Indicateurs en 2017 : la Banque centrale optimiste pour une croissance à 3,8 %

Le comité sur la politique monétaire a laissé le taux directeur inchangé à 4 %. La Banque centrale affiche un optimisme mesuré par rapport à la performance économique en 2017. Les principaux indicateurs sont positifs.

«Tenant compte de l’ensemble de la situation, nous sommes plus ou moins optimistes au sujet de la performance de la croissance. L’inflation est en hausse, mais elle reste sous contrôle. La stabilité monétaire est relativement dans un bon état. Nous avons décidé à l’unanimité de maintenir le taux directeur à 4 %. »

C’est ce qu’a affirmé Ramesh Basant Roi, gouverneur de la Banque de Maurice, après la première réunion 2017 du comité sur la politique monétaire, qui s’est réunie sous sa présidence le lundi 20 février. Encadré du First Deputy Governor Yandraduth Googoolye et du Second Deputy Governor Mahendra Vikramdass Punchoo, Ramesh Basant Roi a livré ce qui pourrait être considéré comme la première analyse de l’économie mauricienne en 2017. En voici les points saillants.

Croissance : 3,8 %

La Banque centrale est connue pour son approche conservatrice dans ses projections, dont celle sur la croissance. Selon les calculs de la cellule économique, l’expansion économique oscillerait entre 3,8 % et 4 % en 2017, soit la même fourchette que celle annoncée lors de la précédente réunion du comité.

Pour Ramesh Basant Roi, il y a une légère amélioration du niveau de l’investissement. Le secteur manufacturier se reprend quelque peu. La construction apporte une petite contribution. Mais cette estimation de 3,8 % repose en majeure partie sur l’investissement du gouvernement dans divers projets d’infrastructure. Cela explique les perspectives optimistes par rapport à la croissance.

Inflation : 2,5 %

L’indice des prix à la consommation – soit la moyenne globale pour 2017 – serait de 2,5 % contre 1,1 %. L’accélération s’explique principalement par la récente hausse des prix des produits pétroliers (10 % pour l’essence et le diesel). Cette majoration engendrera des réactions en chaîne. À cela se greffe une légère hausse du prix des commodités qu’achète le pays. L’inflation à 2,5 % est « très réaliste ». Mais elle pourrait fluctuer, dépendant des forces du marché.

Réserves : USD 5 milliards

Les réserves internationales du pays, sous la responsabilité de la Banque centrale, sont de cinq milliards de dollars. Elles représentent une couverture de neuf mois d’importations. En janvier, on a connu une légère baisse des réserves en comparaison au mois de décembre. Ramesh Basant Roi a indiqué qu’elle fait suite à la décision du gouvernement de rembourser des prêts de 120 millions de dollars avant leur maturité : « That was done out of the reserves of the Bank of Mauritius. The forex was dished out of the Bank of Mauritius reserves. »

Excès de liquidités : Rs 59 milliards

Sur les 20 derniers mois, la Banque de Maurice a épongé un excès de liquidités de Rs 59 milliards du circuit monétaire du pays. Ramesh Basant Roi a expliqué que cet exercice a un coût élevé avec un impact sur les finances de la Banque de Maurice, soit Rs 1,4 milliard par an. Techniquement, il reste un montant de Rs 2 milliards. Plus loin, lors de la conférence de presse, le gouverneur de la Banque centrale a indiqué qu’il y a eu une récente hausse inattendue dans l’excès de liquidités, car le gouvernement a emprunté moins qu’auparavant.

Prêts non productifs : 7 %

La moyenne des prêts non productifs des banques (local et à l’international) est de 7 %. À Maurice, les non-performing loans représentent 8 % du montant total que les banques ont avancé aux compagnies et aux particuliers. Cette moyenne n’est pas mal. Mais il faudrait la réduire davantage.

Les banques, a affirmé Ramesh Basant Roi, ont dû annuler des prêts douteux. L’exercice s’est avéré nécessaire afin de leur permettre de consolider leur bilan comptable. Dans l’ensemble, le secteur bancaire est très solide. Elle s’est davantage consolidée au cours des deux dernières années. Et pour le secteur financier, il n’y a aucun souci pour le moment.