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International Vaccination Centre - Voyages : armez-vous de patience pour le vaccin contre la Covid-19 

Vaccination contre la covid-19 pour les voyageurs. Vaccination contre la covid-19 pour les voyageurs.

Depuis le jeudi 4 mars 2021, le ministère de la Santé a étendu son service de vaccination contre la Covid-19 à toute personne de 18 ans et plus, souhaitant voyager à l’étranger dans un avenir proche. Ce service de vaccination gratuit se fait au International Vaccination Centre sis au premier étage du bâtiment Mutual Aid à Port-Louis. 

« J’ai appelé plus de 150 fois » 
Le lundi 8 mars, il est 11h49 au International Vaccination Centre sis au premier étage du bâtiment Mutual Aid à Port-Louis. Éric, âgé de 43 ans, est venu se faire vacciner contre la Covid-19. Car il doit se rendre en France pour un voyage d’affaires prévu au mois d’avril prochain. Il se heurte à une porte fermée. Sur celle-ci est affiché un communiqué sur les heures d’ouverture du centre de vaccination international. À savoir, il est ouvert du lundi au vendredi de 9 heures à 11h45 et les samedis c’est de 9 heures à 10h45. On lit également « On appointment only for Dialysis Patients ». 

En comprenant que le service de vaccination pour la Covid-19 dans les lieux reprendra à 13 heures, l’homme d’affaires affirme : « Ce n’est pas possible. Depuis vendredi dernier, j’ai effectué plus de 150 appels sur la hotline indiquée sur le site du ministère de la Santé pour que je puisse me faire vacciner ici. Comme personne ne répond, je suis venu sur place. Sur le site, on indique également que le centre de vaccination international procède à la vaccination de 9 heures à 15 heures les jours de semaine. Là, je vais devoir patienter encore », rechigne-t-il, agacé par ce manque de communication appropriée.

Comme il s’est déjà déplacé, il a deux choix. Soit d’aller déjeuner pour y revenir à 13 heures ou de patienter jusqu’à la réouverture. Finalement, comme il est le premier venu et craignant une longue file d’attente au cas où il va déjeuner, l’homme d’affaires reste sur place. Une trentaine de minutes plus tard, il est enfin reçu par un préposé du centre de vaccination. Ce dernier le congédie en moins de temps. « Tout cela, juste pour me dire qu’il faut prendre rendez-vous. Là, je dois revenir le 17 mars prochain », confie-t-il avant de regagner la sortie. 

« Nul ne répond… »
Comme lui, Emma (21 ans) a passé de multiples appels au centre international de vaccination depuis la semaine dernière. Or, pas moyen pour elle d’avoir des renseignements sur si elle peut se faire vacciner contre la Covid-19. « Je suis en troisième année d’études dans une université chinoise. Les cours ont repris la semaine dernière. J’ai appelé sur la hotline pour avoir des informations sur la vaccination contre la Covid-19 au cas où je dois voyager dans les jours à venir. Mais en vain. Faute de renseignements, je suis venue sur place pour m’enquérir à ce propos », soutient la jeune femme. Dix minutes plus tard, Nicolas (40 ans) arrive sur les lieux tout en sueur. Face à une porte fermée, il semble perdu. 

En même temps, arrive Ludovic. Âgé de 63 ans, il est marié à une Mauricienne. « Depuis 9 heures, j’étais au centre de vaccination à l’hôpital SSRN. Après deux heures et demie d’attente, on m’a informé que vu que je réside à Maurice et que je n’ai pas de carte d’identité nationale, je dois me faire vacciner au centre international de vaccination à Port-Louis. Me voilà ici », dit-il. Cela, tout en indiquant qu’il ne voyage pas mais comme il est malade et souffre de son cœur, il veut se faire vacciner contre la Covid-19 comme mesure de précaution. À un officier des lieux, il raconte le pourquoi de sa venue. Après quelques minutes d’attente, il confie : « Ici, on me dit maintenant de prendre un rendez-vous et ils ne voient pas pourquoi les officiers du centre de vaccination de Pamplemousses m’ont envoyé ici ». 

Uniquement 30 doses de vaccins administrés par jour
Face aux doléances de ces personnes, nous avons demandé des éclaircissements auprès d’un membre du personnel du centre international de vaccination. Par rapport aux énièmes coups de fil sur la Hotline non-répondus, un préposé affirme : « Nous sommes surchargés. Nous faisons à la fois la vaccination contre la Covid-19, les autres vaccins payants pour les voyages et nous répondons aussi au téléphone. Nous faisons de notre mieux. En ce qu’il s’agit des horaires d’ouverture affichées sur la porte, ce sont pour les vaccins payants.

