Introduction de colis suspects : la présence de drones non loin des prisons inquiète

L’état-major du milieu carcéral est sur le qui-vive. Des drones auraient été repérés à proximité des cellules de la prison centrale en soirée depuis quatre mois. Un autre appareil dernier cri a été repéré il y a un mois à proximité de la prison de La Bastille, à Phœnix, en pleine journée. Le milieu pénitentiaire dit avoir émis des avertissements.

Les proches des détenus ne manquent pas d’ingéniosité pour introduire des produits prohibés en prison. Ce ne sont pas les gardiens qui diront le contraire. Depuis environ quatre mois, les officiers de la Prison Security Squad (PSS) affectés au service du soir sont aux aguets. Raison : ils veulent à tout prix intercepter les drones qui survolent la prison ou encore les colis qu’ils transporteraient.

Selon des recoupements, des drones ont été repérés au-dessus des cachots de la prison centrale de Beau-Bassin à trois reprises en soirée durant ces quatre derniers mois. C’est le bruit des hélices dont est doté l’appareil qui aurait attiré l’attention des gardiens affectés à la surveillance des tours de contrôle durant la soirée. Les drones sont soupçonnés de déposer « des colis contenant des substances illicites telle la drogue » dans certains association yards de la prison centrale. Un autre drone a été aperçu survolant la prison à sécurité maximale de Phœnix au beau milieu de la journée. Les faits remontent à environ un mois.

« C’est une pratique qui devient courante à la prison. Au lieu d’utiliser des projectiles, les proches des détenus utilisent des drones, qui sont équipés des caméras, pour déposer des colis à proximité des cellules », expliquent les gardiens. Si à ce stade, selon de hauts gradés de la prison, aucune enquête n’a été ouverte « pour faire la lumière sur la présence régulière de ces appareils hautement sophistiqués », la prudence est toutefois de mise. « Nous menons des fouilles immédiates dans les zones où les drones sont aperçus et nous tentons de déterminer la provenance des appareils », poursuivent nos interlocuteurs.

Sollicité par Le Défi Quotidien, l’assistant commissaire des prisons Lindsay Paul, un des hauts gradés responsables du centre pénitentiaire de Beau-Bassin, dit « ne pas être au courant » de la présence de drones survolant la prison centrale la nuit. « Je ne sais pas si des drones ont été aperçus. On ne m’a rien dit à ce sujet », fait ressortir la Deputy Commissioner of Prisons Guneeta Aubeeluck.

« Le département pénitentiaire dispose d’un drone mais l’appareil n’opère pas en soirée. Si des drones ont été vus survolant la prison centrale, c’est qu’il s’agit sans doute de l’œuvre de voisins », indique l’ASP Barlen Modally, responsable de la PSS. Il confirme toutefois la présence d’un drone survolant la prison de La Bastille, à Phœnix. « Il y a environ un mois, un drone a été repéré survolant la prison de Phœnix durant la journée. Un avertissement a été émis par la prison au club destiné aux exercices aériens. Nous soupçonnons quelque chose de louche », dit le haut gradé.