Insalubrité - hygiène à l’hôpital de Rose-Belle : ô punaises!

• Une PNQ axée sur cette situation sanitaire envisagée

Le secteur de la santé reste sous le feu des critiques. Depuis que les députés du Parti travailliste (PTr), Ehsan Juman et Shakeel Mohamed, ont sonné l’alarme en révélant la présence d’aliments avariés et de conditions insalubres dans des hôpitaux, d’autres cas sont de plus en plus signalés.

Même le personnel soignant se mobilise pour dénoncer ce problème général qui sévit dans le domaine. À l’instar de médecins de l’hôpital Jawaharlal-Nehru à Rose-Belle qui, le dimanche 5 novembre 2023, ont eu la désagréable surprise de découvrir des punaises dans… leur salle de repos.

Ce qui a suscité un vif émoi parmi le personnel de l’hôpital, qui réclame des actions correctives urgentes. « Nous, médecins, travaillons de longues heures.Nous aspirons à un espace de repos propre et sain. La présence de punaises dans un établissement de soins de santé est non seulement répugnante, mais elle comporte également des risques pour la santé des patients et du personnel médical », témoignent plusieurs médecins de cet établissement dans une déclaration accordée au Défi Quotidien.

Cette découverte a été rapidement portée à l’attention des responsables de l’établissement via le groupe WhatsApp des médecins de l’hôpital. L’attente pour des mesures immédiates est forte.

Ces cas qui s’amoncellent alimentent le sentiment général de consternation qui prévaut dans les hôpitaux, pas seulement du grand public mais également du personnel soignant. En sus des conditions de travail difficiles contre lesquelles ils s’insurgent depuis plusieurs mois, les professionnels de santé doivent désormais affronter une situation d’hygiène de plus en plus préoccupante.

« Nous ne pouvons plus ignorer de tels cas. Nous comprenons les contraintes du secteur de la santé publique à Maurice. Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas attendre le même niveau de service que dans le privé. Cependant, il y a une limite à ne pas franchir », souligne un médecin de l’hôpital Jawaharlal-Nehru.

Dénonciations prises au sérieux

Le personnel soignant des hôpitaux est aussi d’avis que ce serait décevant si les autorités, y compris le ministre de la Santé, s’obstinaient à critiquer les dénonciations émanant des hôpitaux. Ils soulignent que ce problème ne relève pas de la politique, mais plutôt de l’hygiène publique.

D’autres voix s’élèvent aussi pour dire qu’il est impérieux que les autorités sanitaires prennent des mesures immédiates pour éradiquer ces problèmes d’insalubrité. « La santé ainsi que la sécurité des patients et du personnel médical sont en jeu. Des inspections régulières et indépendantes doivent être faites pour garantir que les normes d’hygiène sont respectées dans tous les établissements de santé. »

De son côté, le ministère de la Santé indique que bien qu’il ne soit pas nécessairement au courant de tous les détails, il tient à assurer que les récentes dénonciations ont été prises au sérieux. « Cela est illustré par les travaux entrepris depuis samedi dans certains hôpitaux pour remédier à la situation. Cependant, nous maintenons que l’opposition parlementaire exploite cette situation à des fins politiques », dit-il.

Au niveau de l’opposition parlementaire, on indique qu’il est fort probable que la question de la situation sanitaire dans les hôpitaux publics fasse l’objet d’une Private Notice Question (PNQ) à la prochaine séance parlementaire. Des discussions ont lieu entre les députés du PTr, ceux du Mouvement militant mauricien ainsi que le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, afin de recueillir un maximum d’informations à ce sujet.

Mais il est tout aussi envisageable que la PNQ portera sur la Contribution sociale généralisée, qui suscite des préoccupations majeures en ce moment.