Porte-étendard de l’aviation mondiale, Etihad Airways, basée à Abu Dhabi, a signifié son intention de réduire son personnel. Emirates, sa concurrente immédiate, a, elle, annoncé des pertes. Deux signes que cette industrie – où il est question de marges moindres et de gros volumes – serait davantage sous pression. Idem pour Air Mauritius.
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Son but : réduire ses coûts, améliorer sa productivité et ses revenus. Pour y parvenir, Etihad Airways, qui compte environ 27 000 employés et gère une flotte de 122 avions, réduit son personnel. La compagnie d’aviation – qui est la deuxième plus grande des Émirats arabes unis – aurait déjà entamé cet exercice en éliminant entre 1 000 et 3 000 postes.
Autre compagnie incontournable de cette industrie : Emirates Airline. Le groupe, qui dessert Maurice avec des Airbus A380, a enregistré une baisse de 75 % de ses profits pour le premier semestre de son année financière. Et la direction estime que les deux prochaines années seront difficiles. Car de grandes économies sont en difficulté. La confiance dans le monde des affaires est en baisse. Et la demande chute.
Dans un tel cas de figure, fait ressortir un observateur économique, la situation risque d’être la même pour Air Mauritius. La prochaine année financière (2017-18) pourrait être critique puisque la compétition a pris racine et ne cesse de croître. Quand on ajoute dans l’équation d’autres éléments, tels que le prix du pétrole et la demande, le résultat n’est pas très reluisant.
«Signes de fléchissement»
Le principal facteur qui contribuerait à une baisse de performance reste le cours du pétrole. Après l’annonce de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)de réduire sa capacité de production à partir du 1er janvier 2017, le cours a fait un bond sur le marché mondial. À 16 heures le mercredi 21 décembre, le prix du baril a atteint 53,65 dollars. Et il est question que le prix atteigne 60 dollars le baril.
« À chaque fois que le prix augmente d’un dollar, cela entraîne des dépenses additionnelles d’un million de dollars (environ Rs 37 millions ; NdlR) pour la compagnie nationale d’aviation et sa flotte actuelle », indique un professionnel de l’aviation. Il évoque aussi le volet du taux de change. « Nous avons assisté à une remontée du dollar. Les recettes d’Air Mauritius sont en euros. Ce qui fait que la compagnie nationale d’aviation perd sur deux fronts. D’où la nécessité d’une gestion très rigoureuse des affaires. »
Au premier semestre de son année financière 2016-17, Air Mauritius a engrangé des bénéfices après impôts de quelque 16 millions d’euros, contre des pertes de 3,8 millions d’euros durant la période correspondante en 2015-16. Cette performance est principalement due à un prix moindre du fioul et des frais inférieurs associés au hedging.
Quant aux revenus, ils ont subi une hausse, passant de 238,9 millions d’euros à 244,6 millions d’euros. « Certains marchés montrent également des signes de fléchissement. Il n’y a qu’à voir le nombre de touristes chinois vers les destinations de l’océan Indien », souligne notre intervenant. Qui plus est, Air Mauritius s’est engagée dans un important exercice visant à renouveler sa flotte. La compagnie prendra possession de deux Airbus A350-900 vers la fin de l’année.
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