Indicateurs : l’inflation passe à son plus haut niveau en 31 mois

L’indice des prix à la consommation a enregistré une forte progression le mois dernier suivant une hausse dans quatre catégories de produits et services les plus couramment utilisés. Ce type d’accélération sera source d’inquiétudes s’il se poursuit dans la durée.

L’inflation en glissement annuel – l’évolution des prix sur le même mois entre deux années successives – est passée à 2,9 % en avril. C’est ce qu’affirme Statistics Mauritius dans son bulletin mensuel sur l’inflation, publié sur son site Web le lundi 8 mai. En se basant sur les archives de la Banque de Maurice, il ressort qu’il faut remonter jusqu’à septembre 2014 pour retrouver un tel niveau de la mesure d’inflation.

Quels sont ces produits et services ayant connu une hausse de prix ? Entre mars et avril, on relève une majoration des prix de légumes suivant les pluies ayant arrosé le pays et impacté la culture vivrière. Puis on retrouve une hausse du montant des intérêts sur les prêts-logement, les billets d’avion et l’automobile. La seule baisse notable relevée par Statistics Mauritius est celle du prix des boissons alcoolisées.

Une telle remontée de l’inflation ne peut être ignorée. Selon un observateur économique, elle nécessiterait des mesures correctives, dont l’intervention de la Banque centrale en sa qualité de garante de la stabilité des prix, si la tendance se poursuit jusqu’à fin juin, par exemple. « Une meilleure indication de la situation serait sur des bases trimestrielles. »

L’inflation en glissement annuel est l’un des deux indicateurs utilisés pour mesurer l’évolution des prix. Le second, connu comme inflation globale, reflète la moyenne de la hausse de prix sur douze mois par rapport à la précédente période. Pour la période de mai 2016 à avril 2017, l’inflation globale a été de 1,5 %. À fin décembre 2017, elle devrait se situer à 2 %, selon les projections de la Banque de Maurice. Cet indicateur sert de base pour le calcul de la compensation salariale chaque année.

Maurice est un importateur net de produits alimentaires et pétroliers. Les prix sont donc toujours fixés au gré des fluctuations de prix sur le marché mondial. D’ailleurs, c’est le principal contributeur à toute poussée inflationniste. Mais cet élément n’y est pour rien dans la remontée de l’inflation. D’une part, selon la Banque centrale, le prix des commodités fluctuent dans une marge étroite. D’autre part, la roupie s’est affermie ces derniers mois. Cela a permis d’atténuer l’impact des changements externes de prix.