Live News

Infections respiratoires en hausse : Dr Shameem Jaumdally évoque le sous-type H1N1

Le virologue précise que le sous-type H1N1 plus virulent cause des symptômes plus sévères.

Depuis le début de juillet, plus de 20 000 cas d’infections respiratoires aiguës et de grippe ont été enregistrés à Maurice, avec des symptômes plus sévères chez les personnes infectées. Selon le Dr Shameem Jaumdally, il s’agit fort probablement du sous-type H1N1. Il exhorte les Mauriciens à prendre des précautions.

Publicité

Les chiffres du ministère de la Santé montrent une augmentation continue des cas d’infection respiratoire. Du 15 au 21 juillet, 5 355 cas ont été enregistrés. Le secteur privé a également constaté une hausse des cas de grippe et de maladies respiratoires.

« Nous avons observé pas mal de cas ces derniers jours. Des personnes viennent avec des symptômes de grippe et des infections respiratoires », indique le Dr Ishaq Jowahir.

Le virologue Dr Shameem Jaumdally explique que la grippe de type A et le sous-type H1N1 ont circulé dans l’hémisphère nord l’hiver dernier. « Ce sous-type H1N1, tout comme le type B, est connu pour provoquer des symptômes plus sévères, entraînant des risques accrus de sévérité et de fatalité. Les tendances épidémiologiques associées à cette grippe montrent que sa circulation est liée à des symptômes plus sévères et à un risque accru d’hospitalisation », précise-t-il.

Il ajoute que tout porte à croire que c’est le sous-type H1N1 qui circule actuellement à Maurice, vu la virulence des symptômes chez les personnes affectées. « Il s’agit fort probablement du sous-type H1N1 qui sévit en ce moment à Maurice », indique-t-il.

Selon le Dr Shameem Jaumdally, depuis la pandémie de Covid-19, les gens ont perdu les bonnes habitudes, comme le port du masque. « Ce qui montre un retour à une conjoncture similaire à celle des infections grippales avant la Covid-19. Ce que nous observons à travers le monde c’est que le taux de vaccination antigrippe diminue en raison de fausses informations et de complots liés aux vaccins anti Covid-19. Celles-ci dissuadent les personnes âgées et celles qui ont des comorbidités de se faire vacciner contre la grippe. »

Il précise que le virus plus virulent cause des symptômes plus sévères, et les personnes sont plus affectées lorsqu’elles contractent l’infection. « Il est important de noter que le nombre de cas de grippe est en hausse et continue d’augmenter. Nous traversons un hiver avec des températures en baisse. Les gens ont moins d’aération et de ventilation, et il y a plus de rencontres et de repas à l’intérieur, où le risque de transmission est plus élevé, avec fenêtres et portes fermées », indique-t-il.

Le virologue explique qu’il est crucial de faire comprendre aux gens que l’infection respiratoire est contagieuse pendant au moins cinq jours après l’apparition des symptômes. Car ce type de grippe est plus virulent et le taux de vaccination est bas. « Il est essentiel de limiter les mouvements. La période des vacances scolaires facilite également la transmission. Quand les parents sont en congé, ils organisent des rencontres. Et plus il y a de fréquentations, plus le risque de transmission est élevé. »

La prudence

Yuen Kwok-Yung, considéré par ses pairs comme l’un des meilleurs chercheurs au monde, a estimé qu’une nouvelle pandémie est inévitable. Le Dr Shameem Jaumdally déclare que ce n’est pas à écarter. 

« Nous avons appris de notre expérience récente avec la Covid-19. Le passé nous rappelle que la grippe espagnole a tué des millions de personnes. Les virus respiratoires, transmis par la toux et les éternuements, peuvent causer des pandémies à grande échelle. La Covid-19, avec un taux de mortalité d’environ 1 %, ne tue pas autant de personnes, mais se transmet plus efficacement. Dans le domaine des maladies infectieuses, il y a un équilibre : une propagation efficace nécessite un taux de mortalité relativement bas », fait-il ressortir. 

Le virologue ajoute que les trois dernières épidémies causées par des coronavirus illustrent cette situation. « De 2002 à 2003, la première épidémie était confinée en Asie du Sud-Est, avait un taux de mortalité de 10 %, mais a été rapidement maîtrisée. De 2012 à 2015, le MERS-Cov avec un taux de mortalité de 30 à 33 % est resté confiné à des régions spécifiques, sans provoquer de pandémie mondiale », poursuit notre interlocuteur. 

