Environ un millier de personnes, selon les autorités, étaient encore dans des centres de refuge à travers le pays samedi matin. C’est la conséquence des inondations provoquées par les pluies torrentielles de vendredi. Incursion dans un univers des plus pénibles.
Au centre communautaire de Résidence Vallijee, ils sont 27 à se partager une poignée de matelas. Quand les gens sont amenés à raconter leur vécu, on est confronté à de vrais drames humains. Au-delà du cliché de « la détresse se lit sur les visages », il s’agit avant tout de personnes qui demandent que des solutions durables soient enfin trouvées pour qu’elles puissent rester au sec aux prochaines fortes pluies.
« Mon problème est que ma maison se trouve dans un bas-fond. Quand les drains et les puits d’absorption sont remplis, tout se déverse dans ma cour, y compris les eaux usées. Du coup, à chaque fois qu’il pleut, nous ne dormons pas », raconte Ursula Jean-Louis, 42 ans.
Avec son mari et ses deux enfants, cette habitante de Cassis affirme se retrouver dans un centre de refuge pour la deuxième fois de sa vie. « Dans ma maison en tôle, tout est endommagé. D’habitude, on arrive à sauver des choses, mais là, plus rien n’est utilisable. La maison a commencé à couler jeudi, mais c’était encore gérable. Puis avec cette pluie torrentielle de vendredi, l’eau a dépassé le niveau de mon sofa. Mes commissions, mes vêtements, la télévision, plus rien n’est intact », se désole-t-elle.
Marie Adrienne Jacques, 32 ans, habite Les Salines, dans une cour familiale, avec ses quatre enfants. « Une petite partie du toit en tôle est cassée. C’est par là que l’eau est entrée. Pour que les enfants puissent dormir au sec, on est venus dans le centre de refuge. Comme tous les vêtements sont mouillés, les enfants n’ont que le linge qu’ils portent sur eux actuellement. »
Elle raconte avoir déjà été confrontée à ce genre de souci auparavant. « Le groupe MCB était venu rénover et réparer il y a cinq ou six ans. Depuis environ deux ans, ça a recommencé à fuiter. Ce n’est pas évident de tout perdre, mais pourvu que nous ayons une petite place pour dormir au sec. On ne sait pas pendant combien de temps on va être ici. »
Stephano réside également aux Salines. Il a quatre enfants, dont un bébé né avant terme et une fille de 14 ans qui est enceinte. « Les gens qui travaillent dans le centre de refuge font ce qu’ils peuvent avec le moyens qu’ils ont. Le problème est qu’ils n’en ont pas beaucoup. Je souhaite que les autorités nous portent un peu plus d’attention », dit-il.
Au centre communautaire de Pointe-aux-Sables, ils étaient une petite dizaine samedi. Parmi les réfugiés, Stéphanie André, 38 ans. Avec ses quatre enfants et trois petits-enfants, dont un bébé de six mois et un autre de huit jours, elle n’a eu d’autre choix que de trouver un abri.
« Nous n’avons plus rien. On a même dû demander des vêtements de rechange aux gens, car tout est mouillé. J’ai l’habitude de vivre ce genre de situation, mais pas à ce point. Les pompiers sont venus deux fois chez moi mais n’ont rien pu faire car l’eau a continué de remplir la maison. C’est invivable. Les pièces en tôle sont détruites. Il ne me reste qu’une pièce en béton qui est remplie de boue. Je me demande comment on va pouvoir rester avec toutes ces personnes. » Elle souhaite que les autorités l’aident à trouver une solution : « Si l’on pouvait seulement avoir un petit coup de pouce, on se débrouillerait à partir de là. »
Marie Stéphanie Mootoosamy, de Cité Débarcadère, dit aussi vivre dans une chambre en tôle à plusieurs. Lorsque la pluie battait son plein, « la police est venue nous secourir pour nous amener au centre. Tout est à l’eau. On ne sait pas où aller quand nous sortirons d’ici. »
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