Infrastructures publiques - Complexe de Côte-d’Or : Rs 16,7 millions de revenus en 2022

Des revenus moyens de Rs 1,4 million par mois pendant l’année 2022. Si la direction de la Mauritius Multisports Infrastructure Ltd se dit satisfaite de la performance du Côte d’Or National Sports Complex, l’opposition estime qu’on est encore loin du compte.

Rs 11 071 842 provenant des abonnements pour l’utilisation du gymnase et de la piscine. Rs 5 612 856 récoltées à travers l’organisation d’événements. Soit quelque 16,7 millions au total. Il s’agit des revenus enregistrés en 2022 par la Mauritius Multisports Infrastructure Ltd (MMIL), qui assure la gestion du Côte d’Or National Sports Complex. Ces chiffres sont issus d’un document déposé à l’Assemblée nationale par le ministère des Sports, à la suite d’une question adressée par le député du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) Patrice Armance le 29 novembre 2022.

Pour le président du conseil d’administration de la MMIL, Jean-Pierre Sauzier, joint au téléphone, ces résultats montrent que le complexe sportif progresse dans la bonne direction. « On ne peut qu’être satisfait quand on tient compte du fait que le complexe est resté pratiquement fermé les six premiers mois de l’année. Pendant une grande partie de 2022, on ne pouvait accueillir que 50 personnes en même temps. Il nous a fallu attendre la levée complète des restrictions sanitaires pour être en mesure d’opérer pleinement. »

Selon lui, la direction de MMIL prévoyait des revenus inférieurs à Rs 16 millions. « Nous sommes donc contents d’avoir réussi à couvrir nos frais et à rendre le complexe profitable. Je ne peux qu’espérer le meilleur car nous pouvons à présent mieux nous tourner vers l’avenir. Nous sommes convaincus que nous allons pouvoir tirer avantage d’événements, que ce soient des concerts, des manifestations sportives ou des foires. »

Rs 200 millions par an pour la maintenance

Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, jette un tout autre regard sur ces Rs 16,7 millions de revenus. « Il faut relativiser en mettant en parallèle les Rs 3,9 milliards investis pour la construction du complexe et les coûts de maintenance énormes qu’il nécessite. » Selon lui, il faut débourser 5 % du « capital cost » pour la maintenance. « Cela représente Rs 200 millions par an. À côté, des recettes de Rs 16,7 millions sont négligeables », dit-il.

Par ailleurs, Xavier-Luc Duval souligne qu’un don de Rs 1 milliard fait par le gouvernement chinois a été utilisé pour financer la construction du Côte d’Or National Sports Complex. « L’idée de départ était de construire un centre régional de formation aux métiers de l’aérien qui aurait permis à Maurice de générer des revenus importants. Mais le projet a été complètement dévié quand le MSM a remporté les élections en 2014 », explique-t-il.

Pour sa part, Franco Quirin, député du Mouvement militant mauricien (MMM), se dit inquiet au regard des événements accueillis jusque-là par le complexe. « On nous avait annoncé de grands meetings sportifs et la venue d’équipes de football de renom afin de générer des revenus conséquents pour le pays. Mais rien de tout cela ! À ce rythme, il faudra du temps pour amortir les milliards de roupies d’investissement », déplore-t-il