Live News

Interpellation du journaliste Narain Jasodanand - Le CP Sooroojebally : «Inn fer seki bizin fer»

L’interpellation du journaliste Narain Jasodanand a suscité des vives réactions.

L’arrestation de Narain Jasodanand par la Cybercrime Unit suscite des réactions variées. Responsables politiques et figures publiques remettent en question la manière dont la procédure a été menée, tandis que la police assure avoir agi conformément aux règles en vigueur.

Publicité

Les circonstances de l’interpellation du journaliste Narain Jasodanand, survenue le vendredi 12 septembre, ne font pas l’unanimité parmi les dirigeants du pays. Du Premier ministre par intérim, Paul Bérenger, qui a réclamé un rapport complet de la police, aux députés, en passant par l’Attorney General Gavin Glover et l’avocat Rama Valayden, tous ont exprimé leur désaccord sur la méthode employée. Narain Jasodanand est attendu ce lundi 15 septembre au Central Criminal Investigation Department (CCID), accompagné de son avocat Roshi Bhadain, dans le cadre de l’enquête pour « Breach of ICT Act ».

Des élus du gouvernement ont critiqué la procédure, la comparant à « celle de l’ancien régime », notamment sur leurs profils Facebook. Le Commissaire de police (CP) Rampersad Sooroojebally adopte, lui, un ton différent : « Inn fer seki bizin fer », a-t-il déclaré, ajoutant : « Mo pena okenn pozision lors sa ». L’affaire devrait être examinée par le Premier ministre Navin Ramgoolam à son retour au pays.

La veille de l’interpellation, soit le jeudi 11 septembre, la page Scoop.mu avait publié un article portant sur le rôle allégué de Tevin Sithanen, accusé d’ingérence au sein de la Banque de Maurice (BoM) dirigée par son père Rama Sithanen, notamment dans les recrutements et le fonctionnement de la banque.

Paul Bérenger, le PM par intérim, a déclaré vouloir connaître les fondements de ce déploiement policier, soulignant les mécontentements suscités au sein de la Cybercrime Unit. Selon lui, cette affaire remet en question certaines dispositions de l’ICT Act. Intervenant dans le journal télévisé de 19 h 30, samedi 13 septembre, il a précisé qu’il n’avait pas été informé de l’interpellation et a réclamé un rapport complet. 

Pour l’avocat Rama Valayden, il s’agit d’une arrestation arbitraire et partiale : « L’arrestation d’un journaliste est synonyme d’un régime de dictateur ».

Shiva Coothen : « Mo pa kone kot plint la sorti »

Intervenant dans l’émission Au cœur de l’Info, sur Radio Plus, vendredi, le chef inspecteur Shiva Coothen, responsable du Police Press Office, a affirmé que la police disposait d’un mandat de perquisition dûment signé par un magistrat. Celui-ci autorisait les enquêteurs à se rendre chez Narain Jasodanand pour réclamer sa version des faits et déterminer si quelqu’un d’autre avait utilisé sa page Scoop.mu. 

Shiva Coothen a balayé les accusations de violences à l’égard du journaliste par la police. Il a déclaré ignorer qui est l’auteur de la plainte consignée contre Narain Jasodanand. « Mo pa kone kot plint la sorti, me inn ena enn deklarasion kinn fer konsernan bann lartik kinn pibliye », a précisé le porte-parole des Casernes centrales.

Hector Tuyau : « Pa ti ena lirzans pou prosed sa vites-la »

L’ex-ASP Hector Tuyau a critiqué la rapidité de l’intervention de la Cybercrime Unit du CCID concernant le journaliste Narain Jasodanand. Selon lui, il y avait d’autres manières de procéder. « Pa ti ena lirzans pou prosed sa vites-la », affirme-t-il. Hector Tuyau explique qu’il aurait d’abord convoqué Narain Jasodanand pour l’enquête, avant toute perquisition à son domicile, toujours dans le cadre de l’investigation.

« Mo pa reponn pou zot aksion, me mwa mo pa ti pou al kot li pou al sers li », confie-t-il. Dans la majorité des cas de « Breach of ICT Act », la procédure standard consiste, selon Hector Tuyau, à convoquer la personne concernée. Ce n’est que si elle refuse de se présenter que la police peut procéder à son interpellation et la conduire au poste pour enquête. Dans ce cas précis, les faits reprochés étaient déjà commis et les preuves disponibles, ce qui, selon lui, ne nécessitait pas une intervention urgente.

Khushal Lobine : « Bizin ena lanket e verifie tou prev avant appel enn sispe »

Le leader des Nouveaux Démocrates, Khushal Lobine, s’interroge sur le timing de l’interpellation du journaliste par la police vendredi. Il se dit favorable à l’introduction du Police and Criminal Justice Bill et à l’abolition des délits de diffamation au pénal, comme c’est le cas dans plusieurs pays du Commonwealth. Khushal Lobine affirme soutenir pleinement le journaliste et défendre la liberté d’expression. « Bizin ena lanket e verifie tou prev avant appel enn sispe », insiste-t-il sur sa page Facebook.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !