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Intervention de l’hélicoptère de la police: un père de famille estime que sa réputation a été ternie

Camsavrayen Ramen soutient que l’hélicoptère de la police s’est posé en face de chez lui.
Chaque année, le 2 janvier, Camsavrayen Ramen et son fils se rendent au bord de la rivière pour prier. Difficile d’atteindre la berge en voiture. Camsavrayen Ramen gare la sienne plus haut près d’un champ de cannes. Quelle fut sa stupéfaction, par la suite, de voir débarquer la police. « Il n’y a pas de route asphaltée qui permette d’atteindre la rivière. Je laisse  ma voiture en un lieu reculé, à l’abri des regards », nous explique Camsavrayen, un habitant de Bonne-Terre. Vers midi trente, ce 2 janvier, il remarque un hélicoptère de la police qui survole les alentours. « J’ai pris ma voiture pour rentrer à la maison. J’ai entendu au loin le bruit de l’hélicoptère. J’ai poursuivi ma route sans en faire grand cas. De retour chez moi, j’ai repris mes prières. J’étais d’ailleurs en pleine méditation quand l’hélicoptère s’est posé en face de chez moi, sur le terrain de foot ». Une scène digne des films d’action a eu lieu, qui a interpellé tout le voisinage. « Quelques secondes plus tard, une cinquantaine de policiers ont débarqué chez moi ».

Agitation excessive

Camsavrayen croyait d’abord que les officiers s’étaient trompés de maison, avant d’apercevoir le pilote de l’hélico qui montrait du doigt la voiture de location garée sous un arbre, devant sa maison. Ce remue-ménage a provoqué une levée de boucliers. Une foule de curieux s’était regroupée devant la maison des Ramen. « Je suis connu dans la région comme étant un homme pieux. Toute cette agitation a rendu malade ma mère, âgée de 80 ans. Elle est tombée sans connaissance, tandis que mes quatre filles ont éclaté en sanglots. C’était notre premier repas en famille pour accueillir le Nouvel An ». Pourtant, c’est au poste de police que Camsavrayen a passé la journée. « J’ai dû m’expliquer sur ma présence au bord de la rivière, sur la voiture que j’avais louée à une compagnie le 30 décembre. J’ai fait le récit de ma journée à cinq reprises », s’insurge notre interlocuteur qui allègue avoir été maltraité par les agents. « Quand j’ai compris que les policiers me suspectaient d’être impliqué dans le braquage d’un supermarché dans le Sud, j’ai énuméré les nombreux lieux où j’étais à l’heure du hold-up. Ce n’est que lorsque le manager et la caissière du supermarché braqué se sont présentés au poste pour l’’identification que la police m’a laissé partir », raconte-t-il. Bien que la voiture louée ressemblait à celle des braqueurs, les deux témoins ont été formels : « Je n’étais pas leur bandit… » Hélas, le mal est fait. De retour à la maison, vers 17 heures, sa mésaventure est sur toutes les lèvres. « Je n’ai pu fermer l’œil de la nuit, tant j’étais hanté par cette arrestation arbitraire. Ma famille a été traumatisée. Notre repas du Nouvel An a été gâché. Depuis, je ne peux plus sortir, sans que mes voisins n’évoquent cette méprise. Certains me traitent comme si j’étais coupable. Je n’ose plus me promener, sans éprouver un sentiment de honte. J’estime que la police aurait pu procéder autrement. Les officiers m’ont traité comme un vulgaire malfrat, sans preuve, j’ai été contraint de les suivre au poste », ajoute Camsavrayen. Selon l’inspecteur Shiva Cooten, du service de presse de la police, cette interpellation n’a rien « d’arbitraire ». « Le véhicule correspond à la description qui a été donnée, tant par sa couleur que par sa plaque d’immatriculation. Nos officiers ont été avertis du lieu où se trouvait la voiture. C’est normal qu’ils fassent une descente des lieux, personne n’a été inculpée », répondait l’officier dans l’émission Xplik Ou K. « Il est du devoir de la police de prendre  des actions pour préserver l’ordre public après un braquage de ce genre. Si le monsieur conteste la manière de procéder de la police, il peut se rendre au poste de police de sa localité pour consigner une plainte. Celle-ci sera transmise à la Commission des droits humains pour faire la lumière sur cette affaire », indique le chargé de communication. Camsavrayen Ramen estime que sa réputation a été ternie. Il envisage des actions judiciaires et va solliciter les services d’un homme de loi.
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