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Intempéries : les planteurs remuent ciel et terre pour s’en sortir

Ministre seeruttun Le ministre Seeruttun visitant les plantations affectées.

Des terres inondées par les averses, un manque de main-d’œuvre, les semences mises en terre après le passage de Berguitta emportées par la pluie… Le mauvais sort semble s’acharner sur les planteurs. Ils doivent, à présent, déterminer si leurs terrains sont encore cultivables.

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Épineuse situation que celle dans laquelle se trouvent les planteurs. Avec les averses qui ont inondé leurs champs ces derniers temps et les dégâts causés par la tempête Berguitta, ils sont appelés à relever de grands défis pour relancer le secteur. Ils doivent déjà, dans un premier temps, évaluer l’état de leurs terrains, afin de savoir si ceux-ci sont encore cultivables. « Des tests doivent être menés par des techniciens du ministère de l’Agro-industrie, afin de déterminer si le terrain est encore fertile », explique Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters’ Association (SPA).

Le hic, c’est que les planteurs ne disposent pas des équipements nécessaires pour préparer leurs terrains et les remettre en état. « Une demande a été faite au ministère afin que le privé puisse mettre ses machines à la disposition des planteurs, car nous ne sommes pas en période de coupe. Mais cela se fait toujours attendre », souligne-t-il.

Comme si un seul malheur ne suffisait pas, voilà qu’ils seront prochainement confrontés à un manque accru de main-d’œuvre. C’est du moins ce qu’indique Kreepalloo Sunghoon, car, dit-il, tous commenceront à planter durant la même période. D’autant, poursuit-il, qu’« il n’y a personne pour prendre la relève des travailleurs vieillissants ».

Que faire des subsides ?

Certains planteurs, ajoute-t-il, avaient commencé à planter après le passage de la tempête. « Avec les averses de ces derniers jours, ils ont perdu toutes leurs semences », déplore Kreepalloo Sunghoon. Du coup, ils n’ont plus d’argent pour tout recommencer. L’État a, certes, mis la somme de Rs 3 500 par arpent à leur disposition, mais que faire de ces subsides ?

« Ils ne savent pas s’ils doivent faire bouillir la marmite ou utiliser cet argent pour les cultures », souligne le secrétaire de la SPA. Il précise que la Banque de développement proposera un plan d’emprunt aux planteurs afin de les accompagner. « Mais pour cela, il faut enclencher les procédures. »

Autre dilemme auquel ils sont confrontés : le manque d’informations sur ce qu’ils doivent planter après le passage d’un cyclone ou des averses. Il ne faudrait pas que tous les planteurs mettent en terre les mêmes légumes, selon Kreepalloo Sunghoon. Et d’avancer que certains ne savent pas non plus quelles semences sont disponibles.

Parmi les autres problèmes qui minent les planteurs : les maladies qui attaquent les plantes et le manque de terres. Ou encore, les cas de vol dans les champs. « Les planteurs font des pertes de l’ordre de 15 % à cause des vols. »

Le secrétaire de la SPA estime que les jeunes ne veulent pas s’aventurer dans ce secteur. « Ils espèrent récolter très vite la somme qu’ils auront investie. Ceux qui se lancent dans la culture hydroponique ont des moyens financiers importants. »

Il y a aussi ceux qui se sont lancés dans le sheltered farming. « Mais c’est une solution à moyen terme et le projet coûte une fortune. Cela va chercher dans les Rs 2 millions par arpent pour les infrastructures. » Kreepalloo Sunghoon croit que les planteurs traditionnels n’ont pas accès aux finances.

« Cela fera bientôt cinq ans que l’État a mis sur pied ce projet, mais il y a à peine une cinquantaine de planteurs qui en ont bénéficié, alors qu’on tablait sur un millier », explique le secrétaire de la SPA.

En chiffres

En 2012, le pays a produit environ 120 000 tonnes de légumes. Ce volume a graduellement baissé pour atteindre 106 000 tonnes en 2016. Cela démontre clairement que la quantité de terres sous culture de légumes a diminué. En 2012, 8 124 hectares de terres étaient sous culture vivrière, alors qu’en 2016, il n’y en avait que 7 766 hectares.

Quelque 20 000 arpents sous culture de la canne à sucre sont abandonnés annuellement pour céder la place aux projets fonciers. Quelque 3 000 arpents de terrain ont été abandonnés par les planteurs, car ces derniers sont âgés et la relève n’est pas assurée. Certains ne trouvent plus ce secteur profitable.

70 % des planteurs ont entre 55 et 65 ans. 20 % sont âgés de 45 à 55 ans. Le reste comprend ceux âgés de 30 à 45 ans. En général, les plus jeunes finissent par délaisser les cultures assez rapidement. Le ministère de l’Agro-industrie a proposé un plan stratégique à long terme.

Celui-ci tarde, cependant, à être mis en œuvre. Le secrétaire de la SPA demande au gouvernement de lancer une Land Bank. Ce qui permettrait aux planteurs d’avoir des données sur les endroits où des terrains sont libres pour la plantation.

 

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