Faits Divers

Insécurité : Des bandits font reculer la police

Des villageois du Sud vivent, depuis quelques jours, dans la peur. Des gros bras feraient la pluie et le beau temps dans leur localité. Ces habitants souhaitent une protection accrue de la police.

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Un climat d’insécurité règne dans le Sud depuis quelque temps. Des véhicules qui débarquent au beau milieu de la nuit, des hommes munis d’armes à feu, des agressions… Ce genre de scènes est devenu monnaie courante dans plusieurs villages. Après St-Hilaire, Cluny, Beau-Vallon, c’est à La Sourdine, L’Escalier, que des incidents ont éclaté dans la nuit de dimanche dernier et des coups de feu ont été tirés.

Les villageois exigent plus de sécurité dans leur localité. Ils mettent en doute la réactivité des forces de l’ordre. « Pe per pou sorti dan lakaz e nou pa kapav kont lor la polis pou nou sekirite. Ces malfaiteurs sans scrupule font ce qu’ils veulent et la police n’a aucun contrôle sur eux. Zordi aret zot, dimin zot large lor kosion e zot vinn fer mem zafer. Notre vie est en danger », déplorent des habitants.

Apre la mor, la tizann

« On a appelé la police, mais elle a débarqué avec 30 minutes de retard, alors qu’il faut moins de cinq minutes pour arriver chez nous. Zot vini e kan bann dimoun la finn koumans kraz zot van, zot finn sove. Ce n’est qu’après deux heures que les policiers sont venus avec du renfort. Apre la mor, la tizann ! » martèlent-ils. Et d’ajouter : « bann la polis dir nou sorti depi dan lakaz vinn fer deklarasion, me sa ler la, kouma nou ti pou sorti ? Si nou ti sorti, nou kapav perdi lavi. Nou nepli fer konfians la polis », disent des habitants, très en colère.

Swaley, dont le fils a eu 27 points de suture à la main, explique qu’il a dû abandonner sa maison depuis dimanche. « Nous avons peur que ces bandits ne nous attaquent à nouveau et nous éliminent. Je suis allé vivre ailleurs », raconte Swaley. Son fils Sharban, qui a été agressé, vit également dans la crainte. « Kan bann la ti pe bat mwa, zot finn dir mwa zot pou sot mo de pwanye parey kuma kes New Grove. Si mo pa ti sove, zordi ti pou gayn mo kadav. »

Mamtaratee, dont la maison a essuyé des coups de feu puis incendiée, est encore sous le choc. « Je vis chez ma mère et je n’arrive pas à dormir. Quand je ferme les yeux, ces images me hantent. La santé de ma fille de quatre ans s’est détériorée. Je ne l’ai pas envoyée à l’école, car je crains pour sa sécurité », s’indigne-t-elle.

Sollicité pour une réaction, l’inspecteur Shiva Coothen, responsable de la cellule de communication de la police, dit ignorer si la police a fait du retard, mais affirme qu’elle n’a jamais pris la fuite, contrairement à ce que disent les habitants. « Ils sont partis chercher du renfort », explique-t-il.


L’ex-pompier dit craindre pour sa sécurité

Vishal Shibchurn a été placé en état d’arrestation jeudi, dans le cadre de l’enquête sur le braquage de la succursale de la SBM de la rue Royale, à Port-Louis. Détenu à Alcatraz, le suspect soutient qu’il n’est pas en sécurité et désire être transféré. Il a comparu devant la cour de Port-Louis vendredi matin, sous forte escorte policière. Il était assisté de ses avocats Anoup Goodary et Arun Bhinda.

Vishal Shibchurn a été inculpé provisoirement de « larceny night breaking ». La police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Ses avocats ont demandé de le transférer au centre de détention de Moka. Une autre demande a été déposée au Forensic Science Laboratory (FSL) pour que les analyses de son ADN soient obtenues dans les plus brefs délais. Par ailleurs, l’interrogatoire de Maheswaree Shibchurn, arrêtée mardi, débutera ce samedi. L’épouse du pompier est provisoirement inculpée de « unlawful possession of firearm ».


Un des suspects incrimine Vishal Shibchurn

Vishal Shibchurn serait impliqué dans les incidents survenus à L’Escalier. Après cinq heures d’opération jeudi, la CID de Plaine-Magnien et d’autres unités de la police ont procédé à l’arrestation de quatre suspects. Ils sont Arvind Bhim, Navissen Armon, Navind Khosee et Pradeep Makoonda. Un de ces quatre suspects a incriminé Vishal Shibchurn. « Vishal ti dan sa lager la », avance-t-il. Les limiers de la CID de Plaine-Magnien recherchent les autres suspects impliqués dans cette bagarre.

Pradeep Makoonda, un des suspects, a été interrogé en présence de son homme de loi, Me Ritesh Samputh. « Dimanche, j’ai accompagné mon ami Sharban à l’hôpital de Rose-Belle, car il a été violemment agressé au sabre. En retournant, j’ai vu un groupe de personnes qui se bagarraient et j’ai également vu la personne qui a tiré des coups de feu sur une maison et devant le poste de police de L’Escalier », explique-t-il. Après son interrogatoire, il a été placé en cellule policière.

Vishal Shibchurn a, lui, été arrêté dimanche après-midi après qu’une dénommée Salma a porté plainte contre lui au poste de police de Cent-Gaulettes. Salma, qui est la voisine de Vishal Shibchurn, dit vivre dans la crainte. « Vishal fer taper e nou per li. Dimanche, j’ai payé un individu pour nettoyer la cour, mais Vishal Shibchurn qui n’a pas apprécié cela, est venu chez moi pour m’insulter. Ena bokou loto vinn kot zot e zot blok simin. Kan nou koze, li menas nou. Mo finn bizin sove avek mo de zanfan pou sa pa vinn vilin. Bokou dimoun per li e viv dan la per, pa kapav dir nanie tansion li touy nou », dit elle.

Après la déposition de Salma, la police a procédé à l’arrestation de Vishal Shibchurn, dimanche, et il a été relâché sur parole peu avant la violente bagarre survenue à L’Escalier. Celle-ci a éclaté après une banale dispute pour un parking. Pendant la soirée, les choses ont dégénéré et trois maisons ont été saccagées, dont une incendiée. De plus, six coups de feu ont été tirés sur une maison et deux coups de feu devant le poste de police de L’Escalier où une personne a été atteinte d’une balle au cou.

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