Malgré l’effervescence de la période de fêtes de fin d’année, les fabricants de chaussures locaux font grise mine. Ils peinent à écouler leurs produits sur le marché où les chaussures importées semblent attirer davantage les Mauriciens.
« Le chiffre d’affaires a baissé de plus de 30 % comparé à quelques années plus tôt », déplore Rajoo Permal Sinnapan, directeur de Bankers Shoes, un des principaux producteurs à Maurice. Pour lui, la période de fêtes n’a aucun impact sur les activités.
« Nous avons cessé de livrer nos produits dans les magasins. Il nous est difficile de concurrencer avec les chaussures importées », explique-t-il.
Un avis que partage un autre producteur qui souhaite garder l’anonymat. Celui-ci fait ressortir qu’après que le gouvernement eut décidé de supprimer la taxe sur l’importation des chaussures, son chiffre d’affaires a baissé de plus de 75 %.
« Les chaussures de l’Inde et de la Chine sont beaucoup moins chères que celles que nous produisons à Maurice. Le coût de production dans ces pays est moins élevé », indique-t-il.
Priscille Quirin, femme entrepreneur dans le secteur, affirme, pour sa part, une baisse de plus de 50 % dans la production. « Auparavant, pour le mois de décembre, je fabriquais en moyenne 1 000 paires de chaussures. Maintenant, je n’arrive même pas à écouler 500 paires sur le marché local », avance-t-elle.
Pour se sortir cette morosité économique, elle dit se tourner désormais vers la couture. « Si la situation persiste, je n’aurai d’autre choix que de cesser avec la fabrication de chaussures », prévoit-elle. Par ailleurs, nos interlocuteurs font ressortir que l’appréciation du dollar a empiré la situation.
Nos intervenants disent plutôt se concentrer sur les contrats. « Le gouvernement nous alloue des contrats pour la fabrication de chaussures destinées aux fonctionnaires et de bottes pour les employés des municipalités. Par ailleurs, nous fabriquons des chaussures classiques pour les employés d’hôtels », indique le directeur de Bankers Shoes.
Réduire le personnel
Par conséquent, cette situation oblige nos opérateurs locaux à réduire le nombre d’employés. Chez le producteur sous couvert de l’anonymat, il fallait compter 45 employés quelques années plus tôt. « Avec cette baisse constante au niveau de la demande, je n’emploie que deux personnes actuellement », déplore-t-il. Chez Bankers Shoes, même son de cloche : 27 employés contre 50 employés auparavant.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !