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Interdiction de fouler le sol mauricien : la Cour suprême appelée à revoir la décision du PM

Rajen Narsinghen conteste le « court délai » imposé par le PM.

Rajen Narsinghen, Senior Lecturer à l’Université de Maurice, et Lai Lai Phan Afoke, assistante directrice d’école, ont déposé le jeudi 19 mars 2020, une demande d’injonction devant la Cour suprême. Ils demandent à la justice d’autoriser leurs enfants qui étudient à l’étranger de fouler le sol mauricien.

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La décision du Premier ministre, Pravind Jugnauth, le mercredi 18 mars, de fermer les frontières du pays à compter de 10 heures, le 19 mars est contestée. Rajen Narsinghen, Senior Lecturer à l’Université de Maurice, et Lai Lai Phan Afoke, assistante directrice d’école ont chacun logé une demande d’injonction devant la Cour suprême. 

Ils font ressortir que leurs enfants, qui étudient à l’étranger, sont livrés à eux-mêmes face à la pandémie du Covid-19. Leurs requêtes seront examinées par un juge en référé ultérieurement.   

Dans un affidavit accompagnant sa demande, Rajen Narsinghen, avance que sa fille qui étudie à l’Université Northumbria, à Newcastle, au Royaume-Uni, voulait rentrer à Maurice. C’est parce que l’établissement universitaire a annulé tous les cours et a proposé désormais l’option d’étudier et de passer ses examens en ligne. Cela en raison de la pandémie du Covid 19. 

Or, dit le père, « l’option de rester confinée dans sa salle universitaire, n’est pas soutenable pour une durée inconnue ». De plus, dit le chargé de cours, tous les amis de sa fille ont déjà quitté le campus et sa fille « souhaite passer cette période difficile en compagnie de sa famille ».

Décision arbitraire

Sa fille, dit-il, a rendu son logement universitaire et a réservé son billet d’avion pour quitter Londres, afin de rentrer à Maurice le 20 mars 2020. La personne qui héberge actuellement sa fille quittera son domicile de sorte qu’il est urgent pour elle de pouvoir rentrer. 

Il estime que la décision du Premier ministre, annoncée lors d’une conférence de presse, le mercredi 18 mars 2020, est arbitraire.  

Quant à Lai Lai Phan Afoke, elle avance dans son affidavit que son fils, qui effectue un stage à New York depuis janvier 2020 a été invité à quitter les États-Unis. Cela du fait que l’entreprise, où il faisait le stage, a fermé. Cela en raison de la pandémie du Covid-19. 

L’assistante directrice d’école explique que son fils a atterri à Dubaï le 19 mars 2020 et devait prendre un vol de liaison pour rentrer à Maurice aux alentours de 16 h 55. Toutefois, en raison de la décision du Premier ministre, son fils est coincé à l’aéroport international de Dubaï. Elle demande donc à la Cour suprême de laisser son fils renter au pays dans un délai de 48 heures. Son fils, dit-elle, est disposé à se soumettre à toutes les conditions sanitaires. À défaut, elle demande que son fils puisse bénéficier d’un logement. Le temps que cette restriction de territoire reste en vigueur à Maurice.


Des centaines de Mauriciens bloquées à l’étranger

La mesure gouvernementale de fermeture totale des frontières à partir du jeudi 19 mars à 10 heures a pris de court plusieurs centaines de Mauriciens qui étaient en déplacement à l’étranger. En vacances, en déplacement d’affaires, etc., ceux-ci sont bloqués bien malgré eux. Le ministère des Affaires étrangères indique suivre la situation de près et tente de trouver des solutions. « Nous sommes dans une situation de guerre. C’est vraiment une situation exceptionnelle avec plusieurs centaines de Maurice qui sont « stranded » à l’étranger », confie une source autorisée au ministère des Affaires étrangères. 

Un comité se réunit deux fois par jour pour examiner la situation. Des informations sont en train d’être compilées pour proposer une liste de contacts d’ambassades, de hautes commissions et de consulats qui peuvent être contactés en cas de détresse.

Kamlesh : « C’est injuste que des Mauriciens ne puissent rentrer dans leur pays »

« C’est injuste que des citoyens mauriciens ne puissent pas rentrer au pays », estime Kamlesh*. Son père est mourant et souhaiterait voir ses deux filles pour leur faire ses adieux. L’une est à l’île de La Réunion et l’autre est en Afrique du Sud. 

Comme tout le territoire français est en confinement, depuis le 17 mars 2020, c’est sa sœur qui est en Afrique du Sud qui devait venir à Maurice. « Elle avait déjà pris son billet d’avion et devait arriver à Maurice le jeudi 19 mars. Mais la veille à 22 heures le Premier ministre a fait comprendre que tous les passagers qui arrivent à Maurice avant 10 heures allaient être mis en quarantaine et que ceux qui arrivent après 10 heures ne pourraient pas débarquer. »

*prénom modifié

 

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