Interpellés par la misère des autres même s’ils ne sont pas fortunés 

Cette histoire est basée sur l’amour et l’intérêt que portent un groupe de personnes à des gens démunis. Ce groupe est pourtant constitué de gens ordinaires qui n’ont pas de grands moyens. Cependant ils ne peuvent dormir tranquillement car ils savent très bien qu’il y a des enfants et des personnes âgées qui dorment le ventre vide.

Tout a commencé en août 2021 lorsque Jean-François Lafleur, 39 ans, apprend par un activiste de l’endroit qu’il y a un Mahébourgeois qui est non seulement malade, mais aussi à court de provisions. Sans plus tarder, le travailleur social fixe une rencontre avec la personne et Jean-François s’arrange pour lui remettre un sac de provisions. Ce dernier gère une « tabagie » dans sa localité à la Cité Paul Langlois, Chemin L’Escalier, Plaine-Magnien. Homme sensible, il ne pouvait rester indifférent au malheur de son prochain.

Notre brave homme décide de ne pas en rester là. « Pourquoi ne pas monter un groupe pour venir en aide aux démunis ? », s’interroge-t-il. Sa pensée se concrétise rapidement en action après sa consultation avec quelques-uns de ses amis. Résultat : une petite association de volontaires, qui a pour nom ‘A Nou Aidé’, voit le jour à Plaine-Magnien. Elle est composée de Jean-François et trois autres amies : Katriona, Gloriana et Marjorie. « Des femmes au sein du groupe nous permettent de visiter plus facilement des familles dans le besoin », rappelle Jean-François.

Identifier les gens

Qu’est-ce qui a poussé Marjorie à répondre à l’invitation de Jean-François ? « J’ai dit ‘oui’ à la proposition de Jean-François afin de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Nous sommes encore un petit groupe puisque nous venons de débuter. Nous collectons des vêtements que des gens nous donnent. Nous les trions et les classons par catégories : enfants, garçons, filles, adultes, hommes, femmes. »  Gloriana, également habitante de Plaine-Magnien, aide le petit groupe en participant au tri des vêtements que des gens viennent déposer chez Jean-François. « Nous recevons aussi des chaussures, savates et même des vêtements pour bébés », explique-t-elle.

Comment ont-ils procédé à la distribution ? À cette question, ces habitants de la région Sud nous répondent qu’ils ont commencé à sillonner les rues de leur quartier après avoir au préalable identifié des personnes dans le besoin. À l’instar de ces familles dont la maison a été ravagée dans un incendie à Beau-Vallon, il y a quelques jours. « Nous nous rendons chez les gens assez souvent. Il y a des personnes qui mettent volontairement un moyen de transport à notre disposition. D’abord, nous nous rendons sur le lieu pour vérifier si vraiment ces gens-là sont dans le besoin. Après que nous nous sommes assurés que c’est vraiment le cas, nous nous rendons chez eux le lendemain pour leur remettre des sacs ou des boîtes de provisions. Dépendant de chaque cas et de ce que nous disposons, nous remettons à une famille suffisamment de provisions pour tenir pendant un mois », explique Jean-François. 

Pour s’assurer d’avoir suffisamment de provisions, Jean-François n’hésite pas à contacter quelques supermarchés, à l’instar de Save Mart et KingSavers et aussi d’un groupe d’enseignants intéressés par le social. C’est ainsi que mercredi dernier, Jean-François et ses amies se préparaient à aller déposer des provisions chez une famille de Rose-Belle et des vêtements pour des enfants qui ont perdu leur mère, il y a cinq mois. « Nous offrons également des repas chauds en fin de journée, trois fois par semaine à nos propres frais », déclare Jean-François.

A Nou Aidé veut aller plus loin que d’offrir des provisions, des vêtements ou des repas. Ce dimanche 10 octobre 2021, des volontaires seront à Riambel pour réparer la maison en bois et en tôle d’une famille composée d’un homme, de sa femme, de leur enfant et du grand-père du gosse. De plus, Jean-François dit avoir appris que le garçon, âgé de 13 ans, ne va pas à l’école. « Je ne sais pas pour quelle raison il ne va pas à l’école. Je serai fixé ce dimanche », a-t-il déclaré. Ce dernier compte bien trouver un moyen pour que le garçon retrouve le chemin de l’école.

Bien entendu, A Nou Aidé ne se contentera pas de sillonner la côte est. Leur prochain itinéraire sera le district de Rivière-Noire, plus précisément Bambous et Médine. Dans ce sens, Jean-François lance lui-aussi un appel à tous ceux qui voudraient bien leur venir en aide. Peu importe ce que vous avez et que vous pensez pouvoir venir en aide à quelqu’un dans le besoin (même une bonbonne de gaz ménager), vous pouvez aller le déposer chez Jean-François en le contactant sur le 5 931 0935 ou sur le 5 754 4149.