous tôles pour nous. Aujourd’hui, les autorités gouvernementales affirment le contraire. Comment allons-nous faire ? En cas de cyclone, notre maison risque d’être complètement détruite. Les gens de la NEF m’ont suggéré de voir auprès de Caritas pour me faire construire une maison. Du côté de Caritas, on m’a simplement répondu qu’ils ne construisent pas des logements, mais aident plutôt à leur réparation. J’ai frappé à plusieurs portes pour recevoir une aide. Même si ce n’est que pour construire une seule chambre en béton, avec la faible pension que nous recevons pour survivre », explique Priscilla.
Cette dernière lance donc un appel à solidarité à tous ceux qui peuvent l’aider à construire une pièce en béton et à aménager la voie d’accès à leur logement. « Le chemin en question est en si mauvais état que l’ambulance refuse de venir prendre ma mère sur le seuil de la porte quand elle doit se rendre à ses rendez-vous à l’hôpital. De plus, maman a besoin de couches pour adultes, cela coûte cher. » Si nos lecteurs souhaitent apporter leur soutien à Priscilla, ils peuvent téléphoner sur le 5 910 3960 ou le 242 3058.
Sollicité pour une réaction, Clifford Vellien, responsable de communication à la NEF, nous confirme que, malheureusement, les critères sont stricts et il doit les respecter : le montant des revenus de Priscilla l’exclut de la liste des bénéficiaires au logement social. Il suggère donc à Priscilla de se tourner plutôt vers les ONG enregistrées auprès de la CSR Foundation pour lui venir en aide.
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