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Interrogatoire  à la police - Me Zakir Mohamed : « Dawood Rawat n’a rien à se reprocher » 

Dawood Rawat est revenu au pays dimanche.

Retour au bercail pour Dawood Rawat. Après près de dix ans d’absence, l’ancien magnat du groupe BAI a été interrogé par les autorités mauriciennes dans le cadre d’une enquête. Son avocat, Me Zakir Mohamed, souligne la coopération totale de son client face aux enquêteurs suivant des allégations de fraude et de blanchiment d’argent qui remontent à l’effondrement du groupe BAI en 2015. 

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De retour à Maurice après près de dix ans, Dawood Rawat a été interrogé par l’Anti-Money Laundering Unit du Central Criminal Investigation Department (CCID). Cet exercice, attendu depuis longtemps, s’inscrit dans le cadre d’une enquête sur des accusations de « conspiracy to defraud », de « money laundering » et de « fraudulent use of company’s property ». 

Un des avocats de Dawood Rawat, Me Zakir Mohamed, affirme que son client est serein et positif : « Monsieur Rawat était calme et patient tout au long de l’interrogatoire. Il a coopéré à 101 % avec les enquêteurs. Face à ces accusations, Monsieur Rawat n’a rien à se reprocher. Il s’est volontairement mis à la disposition de la police. »

L’enquête, ouverte après le démantèlement du groupe BAI en 2015, avait été suspendue en raison de l’absence prolongée de Dawood Rawat. Le contexte de cette affaire est marqué par des soupçons de Ponzi Scheme liés aux plans d’investissement Super Cash Back Gold et Bramer Asset Management, qui avaient ébranlé la scène économique et politique mauricienne. 

L’ancien président émérite du groupe BAI a été entendu jeudi pendant deux heures par les hommes de l’assistant surintendant de police (ASP) Dussoye et du sergent Dagga. Il a été confronté à plusieurs dépositions, dont celle d’un ex-directeur de banque alléguant que Dawood Rawat avait ordonné au groupe BAI, par une lettre, l’octroi d’un chèque de Rs 10 millions au Mouvement militant mauricien (MMM). Cependant, cette lettre-clé est introuvable et n’a donc pas pu être versée au « case file », ce qui risque d’affaiblir cet aspect sur ce dossier. 

Homme libre

Dawood Rawat a également été interrogé sur la déposition d’un ancien employé de la BAI qui affirme avoir été lésé par une promesse non tenue de bonus. Le plaignant l’accuse d’avoir promis à ses employés le paiement d’un bonus à l’époque.

Face aux questions des policiers, l’ancien magnat du groupe BAI, assisté de ses avocats Mes Zakir Mohamed et Yousuf Azaree, a nié toute implication dans ces décisions. Il a expliqué qu’en tant que Chairman Emeritus, il n’était pas directement impliqué dans la gestion quotidienne des filiales du groupe. 

À l’issue de l’interrogatoire, il a quitté le siège de l’Anti-Money Laundering Unit, situé à la Sterling House, en homme libre. 

À ce stade, sa séance d’interrogatoire est achevée. Il nous revient que l’enquête est en passe d’être bouclée. Les enquêteurs doivent désormais transmettre leur rapport au Directeur des poursuites publiques pour avis.

Raisons politiques 

L’effondrement du groupe BAI avait conduit, en 2015, à l’arrestation de 14 personnes par le CCID, dont les filles de Dawood Rawat, Adeela et Laina, leurs époux Claudio Feistritzer et Brian Burns, ainsi que l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam. Au fil des années, les accusations provisoires retenues contre ces suspects ont été abandonnées. La charge de faux qui avait été retenue contre Navin Ramgoolam, par exemple, a été rayée en septembre 2016.

Parmi les suspects : d’anciens employés du groupe BAI, des cadres d’une banque, des responsables d’organismes parapublics de l’époque. Ils avaient été relaxés à tour de rôle. 

Dans un développement parallèle, Dawood Rawat a intenté une action en justice le 1er novembre 2024. Il réclame, dans une plainte déposée peu avant les dernières élections générales, Rs 22 milliards de dommages pour le préjudice subi. Il affirme que la révocation de la licence bancaire de la Bramer Banking Corporation Ltd (BBCL) aurait été « orchestrée pour des raisons politiques » dans le but de provoquer l’effondrement du groupe BAI. 

 

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