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Insécurité -Agressions : trois victimes sur dix à Maurice agressées dans les lieux publics en 2018

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Les chiffres sont là : près de 32% des personnes qui disent avoir été victimes d'agression à Maurice en 2018 affirment que les actes ont été commis dans les lieux publics. Dans 50% des cas, les victimes connaissaient leurs agresseurs.

Les coups continuent de pleuvoir. Malgré les différentes campagnes de sensibilisation menées par les autorités et visant à réduire la criminalité, les cas d'agression, même s'il s'agit bien souvent des cas de banales disputes, sont légion à Maurice. Pas moins de 10,793 cas d'agression ont été rapportés l'année dernière, révèlent les chiffres officiels (Crime, Justice and Security Statistics, 2018).

La rue, un champ de bataille... 

La rue semble être devenue un terrain fertile de provocations qui se terminent souvent en bagarres. Sur les 10 841 personnes qui disent avoir été victimes d'agression en 2018,  3 516 ont été agressées dans les lieux publics. Ce qui représente 32 % des cas. Ainsi, près de trois victimes cas sur dix ont été agressées dans les lieux publics. Un lieu public, selon le bureau de statistiques, peut être un chemin public, une zone commerciale, une plage publique, un hôtel ou un bungalow.

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Les statistiques démontrent que les victimes d'agression dans les lieux publics arrivent en deuxième position derrière les cas commis dans les foyers (maisons) où on dénombre 5 484 victimes en 2018 contre 6 025 en 2017. 

Voici quelques chiffres :

Selon le Crime, Justice and Security 2018, publié par Statistics Mauritius, 10,793 cas d’agression ont été rapportés en 2018 (Serious and Minor Assaults). Ce chiffre représente une baisse de 7.0% comparé à 2017 au cours de laquelle 11, 602 cas ont été enregistrés. Sur les 10, 793 cas recensés, il y a eu 10 841 victimes (dans certains cas, il y a eu plus d'une victime, ce qui explique qu'il y a eu 10 793 cas d'agression rapportés et 10 841 victimes).

Le rapport indique que 55.8% des victimes d'agression en 2018 sont des hommes. 46.4% des victimes étaient parentés à leurs agresseurs.

931 mineurs (579 garçons et 352 filles) ont été victimes d'agression en 2018 contre 408 en 2017 (33 garçons et 375 filles). Toujours selon les statistiques de 2018, 6 229 victimes sont des gens qui ont un emploi alors que 862 sont des étudiants. 

En 2018, 20 98 personnes ont été condamnées à Maurice pour agression contre 2 474 en 2017.

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Des provocations de trop... bonjour les coups

Jeunes, moins jeunes, hommes et femmes sont impliqués dans les agressions. Comme en témoigne cette vidéo mise en ligne sur Facebook le 2 septembre 2018 montrant une scène de violence à Maurice. D'une durée de 30 secondes, elle a récolté 208 000 «views», 2500 «shares» et généré plus de 700 commentaires. 

Sur les images, on peut voir quelques jeunes massés le long d’une ruelle (le lieu n'a pas été mentionné dans la vidéo). L’un d’entre eux, une jeune femme, s’en prend à un vieil homme, qui passait à côté d’eux.

Bagarre 1
Capture d'écran d'une scène de la vidéo qui circule sur Facebook montrant une violente dispute

Gifles, coups de poing…Tous les coups sont permis, semble-t-il. La jeune femme plaque le vieil homme contre un mur, essayant même de l’étrangler, en criant « sorti la ale ». On entend alors au loin « hey les li ta ».

n jeune homme s’interpose.« He kito p gayne ta ? » Il pousse violemment la jeune femme qui est projetée contre une motocyclette en stationnement. Cependant, elle ne décolère pas. Elle se relève immédiatement pour s’en prendre à son agresseur. Pas de chance : elle a affaire à plus fort qu’elle. Le jeune homme lui inflige un coup de poing au visage. Elle perd l’équilibre et atterrit au sol.

Bagarre

Cette scène digne d’un film d'action est légion à Maurice à en voir le nombre de vidéos montrant des agressions qui sont postées par des internautes sur la Toile. Certains internautes n'hésitent pas à commenter les vidéos, des commentaires dits «déplacés» parfois.

Voici quelques commentaires postés sur la vidéo dont on vous parle :

-    « To ava cc »

-    « en tou k bien bon pou li sa va apran li atak li a ene dimoune plis faible ki li »

-    « Game over »

-    « Karma »

-    « Sa meme dire pas faire dominer avec grand dimoune »

Les réseaux sociaux : un ring de boxe

La violence pullule aussi sur les réseaux sociaux et surtout parmi les jeunes. Le sociologue, Rajen Suntoo, Senior Lecturer à l'université de Maurice, explique que pour un jeune, le réseau social sert de plateforme d’expression, mais qu’il est aussi propice au harcèlement et à la violence psychologique. Il précise que la génération des « millennials », aussi connue comme la « génération Y », a grandi avec Internet et s’est « socialisée » grâce à Internet. Selon le sociologue, ces jeunes ont leur propre façon de s'exprimer. 

Plusieurs types de violence

La violence peut être physique, émotionnelle ou encore verbale et elle existe partout. Une personne a recours à la violence physique si elle ne peut s’exprimer, explique le sociologue Rajen Suntoo.

La violence émotionnelle existe, elle, au sein des relations et dans ces cas, l'intimidation est utilisée pour susciter le respect. »

Pour Rajen Suntoo, il est possible de contrôler ses émotions, mais difficile d’arrêter la violence. C’est le devoir des parents, des chefs religieux et de l’Etat de sensibiliser les gens à ce mal, dit-il.


Que risquent les personnes trouvées coupables d’agression ?

Plusieurs types d’agression sont définis dans la loi, explique l’avocat Bala Mukan. Cela va de la simple agression au meurtre.Ainsi, une personne trouvée coupable de simple agression est passible d'une amende allant jusqu'à Rs 50 000 et d'une peine d’emprisonnement ne dépassant pas deux ans.

•    Agression avec circonstances aggravantes (lorsque la victime a perdu un bras, une jambe, une cuisse, perd la vue ou l’usage d’un œil) : une peine n’excédant pas 20 ans de prison et une amende ne dépassant pas Rs 100 000.

•    Lorsqu’il y a eu mort d’homme sans intention de tuer : une peine d’emprisonnement n’excédant pas 20 ans.

•    Assassinat : une peine d’emprisonnement n’excédant pas 60 ans de prison


Même les singes peuvent devenir agressifs...

Les agressions ne concernent pas que les êtres humains. Affamé, un animal peut devenir agressif. D'ailleurs, ne dit-on pas que ventre affamé n’a pas d’oreille. Une vidéo d’une durée de 20 secondes montre un singe qui a piqué le gâteau d'anniversaire d'un homme lors d’une fête au beau milieu d’une forêt.

Si la vidéo circule depuis le mardi 17 décembre, on ignore toutefois le lieu où l'action se déroule. Le singe, vraisemblablement affamé, a dû se régaler. Au grand dam de celui qui fêtait son anniversaire...

 

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