Installés au Canada : trois talents mauriciens s’épanouissent à Vancouver 

Ils ont trouvé une terre propice à leur épanouissement à Vancouver, au Canada. Installés depuis plus d’une décennie, les Mauriciens Jade Yang, Fabrice Vieillesse et Wilfred Tang ont été nommés en mars dernier membres de la nouvelle équipe de Vancouver en français (VEF), une association militant pour la francophonie.

Fabrice Vieillesse : la persévérance au service de la réussite

Douze ans, cette année, qu’il est installé au Canada. Et dire qu’au départ, Fabrice Vieillesse n’avait pas prévu de faire des études à l’étranger. C’est grâce à une bourse d’études qu’il a pu s’envoler pour l’université Simon Fraser de Vancouver pour des études en ingénierie et mécatronique. Le Mauricien de 39 ans souhaitait travailler principalement dans le domaine des énergies renouvelables pour les véhicules.

Aujourd’hui Chef de projets dans une entreprise de logiciels en tant que service (SaaS), ce natif de Plaisance, à Rose-Hill, est également styliste et consultant en mode pour hommes, une entreprise qu’il a lancée en 2019. Et il vient d’être nommé administrateur de l’association Vancouver en français (VEF).

Durant ses études, il a l’opportunité de faire un stage d’un an chez Mercedes-Benz dans le département des piles à combustible où il contribue au développement de la technologie de batterie à hydrogène pour les voitures électriques. Il travaille ensuite pendant quatre ans dans une entreprise de performance automobile (tuning). C’est durant cette période qu’il réalise qu’il préférait davantage gérer les groupes et les projets du début à la fin plutôt que de travailler sur des tâches techniques répétitives et routinières. 

« Malgré ma personnalité introvertie, j’ai toujours préféré travailler en groupe. En tant que chef de projets, je communique beaucoup et je fais le lien entre les clients et les employés de notre agence qui vendent des logiciels en tant que service (site web et autres) », explique-t-il. 

Son rôle est de piloter, animer et organiser une quinzaine de projets à la fois, du début à la fin, tout en mettant en œuvre une méthodologie de gestion de projet. « Je suis responsable du cadrage et de la prévision des moyens humains, techniques et financiers à mettre en place pour assurer le bon déroulement de chaque projet », souligne Fabrice Vieillesse.

Depuis son installation à Vancouver, Fabrice Vieillesse rend occasionnellement visite à sa famille à Maurice, avec laquelle il entretient des liens très forts. Bien qu’il n’envisage pas de retourner définitivement dans son pays d’origine, il a pour ambition d’exercer son métier tant au Canada qu’à Maurice si les opportunités se présentent. 

Jade Yang : une adepte de la débrouillardise

Une voie toute tracée ou presque. Inspirée par ses parents, qui travaillent dans le domaine du commerce et du textile, Jade Yang s’est elle aussi tournée vers l’entrepreneuriat. En 2022, elle a lancé sa propre agence de marketing numérique, de photographie et de vidéographie, un métier qu’elle exerce désormais à plein temps.

Son aventure à Vancouver commence en 2013. Elle entreprend des études de commerce, avec une spécialisation en marketing, à l’université de British Columbia, après avoir achevé ses études secondaires au Bocage International School et passé ses premières années au SSS Ebène. L’ex-habitante de Beau-Bassin a, au préalable, effectué un stage en finance chez Lottotech avant de quitter Maurice. 

En 2017, diplôme en main, elle rentre à Maurice. Jade Yang prend alors de l’emploi dans le secteur hospitalier à Constance Belle Mare Plage, avant de rejoindre le département de développement commercial/marketing de PwC. Après un certain temps, elle choisit de poursuivre sa carrière au Canada dans le domaine de l’événementiel et du marketing. Jade Yang travaille également dans le domaine médical pendant la pandémie de Covid-19. 

A travers son agence de marketing numérique, de photographie et de vidéographie, la jeune femme de 29 ans souhaite aider d’autres entrepreneurs. « J’ai voulu me lancer dans ce secteur afin d’aider les entrepreneurs et les petites entreprises à établir leur présence en ligne en mettant l’accent sur l’aspect visuel et le branding, qui sont des éléments essentiels de nos jours. »

Rien n’est impossible si l’on travaille dur et que l’on croit en soi»

Jade Yang se dit reconnaissante envers ses parents pour leur influence positive sur sa vie professionnelle. Ils ont toujours été, pour elle, des modèles d’entrepreneuriat. « J’ai grandi en observant leur travail acharné, leur passion pour leur métier et leur détermination à réussir. Leur exemple m’a inspirée et motivée à poursuivre mes propres projets professionnels, en sachant que rien n’est impossible si l’on travaille dur et que l’on croit en soi. »

La jeune femme a ainsi appris à valoriser l’indépendance, la créativité et l’innovation dans le monde des affaires grâce à eux. « Cela m’a donné la confiance nécessaire pour me lancer dans le domaine du marketing numérique, de la photographie et de la vidéographie », ajoute-t-elle. 

