Malgré la situation corsée du sucre sur le marché européen, les produits dérivés rapportent gros. Les propriétés sucrières qui possèdent des centrales font des économies considérables sur l’importation du charbon, grâce à la bagasse qu’elles brûlent.
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Le secteur cannier est florissant et très profitable. C’est ce qu’affirment plusieurs acteurs d’un secteur qui passe pourtant par des moments difficiles, avec la chute du prix du sucre sur le marché européen. Dans le giron des petits planteurs, on montre du doigt les sous-produits de la canne, dont ils ne profitent pas assez, selon eux. Ils affirment que ce sont les usiniers qui en tirent un maximum d’avantages.
Après s’être intéressé aux aventures africaines des principales propriétés sucrières du pays, Le Défi Quotidien examine cette fois ce que rapporte la bagasse aux sucriers qui les utilisent dans leurs centrales pour produire de l’électricité. Ces Independent Power Producers (IPPs) produisent 54 % de l’électricité dont le Central Electricity Board (CEB) a besoin. 14,3 % de cette énergie proviennent de la bagasse des planteurs.
Altéo
Le pôle énergie du groupe Altéo lui a valu un chiffre d’affaires de Rs 254 millions pour l’année 2016, selon son rapport annuel. Au courant de l’année, ce sont 347 GWh d’électricité qui ont été exportés sur le réseau du CEB. 160 GWh proviennent de deux centrales d’une capacité de 19 et 22 MW à Flacq. Plus de la moitié de cette production provient de la bagasse. Une troisième centrale, celle de Deep River/Beau-Champ, a une capacité de 28 MW et exporte 160 GWh.
Le rapport 2016 d’Altéo stipule que des 475 000 tonnes de bagasse produites par son usine, 460 000 ont servi à alimenter ses centrales. Cette masse a permis la production de 105 GWh d’électricité. Chaque tonne de bagasse a permis la génération de 228 KWh d’électricité.
Terra
En 2016, la groupe Terra a vendu 431 GWh d’électricité au CEB. Ce qui a rapporté la somme de Rs 1,1 milliard. 294 000 tonnes de bagasse et 4 345 tonnes de déchets de la canne ont été utilisées pour la production de cette électricité. Sur le total de 431 GWh, la bagasse a compté pour 111 GWh, soit près du quart.
Médine
Le rapport annuel de Médine est le moins riche en information sur la production d’électricité. On peut y lire que le nouveau Power Purchase Agreement signé avec le CEB en 2014 a été mis en place à partir de 2015. Depuis le 22 novembre de cette année-là, Médine a exporté 10,83 GWh d’électricité sur le réseau.
Omnicane
Pour le groupe Omnicane, c’est 720 GWh d’électricité qui ont été vendus au CEB en 2016. Le groupe compte trois centrales : une de 35 MW opérant au charbon à St-Aubain, une autre de 90 MW à La Baraque fonctionnant avec un mélange charbon-bagasse et, toujours à La Baraque, une troisième centrale de 3,8 MW fonctionnant au charbon et aux copeaux de bois. Sur les 720 GWh, 126 ont été produits grâce à la bagasse.
Les planteurs
Que rapporte la bagasse aux planteurs ? Si la formule adoptée en 2016 a fait décupler leurs gains, on est encore loin de ce qu’ils réclamaient. L’ancien Bagasse Transfer Price Fund rapportait Rs 100 pour chaque tonne de sucre en guise de paiement pour la bagasse. Désormais, les planteurs bénéficient de Rs 1 100 à 1 200 par tonne pour les 60 premières tonnes et Rs 300 pour chaque tonne additionnelle. « C’est le CEB qui paie à travers le Sustainability Fund, explique Krepalloo Sunghoon, représentant des petits planteurs, le CEB donne l’argent au gouvernement qui le verse dans ce fonds. »
Avec la nouvelle formule, au lieu des Rs 60 millions habituelles que payait le CEB, la somme est passée à Rs 145 millions. La moitié de cette somme va aux IPPs. De Rs 30 millions, les revenus des planteurs sur la bagasse sont alors passés à plus de Rs 70 millions. Toutefois, pour les planteurs, la bagasse permet la production de 360 GWh d’électricité au total, représentant une économie de 250 000 tonnes de charbon et qui aurait coûté Rs 1 milliard. Rs 70 millions paraissent bien minces à côté.
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