Insécurité à la gare du Nord: un receveur sauvagement agressé au cutter

Deux employés de Triolet Bus Service se sont retrouvés à l’hôpital pour des soins, après avoir été pris à partie par une bande de jeunes. Le receveur a désormais une balafre et le conducteur doit porter une minerve. À nouveau des actes de violence envers des employés du transport en commun. Un receveur et un chauffeur de la Triolet Bus Service ont été victimes d’une violente agression à l’arme blanche dimanche matin à la gare du Nord. Les employés du transport en commun dénoncent l’insécurité. « Mo ti kapav perdi mo lizie. » Ravisharma N, 30 ans, est marqué à vie. Sur son visage, un long sparadrap recouvre l’entaille au cutter séquelle de l’agression. Son agresseur lui a aussi laissé une cicatrice sur le nez. « Notre métier est à risque » lâche ce père de famille qui compte 11 ans de service à la TBS. « Nous recevons des menaces. MAis j’étais loin de penser qu’une telle chose se produirait », dit-il. Dimanche, tôt le matin, cet habitant de Petit-Raffray prend son service, avec son collègue chauffeur Ashok D, 49 ans. « A  5 h 25, nous avons embarqué des passagers au terminus de Triolet pour nous rendre à Port-Louis. Une fois dans la capitale, nous devions nous rendre à Cap-Malheureux. Nous devions quitter la gare à 6 h 20 », indique le receveur. Un groupe de jeunes s’approchent d’Ashok D. « Ils avaient l’air sous influence de l’alcool. Un des jeunes, la vingtaine, m’a demandé si j’allais les conduire chez eux. Je les ai invités à sortir du bus. Alors que je m’y attendais le moins, un jeune s’est jeté sur moi. Il m’a agressé à coups de poing, sans que je n’aie eu le temps de réagir », indique Ashok. Le receveur tente d’intervenir quand il constate que son collègue se fait agresser. À peine a-t-il le temps de s’interposer, qu’un jeune se présente devant lui. « Il tenait un cutter à la main et m’a agressé au visage. Quelques centimètres plus à gauche et il m’arrachait l’œil avec son arme. Tout s’est passé très vite », relate Ravisharma. Leur forfait commis, les suspects prennent la fuite. « Mon collègue s’est précipité au poste de police », ajoute-t-il. Les deux hommes sont conduits à l’hôpital Dr A.G Jeetoo pour des soins. Ils ont consigné une déposition au poste de Trou-Fanfaron. Plusieurs de leurs collègues ont débrayé en signe de protestation. Ils se sont regroupés devant le poste de police, dénonçant l’insécurité aux abords de la gare du Nord. « A l’heure de l’agression, où était la police ? Nous venons travailler tous les matins, toutefois nous nous demandons ce qui nous arrivera durant la journée », déplorent ces employés. Les proches ont également peur. « Nous demandons à la compagnie TBS d’assumer ses responsabilités envers ses travailleurs » lancent-ils.