Le député rouge Mahend Gungapersad estime que les arrestations musclées survenues à Côte-d’Or mardi étaient de la répression politique. De son côté, le ministre Avinash Teeluck soutient que la situation aurait pu dégénérer sans l’intervention de la police. C’était lors de l’émission « Au Cœur de l’Info ».
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Les arrestations survenues à Côte-d’Or le mardi 27 août 2024 ont été abordées dans l’émission « Au Cœur de l’Info » sur Radio Plus et TéléPlus le mercredi 28 août 2024. La journaliste Jane Lutchmaya a reçu sur son plateau le député du Parti travailliste Mahend Gungapersad, ainsi que l’éditorialiste et consultant au Défi Media Group, Subash Gobine. Le ministre Avinash Teeluck, le député du MMM Deven Nagalingum, Covilen Narsinghen, de même que Me Ravi Rutnah, sont intervenus par téléphone.
Selon Mahend Gungapersad, toute la population a été choquée par l’arrestation musclée des manifestants : « Au moment où Rajen Narsinghen a été interpellé, il parlait à la presse. Les policiers qui l’interpellent étaient en civil. (...) Que vous soyez avocat, journaliste ou Associate professor, peu importe qui vous êtes, vous n’avez pas le droit de parler contre ce gouvernement. » Pour lui, « une ligne rouge a été franchie » en matière de « répression policière ».
« En regardant la scène d’hier, je trouve que c’était excessif. Je connais deux personnes parmi les interpellés. [...] S’il y avait eu des émeutes, avec des jets de pierres, j’aurais compris, mais là ce n’était pas le cas. La situation aurait pu être contrôlée. C’est un signal bien fort que le gouvernement a voulu donner : ‘quand on fait une cérémonie officielle, ne venez pas badiner avec nous’ », commente Subash Gobine. Selon l’éditorialiste, il y a eu des « disfonctionnements » dans l’opération policière.
Pour Deven Nagalingum, « ce qui s’est passé est un triste pour le pays. Je ne vois pas en quoi il était nécessaire d’amener la SSU (Special Support Unit) pour six manifestants. Nous avons tous vu la brutalité policière. Nous la condamnons ».
Covilen Narsinghen, le frère de Rajen Narsinghen, réitère ses propos : « Que le commissaire de police assume ses responsabilités. J’ai envoyé la vidéo à des rédactions dans le monde et j’ai écrit une lettre à des organisations mondiales. [...] J’ai des informations sur des instructions qui ont été données contre les personnes qui manifestaient tranquillement. »
Or fait ressortir Me Ravi Rutnah, « imaginez si un groupe de personnes était sorti de la tente pour s’en prendre aux manifestants. Aurait-on accusé la police de n’avoir pas agi ? Heureusement que la police était sur place et a agi pour assurer la sécurité publique. [...] Je ne crois pas que la police ait agi en dehors de la loi. Elle n’a pas tiré de coups de feu ni utilisé de gaz lacrymogène. [...] Vous ne pouvez pas dire que la police a mal agi. [...] Je ne crois pas que la police ait utilisé une force déraisonnable. Ceux qui pensent le contraire peuvent saisir la Cour suprême ».
Avinash Teeluck : « Imaginez ce qui aurait pu se passer si la police n’avait pas agi »
Avinash Teeluck a souhaité clarifier les choses. « Il n’y a pas eu d’instructions données à la police (par le gouvernement). Chacun a son opinion. Hier, nous avions une cérémonie qui a réuni plus de 3 000 personnes. Certaines personnes sont venues manifester. Jusque-là pas de problème. Mais la manifestation n’a pas eu d’autorisation. À un certain moment, ils (les manifestants) ont commencé à lancer des insultes envers le Premier ministre. C’est à ce moment-là que la police a agi. Il y avait 3 000 personnes d’accord avec ce que le gouvernement fait. Imaginez ce qui aurait pu se passer si la police n’avait pas agi, et qu’un groupe de personnes soit sorti pour montrer son mécontentement (envers les manifestants). [...] Nous n’avons rien contre les manifestations, cela fait partie de la démocratie », commente le ministre.
Il ajoute qu’une enquête a été ouverte et qu’il faut attendre ses conclusions. Il a réagi aux commentaires des membres de l’opposition qui évoquent des instructions à la police pour interpeler les manifestants. « Ils manquent d’arguments. Ils cherchent à faire de la démagogie sur n’importe quel sujet », affirme-t-il.
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