Pour la Covid-19, c’est de 9 heures à 15 heures ». Quant au nombre de vaccins contre la Covid-19 qui sont administrés par jour aux futurs voyageurs, il dira que c’est une trentaine, uniquement sur rendez-vous. Quant aux règles à suivre pour les voyageurs souhaitant se faire vacciner contre la Covid-19, la même source explique que les membres du public doivent appeler sur le 212 4464 de 9 heures à 15 heures pour prendre rendez-vous. Et qu’ils doivent produire leur carte d’identité nationale ou leur passeport pour la vaccination. Tandis que les ressortissants étrangers vivant à Maurice doivent, eux, produire des documents attestant le statut de leur résidence au pays.

À noter qu’une fois sur place, la procédure pour la vaccination contre la Covid-19 comprend la vérification des documents, l’enregistrement et la signature du consent form. S’ensuit une discussion avec le médecin de service qui doit donner son aval. C’est uniquement après cela que la personne qui voyage se fait vacciner contre la Covid-19. Mais le centre international de vaccination effectue également des vaccins contre l’hépatite A, la fièvre jaune et la méningite, entre autres, aux voyageurs. Quand sont ces vaccins administrés aux voyageurs qui les requièrent une fois qu’ils se sont fait vacciner contre la Covid-19 ? « Comme la deuxième dose pour le vaccin contre la Covid-19 est administré après quatre semaines, les autres vaccins se font 12 semaines après », conclut le préposé.

Pour réduire la pression sur le gouvernement : business Mauritius souhaite que les cliniques soient impliquées  dans le programme de vaccination
 

« L’exemple vient d’en haut », dit l’adage. C’est dans cette optique que Business Mauritius, association représentant le secteur privé, a planifié sa campagne de vaccination contre la Covid-19. Une liste où figure plus de vingt Business Leaders a, de ce fait, été établie. Selon Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius, les ‘leaders’ sont prêts à recevoir le(s) dose(s) de vaccin. « Nous sommes en pourparler avec les autorités pour trouver un créneau et cela le plus tôt possible. L’objectif de notre campagne de vaccination est que les Business leaders donnent l’exemple aux employés du secteur privé », explique Kevin Ramkaloan.
Selon nos recoupements d’information, Business Mauritius souhaiterait aussi que les cliniques privées soient impliquées dans le programme de vaccination national. Le but est de réduire la pression sur le gouvernement. Un Memorandum of understanding serait d’actualité à ce propos.   
Par ailleurs, du côté de l’Association of Human Ressource Professionals of Mauritius (MAHRP), le programme de conscientisation par rapport au vaccin se poursuit. « Nous demandons à ce que les entreprises parviennent à atteindre les 100 % en termes d’employés vaccinés », argue  Areff Salauroo, président de l’association.   

Il y avait une longue file d’attente devant l’hôpital Victoria lundi.
Il y avait une longue file d’attente devant l’hôpital Victoria lundi.

 

Début de la campagne nationale - vaccination du grand public : le personnel hospitalier dépassé 

Les critiques n’ont pas tardé à fuser contre les autorités de la part des personnes qui se sont déplacées en masse dans les différents hôpitaux du pays, le lundi 8 mars 2021, dans l’espoir de se faire vacciner contre la COVID-19. Même s’il essayait de répondre tant bien que mal aux attentes, le personnel hospitalier était visiblement dépassé. 

Des files d’attente à n’en plus finir, des masques mal portés, distanciation sociale non respectée… La situation dans les hôpitaux du pays était semblable à celle des longues queues qu’on pouvait apercevoir aux abords des supermarchés durant le confinement l’année dernière ou pas plus tard que ce week-end. 

C’est à l’hôpital Victoria de Candos que Le Défi Quotidien a passé un long moment à observer ce mouvement de masse. Les personnes ayant fait le déplacement, majoritairement des retraités, voulaient coûte que coûte se faire vacciner. Le soleil de plomb ne les décourageait point. 
Il était midi lorsque nous sommes allés interroger les centaines de personnes venues se faire vacciner contre la COVID-19. Même si on pouvait facilement voir plusieurs d’entre elles en sueur sous leurs parasols, il était hors de question pour elles de faire demi-tour. « J’ai personnellement attendu de voir si le vaccin produirait de graves effets secondaires chez les patients. Après avoir compris qu’il ne comprenait pas de véritable risque, je me suis précipité à l’hôpital », a témoigné Robin Bienvenu, un retraité. 

Mais les cas de contamination locale qui ont surgi ce week-end pourraient expliquer cette ruée vers les centres de vaccination. « Cela m’a aidé à me rendre compte qu’il fallait se faire vacciner au plus vite », a avoué Robin Bienvenu.

