Des documents en circulation sur le compte bancaire de Navin Ramgooloam à la Mauritius Commercial Bank depuis le vendredi 19 octobre font l’actualité. L’avocat Ajay Daby condamne cela, alors que l’homme de loi Neil Pillay souligne qu’on a franchi un cap, car on risque d’avoir des cas semblables plus souvent.
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L’ancien Speaker et l’avocat Ajay Daby sont d’avis que les enquêteurs ont fauté et que le secret bancaire a été violé. « Les enquêteurs ont partagé ou vendu leur dossier avec des unauthorised authorities. Le dossier est destiné à être lu que par le Directeur des poursuites publiques (DPP) et non pas par des agents, des courtiers et encore moins par des mercenaires », indique-t-il. Ce dernier souligne que ce qui vient de se passer est quelque chose de très grave et que l’image du pays en a pris un sacré coup. « Quel que soit le parti politique, personne ne peut utiliser des documents qui sont avec des law enforcement agencies. Ces documents doivent rester en possession de ces organismes. Quand un cas est rejeté ou rayé, les documents sont détruits », fait-il comprendre.
Il demande que les officiers chargés du dossier soient identifiés et que des sanctions tombent, si ces derniers ont fauté. « Il faut savoir qui sont les officiers responsables du dossier. Un ministre peut avoir un sens de discrétion. Mais si ces documents sont dans les mains d’un campaign manager, d’un conseiller ou d’un nominé politique, alors c’est très grave », affirme-t-il.
De son côté, l’avocat Neil Pillay avance qu’il n’est jamais bon de divulguer des informations confidentielles. « Ce qu’on est en train de voir, c’est le sommet de l’iceberg. Les deux blocs politiques ne vont pas se priver pour lancer de telles attaques. On ne sait pas si c’est le MSM qui est derrière cette affaire après le Serenitygate. C’est peut-être l’œuvre des sympathisants. On a franchi un cap où on risque de voir ces choses plus souvent », dit-il. Ce dernier indique qu’on aurait préféré que des informations sensibles ne soient pas étalées sur la place publique, mais que d’autre part, tout le monde à droit à l’information.
La MCB se défend
La Mauritius Commercial Bank (MCB), par le biais de son service de presse, a réagi le vendredi 18 octobre au soir, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant des relevés bancaires ayant trait aux comptes du Dr Navin Ramgoolam.
Ses achats, ses transactions et ses dépôts en cash figurent sur ces documents pour la période allant de 2005 à 2014.
La MCB, dans un communiqué émis ce vendredi soir, affirme que ces « documents, qui tombent directement sous le sceau du secret bancaire, avaient été remis aux autorités dans le cadre de deux enquêtes, pour lesquelles nous avons été tenus de coopérer ».
« Il a été porté à notre connaissance qu’une série de documents ayant trait aux comptes du Dr Navin Ramgoolam à la MCB ont atterri dans les salles de rédaction et chez certaines personnalités. Nous condamnons sans réserve ces fuites, dont nous nous dissocions totalement », affirme la MCB dans son communiqué.
Le PTr qualifie les transferts de «légitimes»
Dans un communiqué émis tard samedi soir, le président du Parti travailliste (PTr), Patrick Assirvaden, vient affirmer que « les travaillistes réfutent fermement les allégations de transferts de fonds injustifiés à titre personnel vers le compte privé de son leader, le Dr Navin Ramgoolam ».
Il avance que le contenu de la vidéo qui circule en ligne « n’est pas la vérité » et que ce sont des « insinuations purement grotesques ».
De plus, Patrick Assirvaden, soutient que « les Travaillistes condamnent vigoureusement cette malhonnêteté et cette indécence scandaleuse, qui consiste à remettre en cause les transferts légitimes effectués par feu Ah-Fat Lan Hing Choy, alors trésorier du parti. »
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