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Indiscipline scolaire - «Student Behaviour Policy»: un dossier incomplet !

Certains spécialistes de l’éducation déplorent que le rapport est basé sur la répression.
L’ampleur que prend l’indiscipline dans les écoles a poussé le ministère de l’Education à venir avec un « Student Behaviour Policy ». Ce document comporte des lacunes et manque de précisions, indiquent les partenaires du secondaire. Comment présenter un document sur la gestion de l’indiscipline sans consulter toutes les parties concernées ? Yayha Paraooty de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) et Lysie Ribot, présidente de la Secondary & Preparatory School Teachers & other Staff Union (SPSTSU), déplorent l’absence de consultation avant la publication du « Student Behaviour Policy » avec les enseignants et les parents. Ils insistent qu’ils sont les premiers concernés par l’indiscipline, étant toute la journée en contact avec les élèves ! Pour Lysie Ribot, les types de délit ne sont pas définis et il n’y a rien pour prévenir l’indiscipline, car le rapport est uniquement « basé sur la répression ». « On s’attendait à des sanctions plus appropriées et constructives, que le renvoi des élèves. Pour ces derniers, le renvoi est une aubaine car ils ont quelques jours de congé », fait-elle ressortir. Vikash Ramdonnee, président de la Government Secondary School Teachers Union (GSSTU), déplore pour sa part que le problème d’absentéisme, lié aux leçons particulières, n’est pas cité dans le rapport. Pour lui, les cours particuliers n’ont pas d’autres objectifs que de préparer l’élève à l’examen ; ce qui n’aide pas au développement holistique de l’enfant. Concernant la gravité des divers types de délits, Ally Yearoo déplore le fait qu’il n’y ait pas plus de précisions dans le « Student Behaviour Policy ». Le président de l’Education Officers’ Union (EOU) explique que ce qui constitue des délits « mineures » ou « graves », par exemple, n’y est pas défini. Il n’y a aussi, selon lui, aucune mesure concrète concernant la protection des enseignants sévissant contre un élève indiscipliné. « Le rapport n’est pas précis », lance-t-il. Aussi, s’insurgent certains, comment peut-on établir un rapport alors que tous les collèges ne disposent pas des mêmes facilités et d’infrastructures ? Les mesures concernant les ‘illicit drugs’ sont également jugées « insatisfaisantes ». Comme le phénomène est nouveau, nos interlocuteurs s’interrogent sur le soutien donné au personnel enseignant, en cas de problèmes avec l’élève, voire les parents. Les enseignants ne sont pas formés pour faire face à ce genre de situation et le « Student Behaviour Policy » n’indique pas la marche à suivre… Vikash Ramdonnee déplore le fait que « le ministère semble avoir envoyé la balle dans le camp du recteur ». « Il est préconisé dans le rapport que le recteur réfère l’affaire à l’ADSU, mais mention n’a pas été faite sur la formation des enseignants à gérer cette nouvelle forme d’indiscipline, notamment concernant les drogues de synthèse ». Quant aux heures de retenue, Madoo Ramjee est totalement contre les propositions du rapport. Le président de l’association des recteurs et des assistants recteurs fait ressortir que les cours prennent fin à 14h30. La dernière personne à quitter le collège  à 15h15. Le recteur s’inquiète ainsi pour la sécurité et le transport des élèves et enseignants après les heures de retenue.

Document théorique

Lysie Ribot avance que le rapport ne fait mention de soutien psychologique aux élèves indisciplinés. Il serait donc essentiel, ajoutent Basheer Taleb et Vikash Ramdonnee, que les écoles aient recours à des psychologues et autres travailleurs sociaux qui pourront venir en aide et encadrer les élèves fauteurs de trouble. Nos acteurs de l’Éducation souhaitent aussi avoir des « discipline masters » au sein du personnel des écoles. Yayha Paraooty se dit favorable à quelques punitions qui ne touchent pas à la personnalité de l’élève. Selon lui, « mettre à genoux un élève qui a mal agi ou lui donner un coup de rotin sur la main ne lui ferait aucun mal. Cela donnerait, à la longue, des résultats positifs non seulement pour l’enfant, mais aussi pour toute la classe ». Pour le président de la Fédération des managers des collèges privés, « ce document est théorique ».

Les types d’indiscipline

  • Extorquer l’argent et le repas des petits.
  • Crises de jalousie.
  • Disputes et agressions verbales entre filles/garçons à cause des copains/copines.
  • Graffitis sur les pupitres et murs de l’école avec des jurons et dessins obscènes.
  • Actes de vandalisme à l’encontre des profs (voitures dégradées/endommagées).
  • Consommation de tabac, d’alcool et de drogue synthétique.
  • Vol de téléphone portable.
  • Violence verbale à l’encontre des profs et camarades de classe.
  • Visionner des clips pornographiques sur leurs portables.
  • Absence régulière.
  • Utilisation du téléphone en classe.

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[row custom_class=""][/row] Il comporte beaucoup de littérature et est utile pour ceux qui sont nouveaux dans la gestion de collège. Or, dans le privé, les responsables ont leur code pour gérer l’indiscipline. « La plupart des mesures qui se trouvent dans le rapport sont déjà mises en pratique », indique Basheer Taleb. [row custom_class=""][/row]
 

Lyndsay Despois, directeur du secondaire au ministère de l’Éducation: « Si un élève se comporte mal sur la voie publique, c’est à d’autres autorités d’agir »

Le rapport ne fait aucune mention de l’indiscipline des élèves sur la voie publique. Qui devrait s’en occuper ? Quand il s’agit du comportement des élèves sur la voie publique, il faut le voir à deux niveaux. Primo, c’est à l’école de bien éduquer les élèves ; leur apprenant à bien se conduire en public. Du côté du ministère, nous avons un réseau de travail, avec l’aide des autorités compétentes, comme la police et la CDU pour nous donner un coup de main quand ils sont hors de l’école. Si un élève se comporte mal sur la voie publique, c’est à d’autres autorités d’agir. Les enseignants et parents soutiennent n’avoir pas été consultés. Avez-vous l’appui de ces derniers ? Nous espérons avoir l’appui de tout le monde. Le problème de l’indiscipline doit se régler au niveau de l’école. Nous voulons qu’avec la collaboration des différents acteurs de l’Éducation, dont les parents, les enseignants et les élèves, nous arriverons à rehausser le niveau de discipline. Les parents doivent pouvoir avoir un contrôle sur leurs enfants, mais aussi soutenir l’école dans les actions qui sont prises. Quels sont les objectifs du rapport ? Le ministère de l’Éducation compte donner un cadre aux écoles pour la gestion du comportement. Il a officiellement énoncé sa politique à trois niveaux en matière de discipline scolaire, notamment sur la sensibilisation et l’éducation de l’enfant ; les actions disciplinaires et le suivi de l’enfant pour qu’il ne recommence pas. Nous donnons un cadre aux écoles pour leur permettre de prendre des actions. Il y a un suivi de la situation et d’autres mesures seront envisagées à la lumière des progrès obtenus. Ce n’est pas une recette toute faite et nous devons faire confiance aux recteurs. Au niveau de la mise en œuvre, ils vont travailler les détails à la lumière de leur quotidien.
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