Mais difficile de masquer les signes de nervosité quand l’attente est interminable, laquelle a valu aux autorités une salve de critiques. « C’est une mauvaise gestion. Pourquoi ne pas donner la priorité aux personnes âgées ? Le ministère aurait dû s’assurer d’avoir un effectif plus important avant de s’embarquer dans une telle campagne », a fustigé Rita Bundhoo. 

Elle ajoute qu’elle est coincée à Maurice depuis l’année dernière. « Je cherche à regagner l’Italie, mais les autorités italiennes exigent un certificat de vaccination. C’est pour cela que je suis bien obligée. »

Coosha Jay, lui aussi à la retraite, montre du doigt l’organisation mise en place par le ministère. « Pourquoi canaliser tous les patients vers ces grands hôpitaux alors qu’il y a aussi d’autres établissements, tels que des dispensaires, qui auraient pu administrer ces vaccins ? » demande-t-il. 
Elles étaient environ 200 personnes à s’être fait vacciner vers 12 h 30, selon un membre du personnel médical. « La gestion des membres du public a été laissée à la police. Vers midi, moins de 200 jetons avaient été distribués aux personnes. Plusieurs d’entre elles, après avoir patienté, devront rentrer chez elles sans se faire vacciner », a précisé cette source. 

File d’attente interminable à l’hôpital Jeetoo lundi Hôpital Jeetoo

Des centaines de personnes, hommes et femmes, jeunes ou âgés, se sont rendues à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo à Port-Louis le lundi 8 mars 2021. Mais elles ont dû s’armer de patience avant de pouvoir recevoir la tant attendue dose du vaccin contre la COVID-19. La file d’attente était si longue qu’elle s’étendait jusqu’à l’entrée. Certains ont été moins chanceux, car horaire de fermeture oblige, il leur a été demandé de revenir le lendemain, à leur grand dam. Ils suggèrent que l’exercice se fasse de manière plus fluide. S’il y en a pour qui cette journée n’a pas été de tout repos, c’est le personnel médical chargé d’administrer les vaccins.

 

Trente minutes par patient 


La vaccination des patients est loin d’être une épreuve facile à réaliser. Il incombe notamment au patient de signer un certificat, de répondre à certaines questions et d’être placé en observation afin de voir comment il réagit au vaccin dans les minutes qui suivent. « Ce qui prend environ trente minutes par patient », indique Ram Nowzadick, président de la Nursing Association.

 


 

Ram Nowzadick : « Vers l’extension des heures de vaccination » 

Pour le président de la Nursing Association, Ram Nowzadick, ce qui s’est produit lundi relève d’une « panic vaccination ».  « Avec la détection des cas de contamination locale, les gens veulent à tout prix se faire vacciner », dit-il.   Ram Nowzadick précise néanmoins que le personnel hospitalier est en contact permanent avec le ministère de la Santé afin de faire des propositions qui pourront améliorer le système. « Les autorités ont déployé 15 équipes comprenant entre 25 et 30 personnes pour administrer les vaccins. Mais nous étudions la possibilité de déployer encore plus de personnes. Nous proposerons également d’étendre les heures de vaccination et de faire en sorte que cela puisse aussi se faire le dimanche. Nous avons déjà entamé des discussions en ce sens avec le ministère », explique Ram Nowzadick.

 

Al-Suffa Hall à Plaine-Verte
L’As-Suffa Hall à Plaine-Verte a été converti en centre de vaccination contre la COVID-19.


Al-Suffa Hall à Plaine-Verte : plus de 700 personnes en une journée 

Si les hôpitaux étaient bondés lundi, les centres mobiles de vaccination n’étaient pas en reste. À l’instar de l’As-Suffa Hall à Plaine-Verte, converti en centre de vaccination pour l’occasion. À 15 heures, plus de 700 personnes s’y étaient fait vacciner. La plupart étaient des retraités. 
L’exaspération était toutefois palpable parmi certaines personnes massées à l’extérieur qui, quand elles sont arrivées à 15 heures, ont découvert que le portail était fermé. Mais il y avait une raison à cela : une centaine de patients se trouvait déjà dans la salle, alors que le centre est censé fermer à 15 h 30. 

Des jeunes, qui affirmaient que cela faisait des heures qu’ils attendaient, ont fini par être exaspérés. L’un d’eux a confié qu’il a même pris un congé pour se faire vacciner. Il a précisé qu’il réessaiera ce mardi, car mercredi il reprend le travail. D’autres ont eu un peu de mal à comprendre, soutenant qu’ils ne pourront pas s’absenter du travail. 

Un préposé du ministère de la Santé leur a alors fait comprendre que la priorité est donnée aux personnes âgées. Selon un responsable du ministère de la Santé, 35 professionnels de santé ont été mobilisés lundi et mardi. Parmi figurent quatre médecins et une quinzaine d’infirmiers. Il y a aussi des employés de la mairie de Port-Louis et des volontaires qui sont sur place. 
 


 

 

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