Incidents chez Air Mauritius : le manque de personnel montré du doigt

Les intervenants de l’émission « Au Cœur de l’Info » sont unanimes sur un point : un manque de personnel chez Air Mauritius a contribué aux récents incidents. La récente situation à Air Mauritius et ses causes ont été abordées dans l’émission « Au Cœur de l’Info » ce lundi 22 janvier 2024 sur Radio Plus et TéléPlus. Les journalistes Mélanie Duval et Patrick Hilbert ont accueilli sur leur plateau Raj Ramlugun, petit actionnaire et ancien cadre d’Air Mauritius. L’ancien ministre des Finances et ancien cadre d’Air Mauritius, Rama Sithanen, l’ancien Chief Executive Officer (CEO) Manoj Ujoodha, et Yogita Baboo, présidente de l’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA), sont intervenus par téléphone au cours de l’émission. Notons que la direction d’Air Mauritius a décliné l’invitation de Radio Plus.

Raj Ramlugun a fait un long historique d’Air Mauritius depuis sa création à ce jour. Il est ensuite revenu sur les problèmes de la compagnie d’aviation. « Chez Air Mauritius, il n’y a pas d’écoute. Il est nécessaire d’établir un plan stratégique pour remédier à cette situation. Le problème réside dans un manque de ressources humaines, mais la qualité du personnel doit primer sur la quantité. Il est crucial de s’attaquer aux problèmes structurels. Les individus qui ont pris leur retraite dans le cadre de l’administration volontaire ont atteint la limite d’âge et ne sont plus éligibles pour postuler lors de la nouvelle campagne de recrutement », dit-il.

Rama Sithanen soutient qu’il y a eu plusieurs erreurs stratégiques commises au sein d’Air Mauritius. « Air Mauritius est considérée comme un ‘actif national’ qui a été traité comme une entreprise normale lors de sa mise sous administration volontaire, une décision jugée erronée. Par la suite, une vision à court terme a été adoptée après la crise de la COVID-19, se traduisant par une réduction de la flotte d’avions. Il est impératif de dépolitiser Air Mauritius. Résoudre les problèmes de la compagnie prendra entre deux et trois ans. Plutôt que de privatiser, il est crucial d’avoir les bonnes personnes à la tête d’Air Mauritius », soutient Rama Sithanen.

Manoj Ujoodha confie qu’il y a toujours un manque de ressources humaines depuis la mise sous administration volontaire. « La vente des avions pour ‘dipin diber’ a été qualifiée de crime. Cela a entraîné le départ de personnes compétentes. Avec ces compétences, les problèmes actuels n’auraient pas été aussi prononcés. Air Mauritius dépend du gouvernement pour fonctionner. Le seul ‘hub’ viable que nous pouvons développer est celui avec les îles de l’océan Indien », indique l’ancien CEO. 

Yogita Baboo a commenté les récents incidents au sein d’Air Mauritius. « Avec des cyclones chaque année, une planification est nécessaire. Si la compagnie dispose de moins d’avions et de personnel, elle ne peut promouvoir de nouvelles destinations. Des employés compétents ont été mis à la retraite lors de la mise sous administration volontaire. Récupérons ces compétences. [...] Un dialogue préalable est nécessaire avant de renégocier les accords collectifs », affirme la syndicaliste.