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Inondations au cimetière St-Jean - Des habitants : «Nounn pran lezo nou avoy dan simitier»

La statuette de la vierge Marie, ainsi que des tombes ont été emportées par les eaux lors des inondations. La statuette de la vierge Marie, ainsi que des tombes ont été emportées par les eaux lors des inondations.
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La localité de Belle-Rose, à Quatre-Bornes, a été durement touchée par le récent passage du cyclone Belal et l’effondrement du mur du cimetière St-Jean. Des habitants disent avoir découvert des ossements ainsi que des vêtements mortuaires dans leurs cours. Le Dimanche/L’Hebdo s’est rendu sur place.

«Ti ena lezo bann lame, latet, bann vetman bann dimoun mor, zot palto… Tousala inn noye inn vinn-la dan lakour, ena inn rant andan, enn inn rant avek so ledwa… » Visiblement choquée, une habitante de Broad Avenue, à Belle-Rose, racontait à TéléPlus, le samedi 20 janvier, avoir vu des ossements provenant du cimetière St-Jean, après que le mur s’est effondré lors du passage du cyclone Belal.

À l’avenue Broad, le mur n’est plus là pour séparer les habitations du cimetière.
À l’avenue Broad, le mur n’est plus là pour séparer les habitations du cimetière.

En reste-t-il toujours sur place ? Qu’a-t-on fait des éventuels ossements retrouvés ? Pour en avoir le cœur net, nous nous sommes rendus, le vendredi 26 janvier en début après-midi, dans la paisible localité de Belle-Rose, Quatre-Bornes, durement touchée par les inondations.

Nazma Meerun, qui habite l’endroit depuis 61 ans, montre le niveau auquel l’eau est montée lors des inondations du 15 janvier dernier.
Nazma Meerun, qui habite l’endroit depuis 61 ans, montre le niveau auquel l’eau est montée lors des inondations du 15 janvier dernier.

Nazma Meerun, que nous rencontrons sur place, raconte que c’est vers 11 heures, le lundi 15 janvier dernier, que l’eau a commencé à envahir sa demeure située à quelques pas du cimetière St-Jean. Elle a tout perdu lors des inondations : ameublement, vêtements, nourriture… Pire : elle raconte avoir vu des ossements flottant dans l’eau boueuse émanant du cimetière.

Elle explique qu’elle était sortie de chez elle peu avant les inondations. « J’ai constaté que le mur du cimetière contenait des fissures. Dilo ti pe sorti koumadir dan robine. C’est lorsque j’ai vu que l’eau pénétrait à travers les fissures que je me suis rendu compte que le mur allait s’effondrer à tout moment. C’est peu après avoir ramassé mes tortues que j’ai vu le mur s’écrouler. Koumadir enn debordman… » se remémore-t-elle.

L’eau avait atteint près de deux mètres. Après quelques minutes, les membres de la famille sont tombés des nues en constatant ce qu’ils qualifient de « restes humains » dans l’eau. « Nous avons vu la statuette de la vierge Marie, des bouquets de fleurs, des morceaux de dentelle, un pantalon, des chaussures ainsi que des ossements… » précise-t-elle.

Les membres de la famille les plus téméraires ont pris le soin de restituer cette trouvaille macabre dans le cimetière. Nazma Meerun se dit nullement affectée par cette trouvaille. « Cela fait 61 ans que je suis domiciliée à côté du cimetière St-Jean et je ne crains nullement les morts », lance-t-elle. Mais ce qui l’incommode le plus, c’est que « l’eau qui a inondé nos maisons est impropre. Pe santi loder dan lakaz ».

L’os que nous avons retrouvé dans la terre et les débris.
L’os que nous avons retrouvé dans la terre et les débris.

La retraitée demande au gouvernement d’accorder une enveloppe financière aux personnes dont les maisons ont été englouties afin de leur permettre de remonter la pente.

Souhaitant en savoir plus, nous décidons d’aller voir de plus près. Effectivement, on nous montre un os. « Gete, zis samem ki reste. Bann lezot inn fini avoye dan simitier », fait-on comprendre. Nous immortalisons cela à travers notre caméra.

S’agit-il d’un os humain ou animal ? Les membres de la famille qui ont été interrogés sur les lieux ne peuvent fournir de réponse définitive. Ils révèlent cependant que ces os font partie des découvertes effectuées dans leur cour lors des inondations survenues le lundi 15 janvier dernier.

Ont-ils alerté les autorités ? Un membre de la famille explique que la paroisse de St-Jean a été informée de cette découverte macabre. « Mais aucune action n’a été entreprise. Akoz samem nounn pran tou nounn avoy dan simitier », souligne-t-il.

De manière surprenante, un homme, qui écoutait attentivement la conversation, a hâtivement ramassé l’os et l’a placé dans un sac en plastique noir. Il s’est ensuite éclipsé en direction du portail du cimetière, sans fournir la moindre explication. Pourquoi cette précipitation ?


Ashok : « Triste de voir des ossements flotter dans l’eau boueuse »

Rencontré non loin de l’avenue De La Faye, Ashok, un résident de Belle-Rose, exprime son désarroi face à la récente découverte de tombes et de restes osseux dans une cour, conséquence des inondations provoquées par le passage du cyclone Belal. Le constat d’une telle profanation et le choc de voir des vestiges humains pris dans les eaux inondées ont touché Ashok au plus profond de son être. « J’ai entendu dire que des tombes et des restes osseux ont été retrouvés dans une cour lors des inondations liées au passage du cyclone Belal. J’ai des amis enterrés au cimetière St-Jean. C’est triste de voir des ossements en train de flotter dans l’eau boueuse », se désole-t-il. Il concède toutefois que le mur qui a cédé était très vieux et méritait d’être rénové.

 

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