Si elle a choisi de travailler à l’étranger, c’est en raison des nombreuses opportunités intéressantes pour sa carrière et son développement personnel. Elle est d’avis qu’elle aura plus de visibilité pour élargir ses horizons en découvrant de nouvelles cultures, langues et perspectives, tout en développant des compétences en communication interculturelle et en résolution de problèmes. 

Envisage-t-elle un retour à Maurice ? Pas de sitôt, fait comprendre Jade Yang. Et ce, bien qu’elle chérisse le soleil mauricien qu’elle aurait aimé retrouver à chaque saison hivernale pour fuir le froid canadien. « Le fait d’être à proximité de mes proches à Maurice est un facteur clé à considérer pour un éventuel retour. La culture mauricienne valorise les liens familiaux et communautaires, et cela a toujours été une source de réconfort pour moi. Être entourée de mes proches et de ma famille me permettrait de rester connectée à mes racines tout en poursuivant mes projets professionnels », dit-elle.  

Wilfred Tang : le flair pour la réussite

Un choix évident. Jovial et aimant la rencontre avec les gens, c’est tout naturellement que Wilfred Tang opte pour une carrière dans les ressources humaines à l’université Simon Fraser en 2010. Mais son intuition le pousse, après quatre ans, à s’inscrire auprès de la University of British Columbia pour une licence d’agent immobilier. Une décision qui s’avère payante pour ce célibataire de 32 ans. 

En effet, bien que Wilfred Tang apprécie de rencontrer des gens et de travailler avec eux « la plupart du temps », il a compris qu’il pourrait progresser plus rapidement sur les plans financier et professionnel en se lançant dans l’immobilier. Aujourd’hui, il est propriétaire de sa propre entreprise.

Le choix de carrière de cet ancien élève du collège St Mary’s n’a pas été linéaire. Il a travaillé comme recruteur dans un aéroport pendant deux ans. Il était chargé d’évaluer les candidats pour déterminer s’ils étaient aptes à occuper le poste qu’ils avaient postulé. Il a ensuite occupé un emploi similaire au sein d’une entreprise de construction. Il a également rencontré des professionnels des ventes et du marketing avant de se lancer dans une carrière d’agent immobilier et de créer sa propre entreprise.

Je pense qu’il est préférable de vivre dans un grand pays pour atteindre mes objectifs professionnels plus efficacement»

Pourquoi avoir choisi de travailler à l’étranger ? Wilfred Tang explique qu’il voulait acquérir davantage d’expérience et avoir la possibilité de rencontrer d’autres personnes et cultures. De plus, il souligne qu’il y a beaucoup plus d’opportunités dans le secteur qu’il a choisi qu’à Maurice. « Je pense qu’il est préférable de vivre dans un grand pays pour atteindre mes objectifs professionnels plus efficacement, même si ce n’est pas nécessairement plus facile. »

Rentrera-t-il au pays ? Oui, répond Wilfred Tang, notamment pour des raisons familiales. Il ne sait toutefois pas quand. Son pays lui manque, confie-t-il. « Ça fait toujours du bien de revenir pour les vacances, et on ne sait jamais ce que l’avenir me réserve. » 

Il souhaite pouvoir faire des allers-retours entre Maurice et d’autres pays pour rapporter encore plus d’opportunités pour Maurice. « Même si je sais que le pays n’est pas parfait, il n’y a nulle part ailleurs au monde qui pourrait remplacer ce sentiment d’être chez soi. » 

Wilfred Tang en est persuadé : « Si nous travaillons tous ensemble, il y aura un très bel avenir pour notre île. » 

Promotion de la francophonie à Vancouver

Les trois Mauriciens ont été nommés dans la nouvelle équipe de Vancouver en français (VEF). Wilfred Tang est le vice-président de l’association, tandis que Fabrice Vieillesse est administrateur et Jade Yang est conseillère. Ils espèrent tous promouvoir la culture et la langue françaises à travers les diverses activités de l’association, tout en aidant ceux qui souhaitent s’installer au Canada.

VEF (www.vancouverenfrancais.ca) est une association culturelle à but non lucratif qui a pour mission de connecter les cultures et les communautés françaises et canadiennes à Vancouver. Fondée en 2010 par un groupe d’expatriés français installés dans la ville depuis plusieurs années, l’association propose une variété d’activités pour un large éventail d’âges. Le nouveau comité est composé de bénévoles, de jeunes francophones dynamiques âgés de 25 à 40 ans, originaires de France, de Belgique, du Québec et de Maurice. 

L’association organise un atelier d’immigration de 5 heures le 27 avril à 7 heures le lendemain 28 avril, animé par Sébastien Bianchin, à l’intention de ceux qui souhaitent obtenir des informations sur l’immigration au Canada.