Selon lui, les scientifiques ne sont pas les seuls à tirer la sonnette d’alarme. « Notre mode de vie nous expose à un contact régulier avec des animaux porteurs de ces virus. Ils sont des réservoirs naturels et ne sont pas affectés. Cependant, lorsque ces virus passent à des hôtes secondaires ou tertiaires, comme les humains, ils provoquent des maladies. Avec une incursion croissante dans des zones inhabitées, nous augmentons le risque d’exposition à de nouveaux virus », avance-t-il.
Il souligne de plus qu’un futur coronavirus pourrait être différent de celui de 2019. « Nous nous mettons plus à risque globalement, avec l’augmentation des voyages en avion et en bateau. Les bateaux de croisière, devenant des incubateurs, facilitent la transmission. La mobilité accrue via avion, bateau et train constitue une combinaison explosive face au risque d’épidémies futures », avance ce dernier. 

Les gens sont plus sensibles aux maladies infectieuses émergentes comme Ebola et Nipah, et ces infections laissent souvent des séquelles. « Une certaine tendance à créer une psychose autour de ces virus est observée. Il vaut mieux être prudent que négligent. Nous devons tirer des leçons de la Covid-19 : la toux, les éternuements et le port du masque sont essentiels pour protéger notre environnement. Les gens semblent avoir oublié ces consignes, même pour la grippe qui tue des centaines de milliers de personnes tous les ans », fait observer le Dr Shameem Jaumdally. 

La grippe H1N1 : symptômes, transmission et prévention

La grippe H1N1, une maladie respiratoire virale, se transmet très facilement. Ses symptômes sont identiques à ceux de la grippe saisonnière : fièvre, courbatures, toux, fatigue, mal de gorge, écoulement nasal et parfois nausées, vomissements ou diarrhée.

La transmission de la grippe H1N1 se fait principalement par les gouttelettes projetées lorsqu’une personne malade tousse ou éternue. Ces gouttelettes contenant le virus peuvent infecter des personnes saines à proximité dans un environnement clos. Les individus peuvent aussi se contaminer en touchant une surface contaminée par le virus et en portant ensuite leurs mains à leurs yeux, leur bouche ou leur nez. Le virus de la grippe reste actif sur les surfaces pendant environ deux heures.

La prévention de la grippe H1N1 repose sur des mesures d’hygiène, notamment le lavage fréquent des mains et l’évitement de toucher le visage avec des mains non lavées. Il est aussi recommandé de porter un masque afin de mieux se protéger.
 

Le virus Nipah : une menace limitée par un taux de mortalité élevé

Depuis quelques jours, l’État du Kerala en Inde est en alerte sanitaire après le décès d’un adolescent de 14 ans des suites d’une encéphalite virale due au virus Nipah. Cette situation est prise très au sérieux par la communauté scientifique mondiale.

Le Dr Shameem Jaumdally affirme que le virus Nipah est moins susceptible de provoquer une épidémie ou une pandémie globale et répandue comme celle de la Covid-19. « La principale raison en est son taux de mortalité élevé, oscillant de 45 à 70 %. Cette caractéristique signifie que parmi les cas infectés, le risque de décès est élevé. »

Il renchérit que lorsqu’un microbe, qu’il s’agisse d’un virus ou d’une bactérie, présente un taux de fatalité élevé, il est difficile pour lui de causer une épidémie à grande échelle. « Il existe un équilibre entre la gravité de la maladie causée et sa transmission. Le taux de mortalité est élevé chez les humains, ce qui limite les transmissions de personne à personne, empêchant ainsi une propagation à grande échelle », avance ce dernier. 

Le Dr Shameem Jaumdally cite comme exemple, le virus Ebola qui reste confiné à certaines zones géographiques, car il se transmet plus facilement des animaux aux humains que d’humain à humain. De même, le virus Nipah nécessite généralement un contact direct ou indirect avec des animaux pour infecter les humains. « Le virus se trouve en forte concentration dans les selles et l’urine des chauves-souris. Si ces excrétions contaminent des aliments et que les précautions nécessaires ne sont pas prises, l’infection peut se propager plus facilement. » 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !