La criminalité est en augmentation et tous les jours les médias rapportent des formes de violence: vols, agressions, agressions sexuelles… Cette dégradation des moeurs exige des mesures urgentes. Et certains politiciens avancent des propositions pour redresser la situation.
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La hausse de la criminalité suscite des inquiétudes croissantes au sein de la population. Celle-ci se sent de plus en plus vulnérable face à cette menace. La violence alimente un sentiment d’insécurité. Cette situation préoccupante interpelle de nombreux acteurs, en particulier les hommes politiques. Linion Pep Morisien a présenté un document vendredi sur ce sujet.
MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
L’avocat et membre de Linion Pep Morisien José Moirt explique que la proposition principale est la création d’un ministère de l’Intérieur. « Actuellement, ce ministère relève du Premier ministre et il s’en occupe à temps partiel. Or, la situation du pays impose la présence d’une personne à temps plein pour superviser les questions de sécurité intérieure », estime-t-il. Selon lui, la police, en particulier, a besoin d’une réforme urgente. Sa structure actuelle ne permet pas une lutte efficace contre la criminalité. « La démoralisation au sein de la police est palpable. Il est impératif d’identifier les compétences et de les placer aux postes adéquats pour remédier à cette situation. »
EFFECTIF
José Moirt estime que le trafic de drogue est alarmant. Il alimente la violence, les agressions, les vols et les viols dans le pays. « Sans une action décisive dans ce domaine, la situation risque de s’aggraver davantage. 12 000 policiers, dont seulement 449 affectés à l’Anti-Drug and Smuggling Unit, ne peuvent lutter efficacement contre le trafic de drogue », déclare-t-il.
Il poursuit que le budget de Rs 329 millions pour combattre le trafic de drogue est insuffisant. Pour Shakeel Mohamed, avocat et parlementaire, la situation par rapport au law and order va « de mal en pis ». Il est responsable du dossier réforme institutionnelle au sein du Parti travailliste. « Political will to invest time and brain power to change things. That will be my mission in the new government », avance-t-il.
CHANTIER
Shakeel Mohamed indique que c’est un fait que le law and order est « un chantier en lui-même ». Il évoque une énorme frustration parmi les policiers, alimentée par le manque d’outils adéquats, les salaires insuffisants et l’absence de méritocratie.
« La promotion est basée sur des connexions politiques plutôt que sur le mérite. Ce qui décourage de nombreux policiers compétents et motive plutôt ceux qui sont proches des ministres ou des personnalités influentes. Beaucoup envisagent de quitter le service et d’immigrer, faute de perspectives de carrière », explique Shakeel Mohamed.
CONDITIONS DE TRAVAIL
Pour remédier à cette situation, plusieurs mesures doivent être prises, selon l’avocat. « Il est impératif de rétablir la valeur du travail des policiers et d’assurer des salaires équitables. Les méthodes de promotion doivent être revues. Un organisme indépendant chargé de l’évaluation et de l’attribution des promotions doit être mis en place. » Shakeel Mohamed estime que des efforts doivent être déployés pour améliorer les conditions de travail des policiers. Ils doivent avoir droit à un logement décent et sécurisé, des facilités de transport, entre autres. « La formation initiale ne devrait pas être basée sur des considérations politiques, mais plutôt sur la capacité et le mérite, avec des concours d’entrée justes et transparents », préconise-t-il.
MODERNISATION
Il est aussi d’avis que le respect de la police doit être renforcé. Il faut revoir les uniformes et il faut moderniser les méthodes d’enquête et d’enregistrement. Il est crucial de mettre fin aux pratiques abusives, surtout envers les opposants politiques. La police doit améliorer la qualité de ses services. Elle doit renforcer les patrouilles dans les quartiers résidentiels et réduire les délais dans le traitement des affaires. » « Dans le prochain gouvernement, un ministère sera consacré aux réformes institutionnelles. Il aura pour mission de moderniser et de professionnaliser les forces de l’ordre, entreautre s », souligne-t-il.
ASHITAH AUJAYEB-ROGBEER, CRIMINOLOGUE : « Il faut punir de manière sévère »
Le nombre de crimes est en augmentation. Cette hausse peut être attribuée à une variété de facteurs, notamment le besoin. De nombreuses personnes dans le besoin se tournent vers des activités criminelles, telles que le vol avec violence. Elles sont prêtes à être violentes, à blesser et même à tuer pour obtenir de l’argent ou d'autres gains économiques. Cette situation crée un climat d'insécurité dans le pays. Il est donc impératif d'augmenter le nombre de patrouilles et de renforcer la présence policière dans les diverses régions de l’île. Les voleurs doivent être punis de manière sévère pour dissuader les autres de commettre des crimes similaires. Un coup de poing sévère contre les crimes est nécessaire pour que le système de justice criminelle fonctionne efficacement.”
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