Inflation alimentaire annuelle : la Banque mondiale dresse un bilan inquiétant

Les indices des prix agricoles, des céréales et des exportations ont baissé respectivement de 4 %, 3 % et 10 % selon le dernier rapport de la Banque mondiale. Le taux d’inflation alimentaire annuelle à Maurice s’élevait à 18,5 % en septembre 2022. 

À Maurice, le taux d’inflation alimentaire annuelle est passé de 10,3 % en janvier 2022 à 18,5 % en septembre 2022. Pour l’économiste Rajeev Hasnah, il se peut que Maurice ait déjà atteint son pic – en espérant qu’il n’y ait pas de nouvelle crise - après le taux de 19,1 % en mars dernier. Quid de la période festive ? Rajeev Hasnah pense que les prix devraient se maintenir à leurs niveaux actuels. « Les prix sont déjà élevés et ils ne semblent pas se diriger vers une baisse durant la période festive. La venue d’une récession l’année prochaine entraînera un autre dynamique sur les prix », dit-il.

Par ailleurs, la Banque mondiale souligne que les prix des produits de base restent élevés dans de nombreux pays car les monnaies locales se sont dépréciées. « De février à septembre 2022, le prix du pétrole brut Brent en dollar américain a chuté de près de 6 %, mais en raison des dépréciations monétaires, près de 60 % des économies de marché émergentes et en développement importatrices de pétrole ont été confrontées à une augmentation des prix du pétrole en monnaie nationale au cours de cette période », est-il précisé. Cela dit, les prix des produits alimentaires de base ont baissé au troisième trimestre 2022 par rapport aux sommets historiques atteints en avril, soutiennent les auteurs du rapport de la Banque mondiale. 

Se dirige-t-on vers une normalisation sur la chaîne d’approvisionnement mondiale ? L’interdiction des exportations imposée par plusieurs pays suivant la guerre en Ukraine devrait prendre fin, pour la majorité d’entre eux, à la fin décembre de cette année. La crise ukrainienne a provoqué de grosses perturbations sur la chaîne d’approvisionnement et le coût de plusieurs produits. Cependant, dans sa dernière actualisation sur la sécurité alimentaire, la Banque mondiale indique que certains prix, dont celui du blé, ont commencé à baisser. « Les prix du blé ont diminué de 8 % vers la mi-octobre, entraînant la baisse de l’indice des prix des céréales, bien qu’il soit 17 % plus élevé qu’en octobre 2021. Les prix du maïs et du riz sont restés relativement stables. L’indice des prix à l’exportation a poursuivi sa tendance à la baisse depuis le début du mois de septembre. Le café et le coton, dont les prix ont chuté de 13 % et 12 % respectivement, ont entraîné la forte baisse de l’indice des prix à l’exportation au cours des deux dernières semaines », peut-on lire. 

Toutefois, Hornali Pirbhai, président de la Freeport Operators Association, est d’avis qu’il faudra patienter pour constater une véritable amélioration sur la chaîne d’approvisionnement mondiale. « Peut-être que nous verrons les effets positifs d’ici la fin du mois de février 2023. Tous les pays ne lèveront pas l’interdiction de l’exportation. Il faudra attendre et voir. Nous devrons également observer l’offre et la demande », explique-t-il. 

Inflation alimentaire annuelle à Maurice

Les restrictions d’exportation en cours