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Success story : Deven Soobiah, de cleaner à pâtissier

Deven Soobiah Deven s’est forgé une belle réputation grâce à son dévouement et à son dur labeur.

Sa vie n’a pas toujours été rose. Si ses petits camarades jouaient dans la cour de récré, sans se soucier des difficultés de la vie, Deven, lui, du haut de ses 10 ans, avait déjà d’autres préoccupations. Il commencera à travailler à cet âge pour survivre. Son parcours, de cleaner à entrepreneur à succès, force l’admiration.

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Il n’a pas fait de grandes études et n’a aucun certificat en poche. Et pourtant, son histoire est un exemple à suivre. Lui, c’est Deven Soobiah, 49 ans. Un homme qui a monté son entreprise à force de labeur et de détermination.

À l’âge de 10 ans, Deven est obligé d’abandonner ses études en raison de la situation difficile de ses parents. Il est embauché comme cleaner à la pâtisserie Rallye, à Belle-Rose. « Je nettoyais les moules et les plaques », dit-il. À cette époque, soit en 1979, le petit touche Rs 10 par semaine. Une somme dérisoire mais qui l’aide à survivre. Entre-temps, il observe Albert Labonté et Claude Marié, les deux pâtissiers qui dirigeaient l’entreprise, et apprend en même temps. « C’est en les regardant travailler que j’ai appris les bases de la pâtisserie », explique Deven. Le jeune homme gravira les échelons pour atteindre le statut d’ouvrier. À ce titre, il s’acquitte des tâches multiples : du nettoyage à la confection des gâteaux.

En 1996, après plus de 17 ans d’activités et alors qu’il touchait Rs 1 350 par semaine, Deven se retrouve sans emploi. La pâtisserie Rallye ayant mis la clé sous le paillasson. « Après cette étape, j’ai nettoyé la cour d’une école maternelle pendant six mois », raconte-t-il.

Ce n’est qu’en juin 1997 que Deven décide de mettre en pratique ses connaissances en pâtisserie et se lance à son compte. Il fait l’acquisition d’un petit four et d’une batteuse et commence à travailler chez lui à Quatre-Bornes. Dès lors, grâce à sa bicyclette, Deven peut livrer ses gâteaux à pas moins de 10 tabagies et à deux écoles. « J’écoulais à peu près 300 gâteaux par jour, sans compter les commandes pour les anniversaires et les mariages. »

Après 18 années d’opération à son domicile, l’entrepreneur développe son business et ouvre Deven Pâtisserie à Quatre-Bornes, en 2015. « J’ai loué un local à Rs 9 000, acheté deux fours à Rs 90 000 et trois batteuses à Rs 30 000 chacune. Le tout, sans contracter de prêt ! Il y a aussi trois personnes qui travaillent avec moi », explique l’entrepreneur.

Les deux font la paire

Cette aventure, Deven ne l’aurait pas vécue sans son « bras droit et ami », Sandeep Nawoor. Ils n’ont aucun secret l’un pour l’autre. Ils se sont connus à l’époque où ils travaillaient à la pâtisserie Rallye. Ils forment une sacrée belle équipe engagée dans la préparation des gâteaux.

Par ailleurs, faute de temps et de personnel, l’artisan a diminué le nombre de livraisons et se limite à l’approvisionnement des supermarchés My choice et Knife Rider.

Au niveau de son commerce à lui, Deven Soobiah propose les variétés suivantes : les napolitaines, les tartes à la banane, les feuilletés, les pâtés, les croissants, les pains aux raisins, les chemins de fer, les puits d’amour, les choux, les éclairs, les mille-feuilles, les génoises et les biscuits entre autres.

Par jour, le pâtissier écoule  quelque 250 gâteaux. Le vendredi et le samedi, les ventes explosent avec les commandes. Ils coutent Rs 12 pour les petits gâteaux et Rs 17 pour les plus gros. Concernant les gâteaux d’anniversaire, ceux-ci sont de Rs 350 à monter.

Deven s’est créé une clientèle grâce au bouche à oreille. « J’ai des clients qui prennent mes gâteaux et les emmenent en France, à La Réunion, en Belgique et même en Arabie saoudite. Il y a de nombreux clients qui viennent des quatre coins de l’île pour acheter mes produits » dit-il fièrement.

Embûches

Cependant, le métier est loin d’être sans embûches. Devoir oblige, Deven se lève à 5 h 30 tous les jours et termine le travail à quatre heures, voire huit heures les jours de fête.

Toutefois, ce dont Deven se plaint vraiment, c’est la concurrence. « À la Louise, les pâtisseries ont poussé dans tous les coins de rue. Et l’ouverture du supermarché Winner’s à un kilomètre de sa pâtisserie n’a pas été pour arranger les choses. Ma vente a, depuis, baissé de 50 % » explique-t-il.

Mais, pour rien au monde, Deven ne laissera ce travail qu’il a appris sur le tas et qui l’aide à gagner sa vie, et ce, depuis près de 40 ans maintenant.

 

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