À l’occasion de la Journée internationale des familles, célébrée le mercredi 15 mai, nous portons notre attention sur une lutte souvent silencieuse : le défi de l’infertilité pour ces couples qui nourrissent l’espoir de fonder une famille. Si ce rêve devient réalité pour certains, le combat continue pour d’autres.
«Nous nous aimons beaucoup, mon époux et moi. C’est notre souhait le plus cher d’avoir un enfant. Depuis des années, nous essayons », raconte N.R. À 35 ans, elle travaille dans le secteur privé et est mariée depuis plus d’une décennie. Le couple a arpenté le chemin difficile de l’infertilité, frappant à la porte de nombreux médecins et se soumettant à divers traitements, mais sans succès.
« Cela nous fend le cœur », confie-t-elle. Afin de tenter de combler ce manque, N.R. et son époux ont accueilli un chat, un compagnon qu’ils chérissent tendrement. « Mais même l’affection de notre chat ne peut masquer notre désir profond de parentalité. » Le couple refuse, cependant, de baisser les bras. « Nous gardons espoir que Dieu nous donne un enfant dont les rires réchaufferont notre maison. Malgré notre amour mutuel, il manque quelque chose à notre foyer », dit la trentenaire.
La douleur silencieuse de l’infertilité, Mehzabeen, 37 ans, la porte également en elle. Mariée depuis 15 ans, elle a longtemps caressé le rêve de maternité, un rêve qui s’est heurté à la dure réalité. Enfant unique, elle imaginait déjà les jeux et les joies partagés avec sa propre progéniture, mais le destin en a décidé autrement.
« La pression familiale n’a fait qu’accentuer ma douleur, transformant mon désir inassouvi en une source de maladie et de dépression. Les murmures et les regards empreints de pitié ou de mépris ne font que me rappeler que devenir mère échappe à ma volonté. Cela me fait encore plus du mal quand des personnes me demandent quand je compte avoir un enfant », se désole-t-elle.
Son époux est un roc sur lequel elle peut s’appuyer. Compréhensif, il partage sa peine et, ensemble, ils ont construit un rempart contre l’incompréhension et la cruauté des autres. Les médecins ont été clairs : Mehzabeen ne connaîtra jamais les joies de la maternité.
« Je suis très croyante. Je pense que face à cette vérité irrévocable, je n’ai d’autre choix que d’accepter. Nous essayons de nous faire à l’idée que c’est Dieu qui en a décidé ainsi », souligne-t-elle. Avec le temps, Mehzabeen et son époux ont appris à se suffire l’un à l’autre. Leur amour a mûri, se transformant en un lien inébranlable.
Farida, elle, refuse de baisser les bras. « Trois ans après notre mariage, nous avons commencé à essayer d’avoir un enfant. Les mois passaient, mais je ne tombais pas enceinte. Nous avons consulté plusieurs médecins, fait des tests coûteux, mais tout semblait normal. On nous a conseillé de continuer à essayer, en prenant des vitamines, malgré ma maladie auto-immune qui pourrait rejeter le bébé si je tombais enceinte », raconte-t-elle.
Les visites chez le docteur coûtaient cher, et les échographies et les tests sanguins n’ont rien révélé d’anormal. « J’ai même tenté ma chance dans une clinique de fertilité dans le service public, mais ils ont refusé de me prendre en charge, arguant qu’il fallait au moins dix ans d’essais infructueux pour être considérée comme infertile. Finalement, ils m’ont acceptée », raconte-t-elle.
Mais le temps passe et Farida ne tombe toujours pas enceinte. Elle se tourne alors vers des étrangers qui font des traitements contre l’infertilité. « Ils ont découvert que j’avais un fibrome que j’ai dû enlever. C’est après cela que je suis tombée enceinte. »
Son bonheur est de courte durée. À quatre mois de grossesse, le médecin découvre que le bébé ne va pas bien et qu’il y avait un risque pour sa santé. « J’ai dû interrompre ma grossesse, un moment extrêmement douloureux et déprimant. J’ai vu mon bébé à l’échographie, senti son cœur battre, mais je n’ai pas pu le ramener à la maison car pour les médecins il ne s’agissait que d’un fœtus… » pleure-t-elle.
Si elle a eu le soutien de son mari, de sa famille et de ses amis, beaucoup d’autres ne comprenaient pas sa douleur. « Au travail, c’est difficile. Il y a de la discrimination contre les femmes qui ont fait une fausse couche et qui ne sont pas éligibles pour un congé de maternité dans le secteur public », s’indigne-t-elle.
L’infertilité, dit Farida, est un parcours difficile, mentalement et financièrement. Surtout, ajoute-t-elle, « avec le coût des traitements comme la FIV. Mais je continue à me battre pour devenir mère ».
Leur combat a porté ses fruits
La persévérance et l’expertise médicale peuvent transformer le désespoir en espoir et en joie. C’est l’expérience vécue par ces couples. « Ma femme est enceinte aujourd’hui, après 21 ans de mariage », se réjouit cet homme qui s’est tourné vers le Prashanth Fertility Research Centre à Chennai.
« J’avais entendu dire qu’il y avait une succursale du centre à Maurice, à Quatre-Bornes plus précisément (NdlR, le Prashanth IVF Clinic and Information Centre). J’ai pris rendez-vous et on nous a donné de l’espoir. Grâce au suivi continu, nous allons bientôt devenir parents », partage-t-il.
Une autre patiente du Prashanth IVF Clinic and Information Centre partage son histoire. « J’étais désespérée, car j’avais consulté environ cinq gynécologues et aucun traitement n’avait fonctionné. Aujourd’hui, mon mari et moi sommes fiers d’être les parents d’un petit bonhomme », dit-elle avec joie.
Un couple, qui a, lui aussi, eu recours à l’assistance médicale, partage son expérience. « Après mon mariage, j’ai eu des complications au niveau de mon utérus. Un jour, mon mari est rentré à la maison avec un numéro de téléphone et m’a demandé de prendre rendez-vous. Cela a été le meilleur jour de ma vie. Aujourd’hui, je suis enceinte de sept mois », confie une future maman qui n’a jamais perdu espoir.
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