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Institutions électorales : Shamila Sonah-Ori, une nominée en série

Shamila Sonah-Ori Tous ne voient pas d’un bon œil que Shamila Sonah-Ori soit nommée membre des deux institutions.

Celle qui sera sans doute la prochaine nominée au sein de l’Electoral Supervisory Commission et de l’Electoral Boundaries Commission est une habituée du sérail qui a bénéficié de plusieurs nominations durant sa carrière. En 2014, elle a été l’agent officiel d’un candidat indépendant connu pour ses affinités avec le MSM au no 8.

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Si sa venue annoncée au sein de l’Electoral Supervisory Commission (ESC)  et de l’Electoral Boundaries Commission (EBC) fait couler beaucoup d’encre, il ne s’agira pas la première nomination politique de Sharmila Sonah-Ori. La dernière remonte au 16 mai 2018. C’est la date à laquelle le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a approuvé la reconstitution du conseil d’administration de Landscope Mauritius.

C’est sous BPML Freeport Services Ltd, une des subsidiaires de Landscope Mauritius, qu’elle a été nommée membre. Une nomination parmi d’autres dont elle a bénéficié depuis les élections de 2014, quand elle a travaillé comme agent dans la circonscription no 8. Celle du Premier ministre. La nomination de Shamila Sonah-Ori en a toutefois étonné plus d’un chez Landscope Mauritius, car on considère qu’elle n’a pas l’expérience requise. On apprend que le Board a déjà siégé à trois reprises depuis sa nomination et son apport est considéré comme étant infime à ce jour.

Liens avec la politique active

Sa désignation annoncée au sein de l’ESC et de l’EBC viendra s’ajouter à la longue liste de celles dont elle a été gratifiée depuis les élections de 2014. La première remonte à mars 2015, comme Commissioner for the Protection of Borrowers. Elle a aussi été nommée conseil légal au ministère de l’Égalité des genres ainsi qu’à la Child Development Unit entre 1997 et 2009.

De 2000 à 2005, elle a été élue conseillère municipale de Quatre-Bornes sous les couleurs de l’alliance Mouvement socialiste militant (MSM)-Mouvement militant mauricien (MMM). Durant cette période, elle a assuré les Recovery of Claims pour Mauritius Telecom. De 2010 à 2011, lors du court passage du MSM au gouvernement en alliance avec le Parti travailliste et le Parti mauricien social-démocrate, elle a été le conseil légal de la Development Bank of Mauritius et du SICOM Group.

Ses liens avec la politique active se sont poursuivis jusqu’aux élections générales de 2014. Son nom figure sur la liste de la Commission électorale comme agent du candidat indépendant Muhammad Ridwane Sk Hossen. Ce dernier a recueilli une poignée de votes. On peut faire le rapprochement avec un autre candidat indépendant de cette circonscription : Yogesh Bussawon. Il a pour agent Youshreen Choomka, proche du MSM et ex-nominée politique. Il s’agit d’une pratique des partis traditionnels d’aligner des proches comme candidats indépendants afin d’avoir une présence plus conséquente dans les centres de vote.

Ceux ayant côtoyé Shamilah Sonah-Ori durant son mandat à la mairie de Quatre-Bornes ne retiennent pas grand-chose de sa prestation. Reza Gunny du MMM, qui a été son colistier dans l’arrondissement no 1 de cette ville, raconte : « Nous avons fait un seul mandant ensemble. Durant ce laps de temps, elle n’a rien fait qui retienne l’attention. Il n’y a eu aucune motion de sa part. Mais j’avais appris durant la campagne qu’elle était proche de Pravind Jugnauth. » Un autre ancien camarade de l’époque, résume son passage : « Bof. C’était une proche du MSM, sans plus. Elle n’occupait aucune fonction officielle et n’a pas marqué la ville de son empreinte. »

Toutefois, à l’Hôtel du gouvernement on affirme ne pas faire grand cas des critiques qui fusent autour de son éventuelle désignation au sein de ces deux institutions vitales au bon fonctionnement de la démocratie. « Elle est compétente et valable. Ce n’est pas la première fois qu’un ex-conseiller municipal obtient une nomination », explique une source.

XLD s’en remet au Président par intérim

« Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Je n’ai fait que mon devoir. Attendons maintenant les résultats », a déclaré Xavier-Luc Duval à sa sortie de la State House, mardi, après son tête-à-tête avec le président de la République par intérim, Barlen Vyapoory. « J’ai eu l’occasion de lui faire part de mes appréhensions concernant la nomination de Shamila Ori à l’Electoral Supervisory Commission et à l’Electoral Boundaries Commission. Ce sont des institutions clés de la démocratie », a souligné le leader de l’opposition.

Paul Bérenger : « Un vice de procédure fondamental »

Paul Bérenger a tenu une conférence de presse le mardi 29 mai, pour commenter la situation. Il a rappelé qu’avant de procéder à une nomination à la Commission électorale, le Président est tenu de consulter non seulement le Premier ministre et le leader de l’opposition mais aussi tous les autres leaders de partis politiques présents au Parlement. « Ce qu’il n’a pas fait. Il s’agit d’un vice de procédure fondamental de la part de la présidence », a soutenu le leader du MMM.

Ramgoolam dénonce « un scandale sans précédent »

Le leader du Parti travailliste s’est lui aussi exprimé sur les ondes de Radio Plus mardi au sujet de la nomination de Shamila Sonah-Ori. Il s’agit, selon lui, d’un « scandale sans précédent ». « Au sein de l’Electoral Commission, il y a déjà des gens qui sont proches du Mouvement socialiste militant. On n’aura plus confiance en des free and fair elections à l’avenir avec cette troisième nomination. C’est inacceptable. C’est la raison pour laquelle nous devons réagir », a-t-il déclaré.

 

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