Economie

Indicateurs : les importations annuelles s’envolent vers un nouveau record

Port Louis

Airbus, énergies renouvelables et Metro Express donneront des ailes à nos factures à l’importation poussant le déficit commercial à un niveau jamais atteint. Les exportations du Made in Mauritius, certes en progression selon les estimations pour 2019, auront une croissance limitée.

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«En se basant sur les récentes tendances et des informations venant de sources variées, la somme des importations (incluant des éléments exceptionnels tels que des avions, des turbines éoliennes et des rames de métro) est estimée à Rs 212 milliards », affirme Statistics Mauritius dans son analyse trimestrielle sur les échanges commerciaux du pays. « Les revenus à l’exportation seraient de Rs 83 millions en 2019. »

Ce faisant, le déficit commercial (différence entre la valeur des importations et celle des recettes à l’exportation) passerait à Rs 129 milliards. Ledit montant, un nouveau palier record, est en hausse de 15 % par rapport à 2018, en se basant sur les données publiées par Statistics Mauritius sur son site Web le jeudi 28 février 2019. Le montant du déficit en 2018 (Rs 112 milliards), rappelons-le, a été supérieur aux dernières estimations de Statistics Mauritius. Qui plus est, des importations accrues et un déficit commercial entraînent un compte courant encore plus déficitaire.

Dans ses calculs pour les premières estimations de 2019, Statistics Mauritius tient donc compte des investissements conséquents annoncés tant par l’État, Air Mauritius et le secteur privé. En premier, nous retrouvons les dépenses associées à la concrétisation de la première phase du Metro Express (ralliant Port-Louis à Rose-Hill).

Acquisition d’avions plus efficients

En deuxième position : l’acquisition de nouveaux avions plus efficients par la compagnie nationale. Sauf accord entre Airbus et Air Mauritius, MK accueillerait quatre nouveaux avions (deux A330 et deux A350). Quant aux investissements dans la production énergétique, ils cadrent avec la politique de se tourner vers des alternatives plus favorables à l’environnement.

Au-delà de ces items exceptionnels (qui ne devraient pas se répéter en 2020), les données démontrent que le bon fonctionnement de l’économie mauricienne reste tributaire de l’importation de produits pétroliers, d’équipements et de nourriture. L’année dernière, les importations ont été de Rs 192,6 milliards (ce qui représente une hausse de 6,5 % par rapport à 2017).

Les chiffres révèlent également que l’industrie manufacturière continuerait à évoluer en-deçà de sa capacité. La preuve : en 2018, les recettes à l’exportation ont été de Rs 80,6 milliards (soit Rs 100 millions de moins que l’année précédente). En 2019, Statistics Mauritius mise sur des recettes de Rs 83 milliards, en progression de Rs 2,4 milliards. Reste à savoir d’où viendra cette croissance dans les recettes avec le prix du sucre sur le marché mondial restant à un niveau insoutenable pour les opérateurs de l’industrie.
Qui dit importations, dit flux sortant de devises, que ce soit en dollars, en euros, rands, en yens japonais et livres sterling. En 2018, nous rappelle Statistics Mauritius, 70 % de la valeur des importations ont été libellées en dollars.

 

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